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Ressources


Certaines de ces ressources sont accessibles uniquement aux adhérents de l'OFPN

Happy Hours

Vidéos du CNNC

Productions de l'OFPN

Les happy hours sont des webinaires organisés par l'OFPN et accessibles en direct et en replay aux adhérent.es de l'association.

Saison 3

    S03E03 - Vulgarisation de l'information et numérique : perspectives pour les neuropsychologues

    Date de création : 12/2023
    Orateurs : Anaïs ROUX

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    S03E02-"Applied Behavior Analysis : une science à intégrer dans la pratique neuropsychologique ? "

    Date de création : 11/2023
    Orateurs : Aurélie JULIEN

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    S03E01 : Evaluation de la temporalité personnelle dans le cadre du bilan neuropsychologique

    Date de création : 09/2023
    Orateurs : Valentina LA CORTE

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Saison 2

    S02E05 : Perception des émotions faciales : cognition incarnée et application clinique

    Date de création : 04/2023
    Orateurs : Diane PICARD-DUBOIS

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    S02E04 : Dysfonctionnements cognitifs liés au cancer non-cérébral de l'adulte

    Date de création : 02/2023
    Orateurs : Bénédicte GIFFARD

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    S02E03 : Empowerment et neuropsychologie : comment amorcer un changement de posture dans nos pratiques ?

    Date de création : 01/2023
    Orateurs : Marie-Cécile DELOCHE, Sylvain PONTZEELE, Emilie MUSSET, Marina PIVETTE

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    S02E02 : La réalité virtuelle est-elle l'avenir de la neuropsychologie ? Vers quels outils se tourner ? (REHAL-IT)

    Date de création : 10/2022
    Orateurs : Sébastien SERLET

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    S02E01 : Normes : que se cache-t-il derrière les formules de calcul automatique de nos fichiers Excel ?

    Date de création : 09/2022
    Orateurs : Sophie BAYARD

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Saison 1

    S01E12 : De l'imagerie cérébrale accessible et utilisable en pratique clinique ? Spectre Biotech

    Date de création : 06/2022
    Orateurs : Antony BRANCO LOPES

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    S01E11 : Prévision du déclin cognitif dans les maladies neurodégénératives

    Date de création : 05/2022
    Orateurs : Lucas RONAT

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    Table ronde : Conduite automobile et neuropsychologie : quelles pratiques dans le monde francophone ?

    Date de création : 05/2022
    Orateurs : Véronique BOURRAT, Mathieu GARON, Virginie PIROTTE, Manu STRYPSTEIN, Vincent VERDON

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    S01E10 : Le diagnostic des troubles du neurodéveloppement chez l'adulte

    Date de création : 04/2022
    Orateurs : Maeva ROULIN

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    S01E09 : L'evidence-based practice en neuropsychologie : le projet Tool2Care

    Date de création : 03/2022
    Orateurs : Sylvie WILLEMS

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    S01E08 : Evaluer la cognition sociale chez l'adulte : PECS-B et compagnie

    Date de création : 02/2022
    Orateurs : Aurore ETCHEPARE

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    S01E07 : Libre blanc des neuropsychologues exerçant en Centre Expert Parkinson : une recette à appliquer à d'autres champs de la neuropsychologie ?

    Date de création : 01/2022
    Orateurs : Jean-François HOUVENAGHEL

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    S01E06 : Présentation neuropsychologique du COVID long : évaluer et accompagner les malades

    Date de création : 12/2021
    Orateurs : Catherine LE BRAS

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    S01E05 : Sensibilisation aux commotions cérébrales dans le sport

    Date de création : 11/2021
    Orateurs : Fanny REDLINGER

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    S01E04 : Un outil d'évaluation (attention/fonctions exécutives) : découverte de la

    Date de création : 10/2021
    Orateurs : Sandra SUAREZ

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    S01E02 : Présentation du Protocole d'Evaluation Tourangeau des Agnosies : PETA

    Date de création : 09/2021
    Orateurs : Maxime BRACHET, Alix LAUNAY, Aurélie MATYSIAK

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    S01E03 : Présentation d’un Nouveau paradigme d’évaluation de la Mémoire : NEM

    Date de création : 09/2021
    Orateurs : Maxime BRACHET, Alix LAUNAY, Aurélie MATYSIAK

    Nb. Suite à un problème technique, les 3 premières minutes de l'enregistrement ont été perdues.

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    S01E01 : Evaluer la validité des performances chez l'adulte : un outil de l'AQNP

    Date de création : 06/2021
    Orateurs : Josie-Anne BERTRAND, Jean-Pierre CHARTRAND

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Édition 5

La vulgarisation en neuropsychologie - Plénière

Date de création : 10/2023
Orateurs : Mathieu CERBAI (Raptor Neuropsy), Mathilde DESDOMAINES, Sophie BAYARD et Christine MORONI

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QUELLE PLACE POUR LES NEUROPSYCHOLOGUES DANS L'ÉCOLE INCLUSIVE ? plénière

Date de création : 10/2023
Orateurs : Gérald BUSSY

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La téléneuropsychologie - plénière

Date de création : 10/2023
Orateurs : Thomas GENOUD PRACHEX

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TESTS ÉCOLOGIQUES : TO BE OR NOT TO BE ? plénière

Date de création : 10/2023
Orateurs : Sophie BAYARD

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Session 1 Croisée - 05 octobre

Date de création : 10/2023
Orateurs : Sarah GUIRAUD ; Emilie MUSSET ; Amélie PONCHEL ; Zoé DIRINGER

Evolution dans l'expertise judiciaire. Sarah GUIRAUD - CH Coste Floret - Lamalou les Bains 

ETP : place de la neuropsychologie ? Emilie MUSSET - CHU Lille 

Neuropsychologie ludique : comment intégrer les jeux de société modernes à nos pratiques ? Amélie PONCHEL - GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences 

Etude de cas unique : prise en charge centrée sur Madame F. Zoé DIRINGER, Mulhouse

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Session 2 : Dormez comme vous voudrez : un groupe thérapeutique autour du sommeil.

Date de création : 10/2023
Orateurs : Caroline HARAND

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Session 2 : Prendre en charge le cancer therapy related cognitive impairment.

Date de création : 10/2023
Orateurs : Véronique GERAT MULLER

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Session 2 : Programme informatisé de rééducation oculomotrice neurovisuelle (IRON) pour le traitement de l'HLH : conception d'un outil automatisé. ET Programme informatisé de rééducation neurovisuelle optocinétique pour le traitement de l'alexie hémianoptique : designe d'étude pilote.

Date de création : 10/2023
Orateurs : Clarisse BOESSE ; Stéphanie CORREIA

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Session 3 : Intervision neuropsychologique : de l'agitation à l'innovation ! ET Neuropsychologie de la vie quotidienne; Intérêt d'une analyse fonctionnelle des déficits.

Date de création : 10/2023
Orateurs : Maité CIMEN ;Marion FERON ; Marina PIVETTE ; Noémie ROUDIL ; Laetitia VAN HECKE ; Hélène DELECROIX ; Yves MARTIN ; Christine MORONI ; Sylvain PONTZEELE ; Stéphane RAFFARD

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Session 4 : Empowerment et Neuropsychologie : comment amorcer un changement de posture dans nos pratiques ?

Date de création : 10/2023
Orateurs : Sylvain PONTZEELE ; Chloé MOUQUET ; Charlotte REGUIDIERE ; Marion FERON ; Margaux FERLAY

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Session 4 : Quels outils pour une démarche diagnostique et de prise en charge neuropsychologique intégrative ?

Date de création : 10/2023
Orateurs : Sebastien SERLET

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Session 5 - Vendredi 6 octobre matin

Date de création : 10/2023
Orateurs : Sophie BAYARD ; Cécile CARLOS NIEL ; Clarisse MADIOUNI ; Stéphane RAFFARD ; Guillaume PERODEAU ; Delphine BERARD

Une batterie de tests neuropsychologiques exécutifs, Partie 1 : Données normatives pour les adultes français. Sophie BAYARD, Université Paul Valéry Montpellier 3, EPSYLON. 

Une batterie de tests neuropsychologiques exécutifs, Partie 2 : Utilité clinique dans la lésion cérébrale acquise et la schizophrénie. Cécile CARLOS NIEL, CH Béziers. 

Le test des commissions : données normatives chez des adultes français, validité convergente et utilité clinique dans la schizophrénie. Clarisse MADIOUNI, Université Paul Valéry Montpellier 2, EPSYLON. 

Les types d'évaluation exécutive et leurs associations avec les difficultés fonctionnelles en vie quotidienne dans la schizophrénie. Stéphane RAFFARD, Université Paul Valéry Montpellier 3, EPSYLON, CHU Montpellier, Hôpital la Colombière. 

Présentation de deux guides : l'un concernant la recherche de stage et l'autre à destination des référents de stage (Projet OFPN). Guillaume PERODEAU (Hôpital Jonzac) & Delphine BERARD, CH Dax Côte d'Argen. 

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Session 6 : Education Thérapeutique du patient "covid long" : pourquoi et comment se lancer ?

Date de création : 10/2023
Orateurs : Catherine LE BRAS

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Session 6 : Remédiation cognitive intégrative : la pleine conscience vecteur d'innovation dans nos pratiques actuelles ?

Date de création : 10/2023
Orateurs : Marie Cécile CHENAIS-DELOCHE

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Session 7 : Vendredi 6 octobre après-midi

Date de création : 10/2023
Orateurs : Kévin-Marc VALERY ; Stéphanie AUBERTIN ; Maëva ROULIN ; Brendan PARSONS ; Thomas ROS ; Arnaud SAJ

SYMPOSIUM 1 : Des solutions pour les stéréotypes chez les neuropsychologues ? Exemple TDAH et HPI 

Stigmatisation du HPI et du TDAH chez les neuropsychologues. Kévin-Marc VALERY, LabPsy Université de Bordeaux. 

Déconstruire les idées reçues des neuropsychologues sur le HPI. Stéphanie AUBERTIN, Marseille. 

Déconstruire les idées reçues des neuropsychologues sur le TDAH. Maëva ROULIN, Centre GENEPSY Romans sur Isère. 

 

SYMPOSIUM 2 : Neurofeedback dans la pratique neuropsychologie l'EEG. 

Le neurofeedback dans le TDAH : de l'enfant à l'adulte. Brendan PARSONS, Université de Montréal - NeuroLogic Nice. 

Rétablissement des rythmes cérébraux alpha et réduction des symptômes du SPT après un essai contrôlé randomisé en double aveugle de neurofeedback. Thomas ROS, Université de Genève - CIBM, Lausanne Genève. (en visio) 

Apport de l'EEG Neurofeedback dans la prise en charge des AVC et TC. Arnaud SAJ, Université de Montréal.

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SESSION 8 : REPRISE DE LA CONDUITE AUTOMOBILE POST CÉRÉBRO-LÉSION, VERS UNE STANDARDISATION DE SON ÉVALUATION ET DES OUTILS DE REMÉDIATION.

Date de création : 10/2023
Orateurs : Lauren MARTEEL ; Irène LE GOFF

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Édition 4

Approche pluridisciplinaire de la réhabilitation sociale dans la schizophrénie

Date de création : 10/2021
Orateurs : Amandine DECOMBE et Nicolas RAINTEAU

Le rétablissement personnel se définit comme un cheminement personnel où l’usager va se réapproprier sa vie et s’intégrer dans la société, malgré la présence des symptômes. L’usager devient acteur dans sa prise en soin et collabore avec les soignants. La notion d’empowerment, d’espoir et de reconstruction d’identité positive sont les éléments clés pour le rétablissement de l’usager. Certains facteurs tels que les troubles cognitifs font obstacles au rétablissement personnel. Ainsi, dans le cadre de la réhabilitation psychosociale, des aides neuropsychologiques peuvent être proposées pour pallier ces obstacles. Durant cette conférence, nous vous présenterons comment nous articulons la neuropsychologie, tant sur l’évaluation que sur la réhabilitation, au sein d’une structure de rétablissement, le C2R Jean Minvielle (Montpellier). Précisément, nous vous décrirons le parcours d’un/de plusieurs usagers vers son/leur rétablissement personnel avec les différents intervenants, et notamment l’approche neuropsychologique. Cela va de la rencontre avec l’usager avec l’élaboration du projet d’intervention avec l’ensemble des équipes, les propositions d’action à l’usager à la mise en place d’outils. L’évaluation neuropsychologique est proposée uniquement lorsque l’usager en fait la demande. Précisément, lors de son plan d’intervention, l’usager peut faire part des difficultés cognitives qu’il rencontre au quotidien. Par la suite, la réhabilitation neuropsychologique est proposée afin de pallier les difficultés cognitives selon deux approches : compensatrices et facilitatrices. Elles ont d’ailleurs fait leurs preuves quant à leur efficacité dans la schizophrénie. Ces deux approches s’appliquent à l’environnement et aux objectifs de la personne. Par exemple, des outils tels que le Programme d’Adaptation Cognitive au logement et sur le milieu du travail peuvent être proposés. Ainsi, la neuropsychologie s’inscrit pleinement dans la réhabilitation psychosociale dans la schizophrénie.

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L’interdisciplinarité dans la formation des étudiants et des psychologues spécialisés en neuropsychologie

Date de création : 10/2021
Orateurs : Sylvie WILLEMS

Depuis sa naissance, la neuropsychologie a subi de profondes mutations dans ses méthodes et ses objectifs. Les évaluations et prises en charge que nous proposons sont aujourd’hui de plus en plus guidées par la volonté de développer une approche centrée sur le rétablissement objectif, mais aussi subjectif de nos patients. Cette approche nécessite d’abandonner une démarche « centrée-déficit » au profit d’une démarche plus écologique et intégrative. Lors de nos évaluations, celle-ci requiert de s’intéresser aux interactions entre les différentes dimensions pouvant altérer la qualité de vie perçue par nos patients (les différentes difficultés, les facteurs contextuels et psychologiques et surtout les valeurs des patients). Cette démarche amène ainsi de profonds changements au niveau international dans la manière de concevoir l’organisation et la formation des soins dans notre domaine. Aujourd’hui, il est évident que l’enseignement doit se nourrir de professionnels issus de différentes disciplines qui croisent leurs compétences, leur regard et interagissent pour permettre aux étudiants de comprendre les situations cliniques de manière moins cloisonnée. A l’Université de Liège, nous essayons de tendre vers cette interdisciplinarité via une clinique universitaire où se croisent des étudiants en stage clinique et des professionnels de différentes disciplines autour de situations cliniques parfois communes. Différents dispositifs pédagogiques sont également proposés. Par exemple, les futurs orthophonistes et psychologues (spécialisés dans les troubles cognitifs ou psycho-affectifs) sont amenés à réaliser ensemble un apprentissage par résolution de problème complexe (ARPc). Dans ce dispositif pédagogique, les étudiants sont amenés à s’intégrer dans une démarche multidisciplinaire, à interagir et communiquer avec des experts et des étudiants d’autres disciplines, pour résoudre un cas clinique en tenant compte du contexte global du patient (contexte psychologique, familial et social). Dans d’autres dispositifs, les étudiants sont également amenés à travailler et communiquer avec des ‘patients enseignants’ pour acquérir une démarche « patient-partenaire » en impliquant ce dernier comme acteur dans l’équipe et la prise de décision partagée.

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Approche intégrée dans le vieillissement

Date de création : 10/2021
Orateurs : Anne-Claude JUILLERAT VAN DER LINDEN

A la différence d’une approche neurobiologisante qui tend à prioriser la recherche de biomarqueurs et à y associer des résultats psychométriques pour établir un diagnostic catégoriel, cette présentation proposera une démarche qui reconnaît pleinement le caractère plurifactoriel des difficultés cognitives, socio-émotionnelles et fonctionnelles des personnes âgées, les interactions entre ces divers facteurs, et les intègre dans le cadre plus général des processus de vieillissement. Il sera question des changements qu’une telle approche induit dans les pratiques d’évaluation et d’intervention neuropsychologiques auprès des personnes âgées, de l’importance de l’appréhension des conséquences des déficits dans la vie quotidienne, et de l’accompagnement de ces déficits au quotidien. Pour ce faire, il sera exposé la pertinence d’une démarche intégrant des interventions neuropsychologiques ciblées, un accompagnement en vue de la réappropriation de soi/rétablissement (« recovery ») en dépit des limitations pouvant être imposées par les troubles cognitifs, ainsi que l’importance des interventions psychosociales contribuant au sentiment de continuité personnelle et d’appartenance à la communauté.

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Articuler la clinique neuropsychologique et les pratiques scolaires : l’exemple du haut potentiel intellectuel

Date de création : 10/2021
Orateurs : Jacques GREGOIRE

Longtemps considéré comme un phénomène marginal, et parfois même suspect, le haut potentiel est devenu un motif de consultation de plus en plus fréquent depuis une quinzaine d’années. Les demandes font référence à des motifs variés. Un grand nombre de ceux-ci ont trait à des difficultés dans le cadre scolaire : ennui, problèmes relationnels, phobie scolaire, décrochage, etc. La prise en charge de ces demandes soulève de nombreuses questions, à commencer par la définition même du haut potentiel intellectuel et par le choix des critères permettant son identification. Il n’y a pas aujourd’hui de définition du haut potentiel qui fasse l’objet d’un large consensus. Quant au critère généralement utilisé d’un QI égal ou supérieur à 130, il est très discuté, car ce score global recouvre souvent des performances intellectuelles hétérogènes. Certains auteurs ont suggéré que cette hétérogénéité aurait un fondement neurologique et que, sur cette base, il serait possible de catégoriser des formes de haut potentiel. Les bases empiriques de cette hypothèse sont toutefois discutables. La fragilité des modèles du haut potentiel et des critères de son identification a d’évidentes répercussions sur le plan scolaire. Les représentations qu’ont les enseignants du haut potentiel sont aussi variées que celles des psychologues. Elles vont de la négation pure et simple de l’existence du haut potentiel jusqu’à des représentations sophistiquées associées à des pratiques innovantes. Dans un tel contexte, le dialogue entre psychologues et enseignants peut se révéler particulièrement compliqué. Pour notre part, nous défendons un modèle développemental du haut potentiel qui permet une meilleure compréhension des phénomènes observés et une identification sur la base de critères robustes. Cette approche développementale du haut potentiel permet également un dialogue fructueux avec les enseignants, car elle évite une représentation catégorielle et statique du haut potentiel, et donne aux enseignants un rôle actif dans le développement des potentialités de leurs élèves.

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Influence de la stigmatisation sur l’évaluation neuropsychologique

Date de création : 10/2021
Orateurs : Antoinette PROUTEAU

En clinique quotidienne, l’évaluation du fonctionnement cognitif est au cœur du rôle du psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie. L’interaction entre les processus cognitifs et d’autres sphères psychiques (émotionnelles, interpersonnelles) invite à une grande prudence dans l'interprétation des scores obtenus, et constitue un des aspects majeurs de l’expertise du neuropsychologue clinicien. Parmi ces facteurs d'influence du score cognitif, la stigmatisation apparaît occuper une place centrale. Des résultats émergents suggèrent que l’évaluation neuropsychologique est grandement biaisée par des facteurs contextuels en lien avec la stigmatisation de la maladie. Ces résultats ont été récemment obtenus dans plusieurs populations cliniques : les personnes âgées en consultation mémoire, les traumatisés crâniens, et enfin certaines populations psychiatriques. La psychologie sociale, discipline spécialisée dans l’étude du stéréotype et de ses conséquences dans les relations interpersonnelles et le fonctionnement psychique individuel, offre un cadre conceptuel et méthodologique pour l’étude de la place du stéréotype dans les évaluations cognitives. Nous nous centrerons ici sur le paradigme de la menace du stéréotype. La menace du stéréotype a été associée à « la menace [des individus d’un groupe stigmatisé] de confirmer ou d’être jugés, par un stéréotype social négatif –suspicion –sur la capacité intellectuelle ou la compétence de leur groupe » (Steele & Aronson, 1995). Cet effet, bien connu en Psychologie sociale, a été historiquement mis en évidence au sein de la population générale, dans laquelle des stéréotypes raciaux, ou de genre, peuvent être actifs. Cet effet peut également opérer dans les évaluations neuropsychologiques, en faisant artificiellement chuter les performances des patients aux tests cognitifs (Yvon, 2019). En effet, confronté à une situation dans laquelle le stéréotype associé à sa maladie est rendu saillant, le patient peut être “menacé”, et présenter des performances cognitives moindres par rapport à ses capacités réelles. Selon certains auteurs, la menace parasite le fonctionnement cognitif en sollicitant des ressources en mémoire de travail ou dans la régulation du focus attentionnel. Cet effet augmente ainsi le risque de “faux positifs” dans les diagnostics neuropsychologiques visant à mettre en évidence des troubles cognitifs. En outre, l’effet de menace du stéréotype est potentialisé dans certaines conditions, notamment quand la tâche est perçue comme difficile, ou quand le patient accorde une importance particulière au fonctionnement intellectuel dans son identité. Nous exposerons les données de la littérature récemment obtenues dans diverses populations cliniques. Nous insisterons sur les conditions dans lesquelles la menace du stéréotype peut plus particulièrement opérer, et les stratégies connues à ce jour pour en court-circuiter les effets. Mots clés : menace du stéréotype ; performance cognitive ; vieillissement ; traumatisme crânien ; psychiatrie.

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Stigmatisation dans les pratiques en psychiatrie : l’exemple des neuropsychologues

Date de création : 10/2021
Orateurs : Kévin-Marc VALERY

Les professionnels de santé sont l’une des principales sources de stigmatisation de la maladie mentale selon les usagers de psychiatrie. Nous avons récemment conduit une revue systématique de la littérature concernant la stigmatisation de la schizophrénie par les soignants en santé mentale (under review). Une quarantaine d’études souligne la réalité de cette stigmatisation et les facteurs associés à cette stigmatisation. Parmi toutes ces études, aucune n’est conduite sur les professionnels de santé mentale en France. Or le système de santé français connaît des particularités le différenciant nettement des autres pays : gratuité des soins, virage ambulatoire, développement de la réhabilitation psycho-sociale, forte présence de la psychanalyse, etc. Ainsi, pour répondre aux directives de l’O.M.S., qui fait de la stigmatisation un enjeu de santé publique internationale, l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine (A.R.S. N-A) finance le programme de recherche STIGMApro. STIGMApro est un programme de recherche scientifique en psychologie porté par Antoinette Prouteau, enseignante/chercheure en psychologie clinique, spécialisée en Neuropsychologie. L'objectif est de créer et valider des solutions pour réduire la stigmatisation dans les pratiques en santé mentale. STIGMApro est un programme collaboratif qui réunit les chercheurs de diverses disciplines, les professionnels de santé mentale en interdisciplinarité, les formateurs en santé mentale, les représentants du système de santé (A.R.S. N-A), les personnes qui souffrent ou ont souffert d'une maladie mentale (pairs-aidant / médiateur de santé pair) et leurs familles (UNAFAM). Ce programme prend place à l’Université de Bordeaux et au Centre Hospitalier de Jonzac. Dans le cadre de ce programme, deux vastes études nationales furent effectuées en 2019 sur la stigmatisation de la schizophrénie chez les professionnels de santé mentale français. En adoptant une philosophie centrée sur les solutions, ces études et la revue de littérature ont pour but d’identifier les variables reliées à moins de stigmatisation, afin d’obtenir des pistes de leviers d’action pertinents pour limiter/réduire cette stigmatisation. Les résultats soulignent plusieurs variables comme potentiels leviers anti-stigma, tel que : - Une vision en continuum (vs une vision catégorielle) de la maladie est reliée à moins de stigmatisation. Aussi, plus le professionnel croit avoir de point commun avec les personnes malades, moins il rapporte de stigmatisation. - Les pratiques orientées vers le rétablissement sont liées à moins de stigmatisation. - Les professionnels en contact avec des personnes rétablies rapportent moins de stigmatisation. Les résultats montrent également des effets délétères de cette stigmatisation, comme par exemple le fait que les professionnels qui déclarent le plus de stigmatisation sont ceux qui rapportent le moins de sentiment d’utilité professionnelle. L’une de nos études fait un focus sur les neuropsychologues. La participation de l’OFPN nous a permis de recueillir la participation de plus de 130 psychologues spécialisés en neuropsychologie pratiquant en France. Les données sont encore en cours de traitement mais nous présenterons les solutions révélées par cette enquête. Nous prendrons l’exemple des croyances d’incompétences de l’usager. Le neuropsychologue et son évaluation ont un rôle à jouer dans les croyances d’incompétence et de compétence (cognitive et psychologique). Lors des réunions interdisciplinaires, le neuropsychologue est le premier professionnel consulté lorsqu’il s’agit d’éclairer les équipes sur les incapacités d’une personne à suivre tel projet de travail ou tel projet de formation. Quelles variables sont reliées à moins de croyances stigmatisantes sur les compétences des personnes ? Mots clés : stigmatisation ; soignants ; schizophrénie.

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L’auto-stigmatisation et son impact sur les pratiques neuropsychologiques

Date de création : 10/2021
Orateurs : Thomas FOURNIER

On retrouve chez les personnes atteintes de troubles ou de handicaps, quels qu’ils soient, des effets de la stigmatisation à un niveau individuel lorsqu’elle est internalisée : on parle d’auto-stigmatisation. Cette forme de stigmatisation est un facteur personnel impliqué dans les limitations d’activités et les restrictions de la participation sociale. Dans le champ de la maladie mentale, où elle est le plus étudiée, les modèles postulent la mise en place de l’auto-stigmatisation dès lors que la personne à conscience du stéréotype lié à son trouble, qu’elle est en accord avec celui-ci et qu’elle se l’attribue à elle-même. Ce stéréotype de la maladie mentale est vaste et diffère en fonction de la pathologie concernée mais on peut y retrouver des dimensions telles que la dangerosité, l’incompétence, l’imprévisibilité, la responsabilité dans la survenue et le maintien du trouble ainsi que le pronostic négatif du trouble. L’auto-stigmatisation comprend des éléments cognitifs, affectifs et comportementaux dont les conséquences peuvent s’observer dans tous les domaines de la vie. Selon une méta-analyse de Livingston et Boyd (2010) l’intégration des éléments stéréotypiques de la maladie mentale au concept de soi a été mise en relation avec une faible estime de soi, un faible sentiment d’auto-efficacité, un mauvais soutien social perçu, une moindre adhésion aux traitements et un recours plus tardif aux soins. L’auto-stigmatisation est un facteur essentiel à prendre en compte dans la co-construction des projets avec les personnes que rencontrent le psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie et les professionnels avec qui il travaille. En effet, la composante comportementale de l’auto-stigmatisation comprend l’effet “why try” (Corrigan et al., 2009) qui limite non seulement les personnes stigmatisées dans la réalisation effective de leurs projets mais également dans la volonté même d’en construire. Les personnes s’auto-stigmatisant peuvent ainsi faire preuve d’impuissance ou au contraire de réactance face aux propositions qui peuvent leur être faites en termes d’interventions mais aussi de participation sociale par le logement ou l’emploi. Les problématiques multidimensionnelles que soulève l’auto-stigmatisation nécessitent un accompagnement basé sur l'interdisciplinarité. Le psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie y a un rôle central, notamment dans l’évaluation, la prévention et/ou la limitation des effets délétères de cette auto-stigmatisation. Des leviers existent pour lutter contre l’auto-stigmatisation, telles que le travail sur les croyances en un continuum entre la norme et la pathologie et la similarité perçue entre soi et le trouble. Ces leviers sont au centre de la série d’études STIGMAprime, menées au sein de notre équipe de l’Université de Bordeaux. Mots clés : auto-stigmatisation ; accompagnement ; maladie mentale.

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Comment initier un travail en réseau ? Création d’une équipe transversale et interdisciplinaire d’éducation thérapeutique du patient sur le territoire Somme-Est

Date de création : 10/2021
Orateurs : Lucille ELOY et Amandine ADAM

Introduction. Les personnes âgées présentant des difficultés cognitives et leurs aidants ont des besoins d’accompagnement spécifiques, évolutifs et pouvant concerner plusieurs aspects de la vie quotidienne ; tels que la reprise ou poursuite d’une activité ayant du sens, la compréhension de leurs difficultés, le besoin d’aide à l’autonomie comprenant l’adaptation de l’environnement ou l’apport de soins… La multiplicité de leurs besoins inscrit leur accompagnement au carrefour de différents professionnels appartenant à des structures et/ou dispositifs distincts. Le plan maladies neurodégénératives (PMND, 2014), encourage par son enjeu 2 « les professionnels à se mettre en lien et à partager leurs constats et analyses » et par sa mesure 5 à « développer l’éducation thérapeutique du patient (ETP) et les programmes d’accompagnement, dans le cadre des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), en prenant en compte les besoins du patient et ceux de ses proches. ». L’ETP vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique (HAS, 2010). Face à ces recommandations, et pour éviter la multiplication de démarches coûteuses en énergie et en temps pour les patients et leurs aidants, les acteurs de santé participant à leur accompagnement doivent s’adapter, se coordonner et proposer des solutions pour répondre à leurs besoins. Méthodologie. Un COmité de PILotage (COPIL) a été constitué sur le secteur MAIA Somme-Est. Ce groupe de travail était composé d’une association de patient (Somme Alzheimer), de la MAIA Somme-Est, la Plateforme d’accompagnement des aidants ALIIS, du réseau gériatrique PALPI 80, des médecins de consultations mémoires du territoire, et d’une psychologue coordinatrice du programme. Le COPIL est à l’origine du programme d’ETP autorisé par l’Agence Régionale de la Santé (ARS). Ainsi, pour mettre en œuvre ce programme, un travail en réseau a débuté par une formation commune d’une partie des acteurs impliqués : Cette formation a permis de lancer un travail d’ajustement du projet initial pour que chacun puisse se l’approprier. À la suite de cette formation, les différents acteurs s’engagent à instaurer des réunions régulières afin de coconstruire des projets individualisés. Pour ce faire, l’équipe transversale réalise un bilan éducatif partagé qui vise à identifier les changements souhaités par la dyade patient/aidant, acteur(s) majeur (s) de la démarche. À la suite de quoi, des activités adaptées aux besoins et problématiques de la dyade sont proposées par les différents acteurs du territoire. Résultats. Le programme d’ETP AVEC a pour ambition de structurer le parcours de soin du patient et de son aidant au sein des différents dispositifs partenaires du territoire. Ainsi, l’équipe transversale d’ETP, fédérée autour d’un projet de soin commun, offre une cohérence dans l’accompagnement des dyades et favorise l’adhésion aux soins. Discussion. L’initiative de la création d’une équipe transversale a été motivée par le constat suivant : un acteur unique n’est pas en capacité de répondre à la multiplicité des besoins des personnes présentant des difficultés cognitives et de leurs aidants. S’ensuit une réflexion sur la nécessité de coordonner les propositions d’accompagnement tout en respectant les valeurs de soins que nous défendons en favorisant l’autonomie, l’en-capacitation et le lien social et en tentant de réduire la stigmatisation. C’est pourquoi l’équipe s’est fédérée autour d’un programme d’éducation thérapeutique dont l’objectif est d’impulser de nouvelles activités répondant aux compétences d’auto-soin que nous souhaitons voir se développer chez les dyades que nous accompagnons en participant à leur conception avec ses partenaires. Les initiatives futures pourraient s’atteler à étendre ce réseau, aujourd’hui médico-socio-centré vers les sphères politiques et culturelles dans le but de tendre vers une communauté plus inclusive et accueillante. Mots clés : éducation thérapeutique du patient ; ETP ; transversalité ; interdisciplinarité.

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De l’hôpital au domicile : des exercices multimodaux pour lutter contre la fragilité des personnes âgées

Date de création : 10/2021
Orateurs : Kristell POTHIER

Introduction. En gériatrie, la fragilité est un syndrome clinique se définissant comme une diminution des capacités physiologiques altérant les mécanismes d’adaptation au stress. De récentes études montrent que certaines capacités intrinsèques relevant des sphères physique (avoir une force suffisante des membres inférieurs), mentale (une vision de soi en bonne santé) et sociale (être entouré) pouvaient ralentir voire inverser l’évolution négative de personnes dites fragiles [1]. Néanmoins, les études interventionnelles développées pour contrer cette fragilité de façon holistique ont, pour l’instant, conclu à des résultats contradictoires [2]. Il est probable que, non seulement ces interventions ne ciblent pas suffisamment la globalité de l'individu, mais également qu'elles soient peu suivies par les personnes âgées en dehors du cadre de la recherche car peu applicables dans la vie quotidienne [3]. Cette étude vise ainsi le développement, par différents professionnels de santé (médecins, kinésithérapeutes, éducateurs en activité physique adaptée, psychologues issus de différentes spécialités) d’une intervention multimodale simple permettant aux patients fragiles d’améliorer, à terme, diverses capacités intrinsèques. Méthodologie. Cette étude pilote repose sur deux phases. Phase 1. Développer l’intervention en milieu hospitalier - Trois leviers d’actions ont été utilisés par les différents professionnels de santé pour créer ce programme multimodal : 1/ Inclure des exercices physiques et cognitifs simples mimant certains gestes de la vie quotidienne (ex : marcher tout en levant les bras) ; 2/ Inclure une population clé : l’intervention est actuellement proposée aux personnes âgées fragiles et pré-fragiles au cours de leur hospitalisation au sein du service de gériatrie. Les exercices sont de complexité variée afin de cibler au mieux les possibilités des patients ; 3/ Encourager l’adhérence des patients aux exercices via la prescription médicale (voir les récentes recommandations de la Haute Autorité de Santé sur la préconisation de la prescription médicale d’activité physique et sportive [loi de 2006]). Nous évaluons la faisabilité de ce protocole en mesurant l’adhérence des participants aux exercices (nous considérerons ce programme faisable si > 75% des exercices sont effectués sur les trois mois de prescription). Phase 2. Évaluer les bienfaits de cette intervention sur les patients âgés fragiles de retour à domicile - Après une évaluation de leurs capacités physiques (marche, force musculaire, équilibre), cognitives (MMSE et MoCA) et psychosociales (échelles d’auto-efficacité généralisée et de qualité de vie) faite un.e psychologue, les patients inclus (>75 ans, hospitalisés, avec au moins un critère de fragilité de Fried) débutent l’intervention multimodale (exercices simples de souplesse, endurance, force, planification, …) au sein du service. Lors de leur retour au domicile (après, en moyenne, une dizaine de jours d’hospitalisation), le gériatre prescrit sur trois mois la poursuite de ces exercices débutés en groupe, à l’hôpital. Deux suivis téléphoniques sont effectués au cours de ces trois mois. Les participants sont ensuite invités à un bilan post-intervention, identique à l’évaluation effectuée en pré-intervention. Nous mesurons l’impact des exercices proposés sur la santé globale des participants en comparant les résultats pré- et post-intervention. Discussion. Cette étude pilote, débutée il y a quelques mois au CHRU de Tours, est actuellement en cours de recrutement. Le 4ème Congrès National de Neuropsychologie Clinique sera une occasion unique de présenter les fondements de ce protocole original et d’analyser en détails les premières données liées à la faisabilité de ce projet interdisciplinaire. S’ils sont concluants, ces résultats préliminaires nous permettront de développer une étude contrôlée randomisée de plus grande envergure. Mots clés : intervention multimodale ; fragilité ; domicile ; santé globale ; personnes âgées.

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Psychologues-neuropsychologues : pluridisciplinarité dans le cadre des activités de bilans et de soins de réhabilitation cognitive et soins psychosociaux à destination des personnes âgées. Retour d'expériences multiples

Date de création : 10/2021
Orateurs : Youna BONNIZEC et Florence LE VOURC’H

Le rôle du psychologue spécialisé en neuropsychologie, en hôpital de jour gériatrique, consiste à participer à l’élaboration des diagnostics et des projets thérapeutiques, dans un cadre d’emblée pluridisciplinaire. Au-delà du bilan et de la mise en lumière de toutes les forces et des fragilités psychologiques de la personne et de son entourage, dans des situations problématiques, il travaille avec les personnes prises en soins, l’équipe de l’HDJ et les professionnels de la filière de soins en gériatrie qui l’entoure, à construire, à organiser au mieux des projets d’accompagnement. Mais bien plus, il peut être engagé lui-même, à la suite de nombreux travaux des 30 dernières années (Van Der Linden et Juillerat-Van der Linden 2016), à construire, co-construire, animer des projets thérapeutiques spécifiques. Quels sont les enseignements à tirer sur la place de la Neuropsychologie, sur le rôle des psychologues spécialisés en neuropsychologie, sur leur spécificité d’action ? Des travaux universitaires (Daley et al, 2012) ont montré, que dans une approche de rétablissement et réappropriation de soi, les personnes âgées mettent plus particulièrement en avant un besoin de conservation de leur identité, de mise en place d’adaptations et de compensations pour favoriser la continuité de leurs activités de vie quotidienne, de leurs expertises, de leurs rôles sociaux. Elles formulent le souhait de possibilités de mise en place de stratégies pour le maintien de capacités psychologiques, physiques et sociales. Elles appellent alors à un maintien et un rétablissement de leur bien être global. Au sein d’un hôpital de jour gériatrique, des psychologues spécialisés en neuropsychologie ont cherché depuis plus de 10 ans à développer des interventions en travaillant sur différents facteurs de fragilité, de prévenir ou de remédier, ralentir au moins en partie, la survenue des difficultés psychologiques, cognitives, physiques, psychosociales que les personnes qu’ils accompagnent peuvent être amenées à rencontrer au cours de leur avancée en âge. Ils ont développé des activités de réhabilitation cognitive centrées sur la vie quotidienne avec des ergothérapeutes, des activités de réhabilitation de la marche et de l’équilibre avec des podologues, des diététiciennes, des kinésithérapeutes, des assistantes sociales, ainsi que des activités de soins psycho-sociaux avec des bénévoles et des animatrices de centre de loisirs, mais également des soirées de formations à destination des professionnels de santé libéraux. Une présentation brève sera faite de ces activités en s’intéressant surtout au rôle de chacun des intervenants dans leur construction et leur réalisation. Une courte présentation sera faite de quelques résultats issus de ces projets. La discussion portera surtout sur la place de la neuropsychologie, sur le rôle des psychologues spécialisés en neuropsychologie, sur leur spécificité d’action, au sein de ces projets. Le travail de soins en gériatrie n’est que plus riche en s’appuyant sur un travail en équipe pluridisciplinaire afin de croiser les spécialités, les regards pour un accompagnement au plus près des besoins de la personne. Mais la place de la psychologie et du psychologue y apparaît centrale pour se focaliser sur la personne, ses proches, ses besoins, ses attentes, ses représentations, son histoire, ses forces mentales. Elle y apparaît centrale pour se focaliser sur l’autonomie mais également sur la question de la réappropriation de soi, du maintien de l’identité et du bien-être de la personne. Enfin, la place de la Neuropsychologie et du psychologue spécialisé en neuropsychologie y apparaît complémentaire et parfois même centrale dans les possibilités de compréhension et d’interventions spécifiques auprès des personnes âgées engagées dans un vieillissement problématique d’autant plus s’il impacte l’aspect cérébral/cognitif. Mots clés : gériatrie ; neuropsychologie ; réhabilitation ; soins psycho-sociaux ; pluridisciplinarité.

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Cognition après Covid : résultats d’une consultation interdisciplinaire à trois mois post hospitalisation

Date de création : 10/2021
Orateurs : François RADIGUER

De nombreuses interrogations persistent sur les séquelles somatiques potentielles du SARS-Cov2. Les atteintes neurologiques et neuropsychologiques observées initialement laissent présager de possibles séquelles cognitives à moyen et long terme. Il est donc important de dépister ces difficultés afin d’en limiter le retentissement sur la qualité de vie des patients. La question de l’impact du virus per se, de la réaction inflammatoire, du syndrome cognitif post-réanimation, et de l’atteinte psychopathologique éventuelle reste à investiguer. De juin à septembre 2020, un dispositif d’hospitalisation de jour multidisciplinaire a été mis en place à l’hôpital Bicêtre afin d’évaluer les séquelles des patients ayant été infectés par le SARS-Cov2. L’objectif de cet hôpital de jour était de mesurer les conséquences respiratoires, cardiaques, radiologiques, rénales, psychologiques, psychiatriques et cognitives de leur affection. Dans ce cadre, un travail collaboratif entre de nombreux services médicaux et le collège des psychologues s’est mis en place, afin, entre autres, de dépister les plaintes et les troubles cognitifs de ces patients. Sur 1151 patients hospitalisés pour COVID au printemps 2020, 478 ont été évalués en téléconsultation en médiane 121 [106-140] jours post-hospitalisation, dont 177 ont été adressés en hôpital de jour pluridisciplinaire. Les patients concernés par cette évaluation étaient : tous les patients admis en réanimation en phase aiguë, les patients avec dyspnée persistante, et les patients déclarant une plainte cognitive à la téléconsultation via le questionnaire Q3PC. En hôpital de jour, l’évaluation cognitive a été administrée à 159 patients. Elle se devait d’être courte, mais informative. Le choix s’est porté sur l’administration de la Montreal Cognitive Assessment (MoCA) pour le dépistage global, du test d’attention concentrée de chez Hogrefe (d2-R) pour l’évaluation attentionnelle, ainsi que sur l’évaluation de la plainte subjective avec le questionnaire de Mac Nair (39 items) et un entretien d’anamnèse non structuré. Par ailleurs, les échelles de psychopathologie sélectionnées par les psychologues et les psychiatres sont l’échelle de Beck pour la dépression, l’HADS pour l’anxiété, la PCL-5 pour le stress post-traumatique, et l’ISI pour l’insomnie. Les scores ont été analysés avec les données de l’hospitalisation (admission ou non en réanimation, intubation, durée de prise en charge), et en relation avec les autres examens pratiqués en hôpital de jour. Les résultats mettent en évidence une diminution significative des performances cognitives par rapport à la population générale (médiane de la MoCA : 21,9, p<0,001, d2-r pour chacune des variables p<0,001). Il y a davantage de troubles cognitifs chez les patients ayant nécessité une réanimation (46% vs. 29%, p = 0.045). On observe une incidence plus importante des troubles cognitifs chez les patients de réanimation dans le cadre du SARS-Cov2 (46%), par rapport à une population équivalente de réanimation avec un même délai post-hospitalisation (26%, p<0,001). Ce résultat suggère un impact spécifique du SARS-Cov2 sur la cognition, par rapport aux troubles cognitifs pouvant survenir après des soins de réanimation seuls. Des symptômes significatifs de dépression, d’anxiété et de stress post-traumatique étaient observés chez 24%, 18%, et 7% respectivement. Le travail interdisciplinaire mis en place sur cet hôpital de jour a permis de dépister et prendre en charge des difficultés chez des patients qui n’auraient pas sollicité spontanément des consultations spécifiques pour les divers symptômes étudiés, dont cognitifs ou psychopathologiques, alors que ces symptômes avaient parfois un véritable impact sur leur qualité de vie, avec une impossibilité de reprise de l’activité professionnelle. Les patients ayant présenté des difficultés sur les tests et/ou une plainte cognitive importante sont actuellement reconvoqués afin de proposer une évaluation cognitive plus exhaustive, associée à une imagerie cérébrale. Mots clés : covid ; évaluation ; cognitif.

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Utilisation de l’eye-tracking en pratique clinique courante : un nouveau point de vue sur la négligence spatiale unilatérale ?

Date de création : 10/2021
Orateurs : Grégoire WAUQUIEZ et Florine BILLEBEAU

Introduction - La négligence spatiale unilatérale (NSU) est un syndrome très invalidant et très fréquent en cas d’atteinte cérébrale hémisphérique droite. Actuellement, les praticiens utilisent principalement des épreuves “papier-crayon” pour rechercher la présence d’une NSU. Néanmoins, ces méthodes d’évaluation ne font pas consensus, notamment en raison d’un manque de validité écologique (Azouvi et al. 2002). L’eye-tracking est une méthode d’enregistrement de l’activité oculomotrice, dont l'intérêt dans l’évaluation fine de la NSU a fait l’objet de nombreuses publications (Müri et al. 2009). Toutefois, cette technique est encore peu utilisée sur le terrain, du fait de sa complexité d’utilisation et du coût financier d’un tel matériel. Delazer et al. (2018) ont récemment publié un protocole d’évaluation de la NSU via l’utilisation d’un dispositif d’eye-tracking au travers d’une procédure qui semble applicable en neuropsychologie clinique. Nous avons cherché à répliquer les résultats de cette équipe en proposant à une série de patients une procédure simplifiée de ce protocole sur un matériel d’eye-tracking destiné à un usage individuel présentant un coût abordable, dans l’optique de confirmer la faisabilité et l'intérêt de ce type d’outil en pratique courante. Méthodologie - Nous avons récolté des données auprès de 10 patients admis consécutivement dans un service de rééducation neurologique pour lesquels se posait la question d’une potentielle NSU gauche suite à une lésion hémisphérique droite. Des épreuves habituellement utilisées pour détecter la NSU dans ce cadre (bissection de lignes, recherche de cibles, copie de figure de Rey et lecture de texte) ont été administrées aux patients. Nous leur avons également proposé une procédure simplifiée du protocole de Delazer et al. (2018) consistant à explorer librement une image pendant 10 secondes avec enregistrement de l’activité oculomotrice. Un “index spatial” permettant de rendre compte de la présence d’un éventuel biais d'exploration a ensuite été calculé (nombre de fixations [Droite-Gauche]/[Droite+Gauche]). La concordance entre les capacités de détection d’une NSU par les épreuves classiques et par l’index spatial a été évaluée en appliquant un coefficient κ de Cohen, et une analyse qualitative des performances des patients a été proposée. Nous avons également proposé ce protocole à plusieurs patients présentant un profil spécifique afin d’estimer la faisabilité du protocole dans des situations d’évaluation atypiques (deux patients aphasiques avec suspicion de NSU droite, un patient tétraplégique en état de conscience minimale). Enfin, nous envisageons de collecter des données complémentaires auprès de sujets contrôles et espérons pouvoir les présenter lors du congrès. Résultats - Nos résultats montrent de forts signes de concordance entre les méthodes d’évaluation classiques de la NSU et l’index spatial par eye-tracking pour les capacités de détection de la NSU avec un κ de Cohen à 0.74. L’analyse qualitative suggère par ailleurs que le protocole d’eye-tracking reste applicable chez des patients présentant des troubles cognitifs ou des atteintes neurovisuelles associées. Le protocole s’est également avéré applicable et pertinent auprès de patients présentant un profil atypique tels qu’une aphasie ou un état de conscience minimale. Discussion - Nos données tendent à confirmer la faisabilité et l'intérêt de l’utilisation de l’eye-tracking dans l’évaluation de la NSU en pratique clinique courante, selon une procédure inspirée de Delazer et al. (2018) réalisée avec un matériel techniquement et financièrement abordable. La validation d’un outil de ce type à destination des praticiens semble ainsi tout à fait envisageable. Mots clés : négligence spatiale unilatérale ; évaluation ; eye-tracking ; pratique clinique.

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Interdisciplinarité dans le cadre de la neurochirurgie éveillée

Date de création : 10/2021
Orateurs : Florence LE VOURC’H et Justine BLEUNVEN

La neurochirurgie en condition éveillée des tumeurs gliales de bas grade a dans ses principaux objectifs de respecter de manière optimale la qualité de vie des patients dont l’âge moyen est de 38 ans. Dans ces interventions, le patient est amené à rencontrer de nombreux professionnels : neurochirurgiens, neurologues, orthophonistes, psychologues et psychologues spécialisés en neuropsychologie, infirmières d’accompagnement, anesthésistes, personnel du bloc opératoire, neuroradiologues, personnel des services de neurochirurgie, de réanimation et de rééducation, ophtalmologues, psychiatres, assistantes sociales. Ces bilans médicaux, fonctionnels et psychologiques permettent d’assurer une prise en charge holistique de la personne. Cette large équipe pluridisciplinaire collabore tout au long du parcours médical des patients éligibles à ce type d’opération, et ce dès la découverte de la lésion. Après l’annonce du diagnostic, le patient est préparé à la singularité de cette chirurgie et est accompagné dans ses bilans pré-opératoires, puis per et post-opératoires mais aussi dans son suivi sur le long terme. Les connaissances en neurosciences sont en constante évolution et impactent aussi la pratique clinique. Aujourd’hui, l'approche dite « localisationniste », selon laquelle une zone du cerveau réalise une fonction donnée, évolue vers de nouveaux modèles d'organisation du système nerveux reposant sur un fonctionnement en circuits complexes (connectome). Ce modèle incite à une évaluation plus précise en équipe afin d’augmenter la possibilité d'exérèse du volume tumoral tout en respectant les zones fonctionnelles, motrices, sensitives et cognitives. Initialement, sur le CHRU, le neurochirurgien travaillait en binôme avec l’orthophoniste. Depuis 2018, au croisement de quatre disciplines que sont la neuropsychologie, l’orthophonie, la neurologie et la neurochirurgie, quatre professionnels ont commencé à travailler en étroite collaboration afin d’affiner l’évaluation per-chirurgicale. La condition particulière de l'éveil du patient durant l'opération permet d’évaluer précisément en temps réel ses capacités grâce à un protocole de tests définis et convenus de manière collégiale en fonction de la localisation de la tumeur. Chaque professionnel, par son regard et sa spécialité, concourt à une approche globale du patient : le psychologue spécialisé en neuropsychologie s’attache aux fonctions cognitives, comportementales et émotionnelles- l’orthophoniste évalue les fonctions langagières (langage oral et écrit), les fonctions de la sphère oro-faciale (déglutition, motricité des effecteurs) ainsi que leurs interactions avec les fonctions cognitives, le neurologue possède une connaissance fine des fonctions assurées par l’ensemble de ce système nerveux enfin le neurochirurgien qui détient également l’expertise neuroanatomique et le savoir-faire opératoire. Dans cette présentation, nous nous attacherons à montrer comment ces quatre professionnels collaborent et nous déclinerons de manière plus exhaustive leurs spécificités et leur complémentarité. Nous montrerons enfin comment une meilleure sensibilité des outils qu’ils utilisent actuellement ont permis de réduire les dysfonctionnements post-opératoires. Mots clés : neurochirurgie éveillée ; tumeur cérébrale ; interdisciplinarité.

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Identification du haut potentiel intellectuel à partir des échelles de Wechsler : existe-t-il plusieurs profils psychométriques ?

Date de création : 10/2021
Orateurs : Emma TOURREIX

Introduction : L'interprétation théorique que l'on peut faire des scores est aussi importante en neuropsychologie que les aspects purement quantitatifs. Ce point est notamment essentiel dans le cadre de l’identification des individus à haut potentiel intellectuel (HPI), pour lesquels l’interprétation des scores associée à une mesure de l’efficience intellectuelle est centrale (Carman, 2013). En effet, empiriquement, le HPI se définit par un QIT > 130, mais une grande variabilité est observée dans l’identification du HPI, selon que le praticien s’appuie sur le QIT ou sur un ou plusieurs indices principaux des échelles de Wechsler. Se dessine alors la question du poids accordé à chaque indice au sein de l’évaluation et de la démarche diagnostique : certains indices des échelles de Wechsler sont-ils plus pertinents pour l'identification ? Existe-t-il plusieurs profils psychométriques distincts dans le HPI ? Méthodologie : Le travail présenté ici porte sur l’analyse d’un large échantillon de données issues des échelles de Wechsler (N = 720), afin de rendre compte de l’existence d’éventuels profils associés au HPI. Ces données ont été recueillies auprès de différents neuropsychologues et du Centre National d’Aide aux enfants et adolescents à Haut Potentiel (CNAHP), et ont amené à l’identification, par ces professionnels, d’un HPI (QI Total>130) chez ces patients. Ce travail prend appui sur les structures factorielles de chaque batterie en lien avec l’organisation structurelle proposée par le modèle CHC (eg. Lecerf, Golay et Reverte, 2012). Résultats - Les résultats issus des analyses de profil (analyse de classification hiérarchique, analyse en k-moyennes) montrent une nette dissociation entre deux profils d’individus identifiés comme ayant un HPI : (1) le profil A est associé à des scores élevés aux indices IRF, IMT et IVS, et (2) le profil B correspond à des scores élevés aux épreuves de l’indice ICV uniquement. Discussion : Ces résultats sont intéressants à plusieurs égards. D’abord parce qu’ils renvoient plus généralement à la question du poids accordé à l’indice ICV au sein des échelles de Wechsler, et donc au sein de la démarche diagnostique des cliniciens neuropsychologues. Ensuite, et ce de manière plus spécifique, parce que ces résultats soulignent l’intérêt de penser un diagnostic différentiel autour du HPI. Les scores à l’ICV étant souvent supérieurs aux scores des autres indices, y compris au sein de la population générale (Labouret & Grégoire, 2018), une argumentation autour de la nature de l’indice et de ses déterminants est proposée. Enfin, la pertinence du recours à l’ICV comme critère d’identification du HPI est discutée, compte tenu notamment du fort impact du niveau socio-économique sur ce dernier. Conclusion : Les résultats présentés dans ce travail amènent à interroger l’interprétation des scores qui est communément réalisée dans le cadre de l’identification du HPI en France. Ils soulignent également l’importance du niveau socio-économique des patients sujets à une telle démarche diagnostique dans l’analyse des profils psychométriques, particulièrement pour les profils de type B. Mots clés : neuropsychologie clinique ; haut potentiel intellectuel ; échelles de Wechsler ; analyse de profils ; diagnostic différentiel.

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Utilisation de la Goal Attainment Scalling (GAS) afin d’optimiser la prise en soin interdisciplinaire : retour d’expérience au sein d’une équipe d’HAD SSR

Date de création : 10/2021
Orateurs : Rosemary LEROUX

Un service d’hospitalisation à domicile de rééducation (HAD SSR) a été créé en 2017 au Pôle MPR Saint-Hélier à Rennes dans une démarche d’amélioration de la prise en soins des personnes adultes atteintes d’une pathologie neurologique. Ce projet, construit en partenariat avec l’HAD 35, propose une alternative à l’hospitalisation en SSR lorsque la situation le permet, en amenant au domicile des patients en situation de handicap des compétences diverses dans le domaine de la rééducation : médecins MPR, kinésithérapeutes, infirmières, ergothérapeutes, orthophoniste et neuropsychologue. L’HAD SSR a comme particularité de proposer à domicile une évaluation interdisciplinaire des situations complexes liées au handicap mais également d'offrir des soins de rééducation. Son objectif est d'optimiser le retour à domicile en permettant l'acquisition de compétences ou un transfert des acquis dans l’environnement habituel du patient autour d'un objectif commun. C'est pourquoi, afin de permettre une mutualisation des compétences pluridisciplinaires autour d'objectifs communs, nous avons fait la démarche d'utiliser l’échelle Goal Attainment Scaling (GAS, Grant &Ponsford, 2014) au sein de notre équipe HAD SSR. Cette méthode de cotation a comme intérêt de fixer avec le patient et leur entourage des objectifs personnalisés de réadaptation et de coter le niveau de leur accomplissement dans le cadre de la prise en soin (Raffard, 2018). La GAS vise à déterminer des objectifs clefs, centrés sur leurs habitudes de vie, tout en tenant compte de l’environnement et des capacités cognitives et physiques préservées du patient. De plus, elle permet d'évaluer les effets de l'intervention au regard des objectifs fixés. Cet outil permet également d'orienter la prise en soin en équipe sur des objectifs communs avec les champs de compétences propres à chaque discipline, ainsi que de faciliter la communication et la collaboration interdisciplinaire. Enfin, cela permet d’encourager le patient à atteindre ses objectifs et d’impliquer la famille dans leurs réalisations. Nous ferons un retour d'expérience sur l'utilisation de cet outil auprès de plusieurs patients autour de cas cliniques que nous avons pu prendre en soin en HAD SSR. Après analyse de nos pratiques, nous avons déjà pu constater que l'utilisation de cette échelle nous a permis de mieux mutualiser nos compétences autour d’un objectif commun et de répondre plus rapidement aux attentes du patient. De plus, nous avons pu observer une meilleure collaboration et implication de ce dernier ainsi que de son entourage dans la mise en place des moyens de compensation (agenda, planning d’activité, stratégie d’exploration visuelle, etc.). Nous proposons enfin de discuter des limites de son utilisation mais aussi des perspectives d’application dans d’autres domaines. Mots clés : réadaptation à domicile ; Goal atteinment scaling ; interdisciplinarité.

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Création d’un carnet de stage national en neuropsychologie (projet OFPN)

Date de création : 10/2021
Orateurs : Antoine SANTIAGO

La formation pratique reçue lors des stages en milieu clinique est d’une grande importance dans la formation initiale des futurs psychologues spécialisés en neuropsychologie. C’est en effet au cours des stages que l’étudiant a la possibilité de mettre en œuvre les connaissances théoriques acquises à l’université, d’apprendre à maîtriser les différents outils d’évaluation et d’intervention thérapeutique et de développer son identité professionnelle ainsi que ses compétences cliniques et relationnelles. Cependant, force est de constater que l’acquisition de ces compétences se fait de manière inégale d’un étudiant à un autre, du fait notamment d’une faible structuration de la formation pratique au niveau national. En effet, à ce jour il n’existe aucun document de portée nationale permettant d’identifier et évaluer l’acquisition des compétences pratiques acquises en stage. Pour pallier cette faiblesse un groupe de travail s’est constitué au sein de l’OFPN dans l’objectif de créer un carnet de stage national pour les étudiants en neuropsychologie. Je propose donc de présenter ce projet au CNNC4 sous la forme d’une communication orale classique. Lors de cette présentation, je commencerai par un rappel du contexte actuel concernant les projets de réorganisation et d’allongement des études en psychologie en affirmant l’importance de promouvoir et valoriser le versant pratique de la formation initiale. Je présenterai ensuite le contenu du carnet national de stages en décrivant les domaines de compétences retenus et les modalités de l’évaluation des compétences pratiques proposées. Enfin, un temps d’échange me permettra de répondre aux questions des consœurs et confrères mais surtout de recueillir leurs réflexions et observations. Mots clés : formation ; neuropsychologie ; stage ; master ; étudiant.

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2020, la neuropsychologie influenceuse de la trajectoire clinique du patient en psychiatrie

Date de création : 10/2021
Orateurs : Christelle PORCHE

« On avait besoin d'un psychologue utile, c'est toi qu'on a eu... ». Cette réflexion, formulée tout haut par une collègue psychologue "clinicienne" à la psychologue spécialisée en neuropsychologie et TCC que je suis, reflète ce que pensaient alors tout bas la plupart des professionnels en psychiatrie. La neuropsychologie en psychiatrie pourquoi faire ? La psychiatrie c'est la clinique de la « singularité », de la « subjectivité ». Que pourrait y faire cette approche fondée sur les tests « standardisés » et les normes ? C’était il y a tout juste 10 ans. Il y avait alors 0,5 équivalent temps plein (ETP) neuropsychologie pour 7 ETP psychologie en psychiatrie adulte. Nous sommes maintenant à 3 ETP neuropsychologie et TCC pour 11,3 ETP « psychologie ». Les mentalités évoluent et l’approche neuropsychologique trouve progressivement sa place dans la prise en charge pluridisciplinaire et holistique du patient en psychiatrie. Notre apport dépasse l'évaluation des possibles comorbidités somatiques et permet en effet d’affiner la construction des projets de vie, des projets personnels, au plus près des capacités du patient. Nous avons donc toute notre place dans le diagnostic fonctionnel ; pour éclairer sur les capacités, sur les aides nécessaires, sur les attentes que nous pouvons avoir ou pas par rapport aux patients ou « usagers du système de soin », pour utiliser une terminologie actuelle. Notre intervention permet de préciser le soutien nécessaire à la réussite, non seulement du projet, mais parfois juste de la prise en charge. Notre rôle est aussi de révéler des capacités insoupçonnées chez les patients ou de mettre en lumière la possibilité d'une récupération de troubles cognitifs. Certaines fois même, les éléments mis en évidence lors du bilan sont un atout non négligeable pour la compréhension de la pathologie de la personne. Et cette psychologie de la standardisation et des normes permet alors de mieux comprendre l’individu et son vécu subjectif, etc. Cette contribution n’a, bien entendu, de sens que dans la mesure où elle s'intègre dans une approche pluridisciplinaire. Notre apport n’est pertinent que s’il vient compléter le tableau perçu par l’ensemble des professionnels impliqués dans la prise en charge. Son utilité n'est réelle pour le patient que si ces informations sont utilisées par tous les professionnels en interaction avec lui. Nous nous proposons ainsi d'illustrer au travers de quelques vignettes cliniques, la manière dont la psychologue spécialisée en neuropsychologie trouve sa place dans l'équipe pluridisciplinaire de notre service de psychiatrie spécialisé pour la prise en charge des jeunes adultes, de 16 à 25 ans. Nous détaillerons ainsi une situation au cours de laquelle l’évaluation neuropsychologique a permis un éclairage nouveau sur une patiente et sur sa pathologie. Le bilan nous a offert la possibilité de dépasser les débats psychopathologiques et de faire évoluer l’angle d’analyse afin d’affiner le diagnostic psychiatrique et la prise en charge. Pour cette patiente, la mise en lumière d’un haut potentiel intellectuel nous a en effet permis d’interpréter différemment certains comportements problématiques et ainsi de mieux comprendre le tableau psychiatrique et donc d’avoir une approche plus pertinente. Nous présenterons également des situations où le bilan a permis de proposer des orientations adaptées aux patients et une réévaluation du projet initialement prévu. Nos exemples illustreront tant la réévaluation d’un projet trop ambitieux pour une jeune patiente que le réajustement « à la hausse » pour un jeune homme qui a failli être orienté en ESAT alors que ces capacités lui offrent d’autres perspectives. Certains exemples peuvent surprendre, d’autres paraitre une évidence. Mais au-delà de leur aspect anecdotique, ce qui les rend fondamentalement pertinents selon nous, c’est qu’ils viennent tous illustrer l’intérêt de la prise en compte de la cognition dans l’accompagnement des personnes souffrant de troubles d’ordre affectif, de troubles de la subjectivité. Mots clés : neuropsychologie ; pluridisciplinarité ; psychiatrie ; trajectoire clinique ; prise en charge globale ; parcours de soin.

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Le CRP EPNAK de Lyon crée la plateforme oDYSsée

Date de création : 10/2021
Orateurs : Angéline LAMBLOT

Début 2017, une création de poste m’amène à travailler au CRP EPNAK de Lyon. 75% des adultes reçus présentaient des troubles locomoteurs et 2% des troubles DYS (diagnostics en amont de leur entrée dans cette structure). Aucune RQTH pour cette dernière raison. Les besoins premiers de la structure étaient de comprendre pourquoi certains usagers étaient en difficulté pour acquérir les savoirs enseignés en formation (CAP, BEP ou BAC Professionnel dans des domaines variés tels que la vente/commerce, gestion administration, dessin bâtiment, dessin industriel et automobile) ou préparatoire (période précédant une formation comportant, entre autre, une remise à niveau dans les matières générales) et trouver des solutions pour accompagner au mieux ces usagers mais également l’équipe enseignante (celle-ci était composée de près de 30 professeurs dispensant des cours d’enseignement général et professionnel). C'est dans ce contexte qu'est née la plateforme oDYSsée, avec l’aimable expertise du Dr Le Cavorzin, médecin physique et de réadaptation (exerçant sur Rennes) et un travail important avec des membres de la MDPH du Rhône. Notre premier axe de travail fut de faciliter les « diagnostics » en croisant le regard de tous les professionnels du CRP pour ensuite élaborer collégialement un projet personnalisé rendant l’usager DYS le plus autonome possible dans sa formation et, par ricochet, dans son futur emploi. Des conseils furent donc donnés et du matériel fut prêté grâce au soutien de l'ARS Rhône : achat d’ordinateurs portables, tablettes, stylos scanner lecteur et time timers. Des prises en charge individuelles ont été facilitées par l'achat d'un appareil de neurofeedback, d'un logiciel de remédiation cognitive mais aussi par une technique à laquelle j'ai été formée : la méditation de pleine conscience. Trois ans plus tard, le pourcentage d'usagers DYS s’élève à 19%. Les personnes reçues sont de plus en plus jeunes (ouverture du CRP aux 16 ans et plus) et des RQTH sont octroyées sur la seule présence de troubles DYS, amenant des situations de plus en plus complexes au niveau médical et social. De nouveaux professionnels sont venus étendre l’équipe du CRP : une éducatrice spécialisée, une job coach et une ergothérapeute ; ce qui nous permet d’étendre nos actions et interventions. Nous travaillons avec un centre équestre pour réaliser de l'équitation à visée thérapeutique et nous accompagnons à l’obtention du permis de conduire avec des cours de code en interne, un simulateur de conduite et un partenariat avec une auto-école. Afin de répondre à une demande d'aide à l'évaluation et à l'orientation, nous avons créé une PréOrientation spécifique DYS et nous avons adapté nos visites d'immersion (les usagers rencontrent l'équipe du CRP, participent aux cours souhaités, valident leur projet professionnel afin d’établir une notification MDPH en adéquation avec leur profil). L'objectif est simple et reste identique à celui d'origine : un regard pluridisciplinaire afin de construire, d’affiner et de vérifier un projet professionnel pour orienter les usagers reçus vers des métiers qui leur plaisent tout en respectant les particularités de leur fonctionnement. Notre équipe se veut mobile afin d'accompagner les usagers porteurs d'une RQTH vers des structures de formation du droit commun qui répondent exactement à leur projet professionnel lorsque la formation n'est pas disponible sur notre site. La plateforme oDYSsée est un dispositif qui veut se dupliquer au fur et à mesure des sollicitations qui nous sont faites à l’échelle régionale, nationale ou ultra marine. Mots clés : DYS ; préorientation ; centre de réadaptation professionnelle ; EPNAK ; formations.

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Intérêt de l’interdisciplinarité en Centre de rééducation et réadaptation fonctionnelle. Illustration par des cas cliniques et retour de 20 années d'expérience

Date de création : 10/2021
Orateurs : Yves MARTIN

Au décours de ces 25 dernières années, l’interdisciplinarité s’est invitée dans nombre de débats entre professionnels de la santé. Ainsi, si l’on fait référence, par exemple, à la naissance de la Société de Neuropsychologie de Langue Française, on voit que le prérequis pour y adhérer n’était, en aucune manière un diplôme, un titre requis, mais l’intérêt porté à la neuropsychologie alors qu’actuellement, la plupart des sociétés savantes sont réservées aux membres titulaires du titre (soit dans le cas présent, psychologues spécialisés en neuropsychologie). Par ailleurs, dans les centres de rééducation et réadaptation fonctionnelles pour adultes cérébrolésés, par exemple, il fut un temps où seuls les orthophonistes et les ergothérapeutes officiaient. Actuellement, à leur côté, on retrouve des psychologues cliniciens, des neuropsychologues, des psychomotriciens, des socio-esthéticiens, des arts-thérapeutes, des ergonomes (etc.) qui tous et toutes, à un niveau ou à un autre, interviennent avec leurs propres concepts, leurs techniques et leurs outils auprès du patient. La question cruciale du « qui fait quoi», avec quels outils, et avec quelles références théoriques, se pose. Parfois, elle mène à des questions d’arbitrage entre professionnels, elle détériore le climat de l’équipe, engendre une atmosphère délétère, alors que tous ces professionnels sont au service de l’accompagnement du patient ! Au travers de la présentation de plusieurs exemples cliniques, choisis parmi les patients de leur domaine d’expertise, c’est-à-dire celui de la rééducation et de la réadaptation fonctionnelles pour adultes cérébrolésés, les auteurs souhaitent aborder et discuter de cette question de l’interdisciplinarité. Sera mise en réflexion, en particulier, la répartition entre les professionnels des outils et moyens d’évaluation d’une part, d’autre part, du niveau d’information que chacun doit avoir des références/concepts et théorie de l’autre. Dans la démarche d’accompagnement, chaque professionnel devrait mettre en œuvre ses moyens et techniques avec le même objectif général que ses collègues. Pourtant, le constat est assez régulièrement fait que ce n’est pas le cas. Il y a de la redondance entre les techniques, de l’incompréhension entre les thérapeutes et même parfois, des informations contradictoires données au patient ou à la famille. La question plus théorique de « l’unité » du patient face à ce que certains appellent, son « saucissonnage » sera aussi abordée. Enfin, un plaidoyer pour un travail d’ensemble, dans le respect de chacun, prônant l’interdisciplinarité et la communication entre professionnels sera proposé. Mots clés : interdisciplinarité ; centre de rééducation ; accident vasculaire cérébral.

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Comorbidité dans le cadre d’un trouble complexe d’apprentissage : comment le travail pluridisciplinaire permet-il de réajuster les objectifs thérapeutiques ?

Date de création : 10/2021
Orateurs : Rafika ZEBDI

Introduction : En neuropsychologie de l’enfant, la logique d’association de troubles prévaut sur celle des dissociations. Lorsqu’un trouble exécutif et/ou attentionnel est décelé chez un enfant, il est plutôt fréquent qu’un trouble spécifique d’apprentissage y soit associé. Au-delà de la comorbidité des troubles cognitifs, d’autres difficultés peuvent s’ajouter sur le plan psychoaffectif et/ou comportemental (Pennequin, et al. 2019). Chez ces enfants, les propositions thérapeutiques doivent se décliner selon différents axes complémentaires (remédiations/rééducations, aides éducatives, psychologiques et/ou mise en place d’un traitement pharmacologique dans certains cas) pour leur apprendre à mieux gérer leurs symptômes et leur permettre une meilleure insertion scolaire et sociale. Sur le plan cognitif, l’aspect essentiel est de pouvoir leur transmettre des stratégies explicites pour qu’ils puissent compenser leurs déficits (Noel, Cartier & Tardif, 2016). Chez les enfants présentant des difficultés scolaires, il a été démontré que les méthodes éducatives qui incluent un entraînement à la métacognition améliorent les capacités d’apprentissage des élèves. On sait par ailleurs, qu’un des meilleurs prédicteurs de la réussite scolaire est la capacité de l’enfant à réfléchir sur ses connaissances et à comprendre les raisonnements qu’il engage pour utiliser et construire de nouvelles connaissances (Lucangeli et al., 2019). Sur le plan émotionnel, on voit souvent apparaître de l’anxiété, de la dévalorisation et de la tristesse lorsque l’enfant est soumis à des échecs répétés et des difficultés fréquentes. La prise en charge en thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle est alors la plus indiquée. Il a en plus été constaté que lorsqu’on traite les troubles émotionnels, on améliore simultanément certaines capacités cognitives (attention, la mémoire de travail, la flexibilité). L’objectif sera de présenter la prise en charge pluridisciplinaire d’Agathe, 8 ans, porteuse d’une dysphasie de développement avec déficit attentionnel et exécutif associée à un trouble anxieux. Nous détaillerons son évaluation initiale en Centre Référent des Troubles du Langage et des Apprentissages (CRTLA), son parcours thérapeutique en Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC), sa participation à un atelier de métacognition et de psychoéducation (Maestro) et son évolution. Méthode : Tout d’abord, nous présenterons ses résultats aux tests psychologiques et neuropsychologiques avant et après la mise en place du traitement médicamenteux. Puis, les résultats en pré et post prises en charge seront aussi évoqués (en TCC individuelle et en prise en charge groupale avec l’atelier Maestro). Résultats : Les résultats indiquent une amélioration des capacités attentionnelles suite à la mise en place du traitement. En revanche, persistent des difficultés exécutives et c’est dans ce contexte que l’atelier de métacognition est proposé. Après cette intervention, l’amélioration n’est pas statistiquement significative mais les parents rapportent une meilleure compréhension des difficultés d’Agathe et un meilleur ajustement de leur comportement au quotidien. En parallèle, la prise en charge TCC proposée se centrait sur l’estime et l’affirmation de soi. Elle a permis une amélioration de la confiance en soi, une plus grande aisance dans l’échange oral (particulièrement lorsqu’il s’agit d’exprimer ses émotions) et une diminution de l’anxiété. Discussion : La discussion sera axée sur les difficultés rencontrées par les neuropsychologues et psychothérapeutes dans les cas comportant ce type de comorbidités. En effet, lorsque les remédiations sont mises en place il est souvent difficile de constater la transposition rapide dans le milieu écologique des bénéfices issus des stratégies enseignées dans les prises en charges et ateliers. Enfin, nous conclurons sur l’importance de l’implication des parents dans l’intégration des nouveaux apprentissages dans le quotidien. Mots clés : fonctions exécutives ; trouble des apprentissages ; troubles émotionnels ; interdisciplinarité.

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Consultation mémoire ou hôpital de jour : quelle orientation choisir pour le patient ?

Date de création : 10/2021
Orateurs : Amandine BESNARD et Hortense HAMEL

Face au vieillissement de la population, le diagnostic et le suivi des patients exprimant une plainte mémoire sont organisés dans différentes structures. La circulaire DGOS/DGS/DSS/R4/MC3 du 20 octobre 2011 distingue les Consultations Mémoires (CM) qui se caractérisent par leur proximité, et les Centres de Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR) par leur expertise. Si les Consultations et les Centres Mémoire ont des missions communes autour de l’évaluation et de l’accompagnement des patients et de leur famille, elles possèdent des moyens différents pour les remplir. Pour les CMRR, les recommandations de la même circulaire préconisent de “disposer de compétences de neuropsychologue, infirmière, orthophoniste, assistante sociale, secrétaire, attaché de recherche clinique et, si possible, ergothérapeute.”. Dans la pratique, ces derniers peuvent s’organiser autour d’un hôpital de jour pluridisciplinaire (HDJ). Tandis que, concernant les CM, il s’agit, selon la même source, de la nécessité « de compétences de neuropsychologue, psychologue ou orthophoniste formés à la psychométrie et aux tests neuropsychologiques validés, aux modalités de réadaptation et au soutien des patients et des aidants. ». Au CHU de Rennes, les médecins de CM ont le choix d’orienter les patients en CM neuropsychologique ou en HDJ. Ils nous interrogent alors sur les critères de pertinence pour proposer une des deux orientations. Un premier élément de réponse est parfois donné autour des retentissements sur l’autonomie et l’indépendance, mais l’articulation d’une évaluation interdisciplinaire notamment avec un ergothérapeute nous apparaît souvent nécessaire dans une complémentarité des approches et des outils (Poncet et al., 2009). Dès lors, force est de constater que l’accompagnement proposé au patient est différent mais pourtant un métier et sa compétence associée demeurent communs à ces deux propositions de prise en charge : le neuropsychologue. Il nous appartient donc de réfléchir à des critères d’orientation vers une CM neuropsychologique isolée versus intégrée dans un HDJ pluridisciplinaire pour continuer à répondre au mieux aux missions des Centres Mémoire en termes de diagnostic et de besoins des patients. En CM, le neuropsychologue se trouvant seul dans l’exploration de la plainte et la transmission de conseils, il intègre plusieurs disciplines dans ses entretiens. A l’inverse, dans un HDJ, il se doit de dessiner les contours de sa pratique dans une articulation pertinente et productive avec les autres professionnels sur la base de l’interdisciplinarité. A partir d’expériences cliniques de neuropsychologues en CM et HDJ, nous présenterons les différences de pratique dans ces deux dispositifs selon les composantes communes de la pratique : préparation de la rencontre, entretien, bilan cognitif, conclusion de l’évaluation, accompagnement et orientation vers le réseau de professionnels. Dans une démarche d’analyse de pratique nous extrairons les caractéristiques spécifiques des entretiens « neuropsychologues –patients » en fonction du dispositif, puis nous questionnerons leur pertinence en fonction des problématiques des patients. Le collectif breton des psychologues neuropsychologues en consultation mémoire rappelle dans son livre blanc (Silvestre-Beccarel, 2018) les missions du neuropsychologue et les difficultés d’une telle interdisciplinarité. C’est pourquoi notre travail se base sur une réflexion d’équipe. Elle illustre que le contexte (CM-HDJ) modifie la pratique du neuropsychologue qui navigue alors entre neuropsychologie “intégrative” et neuropsychologie dans l’interdisciplinarité. Pour l’heure, il nous a déjà permis d’identifier des critères d’orientation utiles dans la pratique clinique et dans la collaboration médecin-neuropsychologue. Ces critères seront discutés en termes d’interaction, car le contexte (CM - HDJ) en modifiant la pratique professionnelle, vient moduler autrement la rencontre « neuropsychologue – patient », l’accueil et donc l’expression même des problématiques des patients. Toutefois cette réflexion possède ses limites et il serait intéressant de pouvoir y intégrer le point de vue d’autres équipes exerçant en CM ou en HDJ, voire celui de professionnels exerçant en libéral ainsi que celui du patient. Mots clés : neuropsychologie ; consultation mémoire ; intégratif ; hôpital de jour ; interdisciplinarité.

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Présentation de la pratique du psychologue spécialisé en neuropsychologie en Centre de réadaptation professionnelle (CRP)

Date de création : 10/2021
Orateurs : Elsa HERVO

Les Centres de Réadaptation Professionnelle (CRP) sont des structures d’orientation, de formation (BTS, Bac, etc.) et d’insertion professionnelle pour des adultes détenant une Reconnaissance en Qualité de Travailleurs handicapés (RQTH) venant de tout horizon (démarche personnelle, mission locale, Cap Emploi, etc.). Pourquoi n’avez-vous jamais entendu parler des CRP ? Auparavant, ces centres dépendaient de l’ONAC (Office national des anciens combattants et victimes de guerre) mais une circulaire ministérielle datant de 2016 rend effective le transfert au secteur médico-social des dix-huit établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS). Un contexte organisationnel particulier au sein de ces ESMS, la FAGERH régit les 160 structures œuvrant à la reconversion professionnelle (CRP, UEROS, centres de PréOrientation). Elles sont gérées par des acteurs différents (LADAPT, EPNAK, Alliance Franco-britannique, etc.) qui sont en compétition. Et à l’intérieur de ces acteurs, les établissements y sont aussi en concurrence dans une certaine mesure. En fonction des résultats de chaque établissement vont découler des attributions de financement par la MDPH, des appels d'offres de marché public ou en interne. Quel est l’intérêt de connaître ce contexte dans la pratique neuropsychologique en CRP ? Les patients, appelés stagiaires, sont libres de choisir les ESMS en fonction des prestations et formations proposées. Chaque structure d’orientation et de formation va essayer de se démarquer par des dispositifs innovants (ex. oDYSsée). L’embauche de professionnels paramédicaux et affiliés (psychologues, ergothérapeutes, infirmiers, etc.) est un atout dans la proposition d’accompagnements classiques et originaux, individuels ou groupaux. Ce contexte institutionnel permet de comprendre que : l’arrivée des neuropsychologues et des paramédicaux dans les CRP est récente et offre de nouvelles perspectives de travail pluri professionnelles ; ces centres sont eux-mêmes en pleine mutation et que les missions actuelles des équipes dans lesquelles évoluent les neuropsychologues sont amenées à évoluer. En effet, les CRP sont gouvernés à la fois par les réglementations des ESMS mais aussi par celles de l’Education Nationale. De ce fait, la neuropsychologie en CRP partage un certain nombre de points communs avec la neuropsychologie de l’enfant via le contexte d’apprentissage. Depuis la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005, l’école et, par extension, les CRP se veulent plus inclusifs dans le milieu ordinaire. Le neuropsychologue, avec les équipes médico-psycho-sociale, insertion et pédagogique, contribuent activement à cette démarche en accompagnant les stagiaires dans l’environnement scolaire et professionnel, par la formation des enseignants du CRP, hors CRP (cursus hors les murs), des structures d’accueil en stage et des partenaires (Cap Emploi, Mission locale, etc.) selon les problématiques soulevées. Une neuropsychologie de l’après : Les antécédents des stagiaires des CRP sont extrêmement variés (AVC, TC, pathologies psychiatriques, etc.) et certains ont déjà bénéficié d’un accompagnement neuropsychologique antérieur. Quelques adaptations dans la rédaction des bilans cognitifs et des suivis neuropsychologiques, qu’ils soient ponctuels ou réguliers, menés seul par le psychologue ou en équipe, permettraient une coordination et une continuité du parcours des personnes reçues d’une structure/consultation à une autre. Vers une neuropsychologie de l’ordinaire ? Au sein des équipes dans lesquelles il évolue, le neuropsychologue en CRP contribue à la formation, à l’insertion et au maintien dans l’emploi des personnes avec RQTH. L’étroite collaboration neuropsychologues/jobs coachs/ chargés d’insertion interroge sur la perspective d’intervention dans le monde de l’entreprise et auprès de personnes sans RQTH qui souhaiteraient un accompagnement professionnel, etc. L’avènement d’une neuropsychologie du travail ordinaire ? Mots clés : neuropsychologie ; interdisciplinarité ; insertion professionnelle ; centre de réadaptation professionnelle (CRP).

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Patient partenaire : vers une interdisciplinarité élargie aux patients, à partir d’une expérience de formation pour améliorer la communication, au côté d'un patient plaignant, à destination des professionnels de santé d'un hôpital de proximité

Date de création : 10/2021
Orateurs : Alain KERVARREC

Dans le champ de la santé, le psychologue travaille à mettre la personne au cœur de son projet de soins. D’un statut d’objet il travaille à conférer à la personne soignée un statut de sujet. Fruit de ce travail peut-être, aujourd’hui, les patients commencent à revendiquer et réclament pour eux-mêmes de devenir partenaires de leurs soins. Le champ de l’interdisciplinarité doit s'élargir jusqu’aux soignés. Il s’agit ici de partir d’une expérience de formation interdisciplinaire à destination de l’ensemble des personnels d’un hôpital, pour améliorer la communication avec les patients, et la qualité des soins et de vie des personnes. Cette formation est originale car elle est à l’initiative d’une commission des usagers (CDU), à partir de la plainte d’une patiente et sa proposition de rencontrer le personnel, avec la participation d’un psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie. Au sein d’un hôpital, la commission des usagers peut être envisagée comme l’instance qui porte la voix des usagers de soins, qui veille à la qualité des relations entre les soignants et les soignés. Confrontée annuellement à des plaintes écrites dont 30% portaient sur des difficultés de communication entre professionnels de santé et soignants, et à la suite d’une plainte d’une patiente qui proposait à la fin de son courrier de plainte de rencontrer le personnel pour lui faire part de son histoire et de son expérience, la CDU d’un petit hôpital local a imaginé organiser une intervention à destination des personnels (médecins, cadres, internes, etc.) pour tenter d’améliorer la communication avec les patients. Elle a demandé d’associer le témoignage de cette patiente à une présentation d’un psychologue-neuropsychologue. Cette intervention d’un soir est devenue, en 3 ans, une formation régulière à destination des internes de l’hôpital, incluant aussi représentant de la CDU et de l’administration de l'hôpital. Il est envisagé aussi de la donner aussi aux autres professionnels du Centre Hospitalier. Cette initiative a été reconnue en 2019, par le ministère de la santé, notamment. Présentation sera faite de cette formation à visée interdisciplinaire incluant un patient : histoire de cette expérience et développement. Présentation sera faite aussi de l’intervention psychologique-neuropsychologique. Quelques résultats en faveur de cette expérience de formation seront donnés. La discussion portera sur le sens que peut donner un psychologue, spécialisé en neuropsychologie « embarqué » dans cette expérience, de cette expérience, les observations, les réflexions et les interrogations qu’elles suscitent, les limites éventuelles perçues. La discussion portera ensuite plus largement sur la place à venir des patients, sur la présentation des concepts issus notamment du Canada, de patients-experts, de patients-partenaires, dans le cadre d’une interdisciplinarité élargie et comment en accompagnant et encourageant éventuellement la démarche de ces patients « nouvelle génération », sûrement, le psychologue prolonge sa mission. Mots clés ; psychologue ; neuropsychologue ; patient expert ; patient partenaire ; interdisciplinarité.

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Présentation de la pratique du PSN en plateforme d’accompagnement guyanaise, d’orientation, de formation et d’insertion professionnelle

Date de création : 10/2021
Orateurs : Ambroise ROUSTIT

Présentation de la PAGOFIP : La plateforme d’Accompagnement Guyanaise, d’Orientation, de Formation et d’Insertion Professionnelle (PAGOFIP) est une structure expérimentale apportant la coordination des parcours depuis l’orientation professionnelle jusqu’à l’inclusion, en s’appuyant sur les ressources locales territoriales. L’accompagnement est proposé à des adultes détenant une Reconnaissance de Travailleurs Handicapés (RQTH) et ayant reçu une notification d’orientation professionnelle de la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). L’évolution du CRP à la PAGOFIP : Cette plateforme répond à la nécessité d’évolution des services proposés par les Centres de Réadaptation Professionnelle (CRP), afin d’élargir leurs réponses territoriales et inclure de nouveaux publics (usagers d’ESAT, jeunes adultes, salariés d’entreprise, etc.) en étoffant l’offre de prestation. En effet, l’importante différence avec un CRP est l’externalisation des champs d’interventions de la PAGOFIP afin de ne plus centraliser les réponses aux besoins des usagers et de favoriser l’inclusion dans la société en réponse à la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH) en 2010, qui réaffirme un égal accès des personnes en situation de handicap. Le fonctionnement pluridisciplinaire de la PAGOFIP : La PAGOFIP fonctionne sur l’échange de compétences entre professionnels de la santé, psychologie, sociale et de l’insertion et comprend donc une équipe réduite médico-psycho-sociale et d’insertion (infirmière, ergothérapeute, neuropsychologue, référente de parcours) et d’un formateur de parcours (pôle pédagogique). C’est cette équipe réduite qui suit l’usager, appelé stagiaire, au cours de son séjour en PAGOFIP, et qui échange régulièrement afin de dégager des axes de travail et d’accompagnement des stagiaires dans leur réinsertion professionnelle. Le contexte de la Guyane : La PAGOFIP est le premier institut de réadaptation professionnelle pour adulte en situation de handicap depuis octobre 2019 sur le territoire guyanais. Ce territoire souffre de son désert médico-psycho-social dans l’insertion professionnelle, alors qu’un accès à la formation est pourtant présent sur le territoire, avec 103 organismes de formations (source CARIF- OREF). Afin de répondre rapidement aux besoins de la Guyane, la PAGOFIP semblait être une réponse rapide et efficace à pouvoir mettre en place du fait de son équipe réduite. La mission du neuropsychologue en PAGOFIP : L’embauche de professionnels paramédicaux et affiliés, comme les psychologues, est un atout dans la proposition d’accompagnements classiques et originaux. En effet, il s’agit d’un accompagnement sur le long terme pour un public ayant des antécédents extrêmement variés (AVC, TC, pathologies psychiatriques, épilepsies, etc.) ayant déjà bénéficié ou non d’un bilan neuropsychologique. De ce fait, le neuropsychologue doit réaliser un bilan neuropsychologique du stagiaire et proposer des axes d’accompagnement avec celui-ci en individuel ou collectif selon les besoins dégagés du stagiaire. De plus, l’accompagnement du stagiaire doit également être réalisé extra-muros et une préparation pour ses lieux de stages, de formation ou d’emplois doit être envisagée. Il s’agit d’un tournant dans l’emploi du neuropsychologue qui se tourne donc vers une neuropsychologie de la réinsertion et de l’emploi face à un public présentant des troubles cognitifs, qui a toujours été présent. Mots clés : neuropsychologie ; insertion professionnelle ; sciences de l'éducation ; institutions.

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Édition 3

Le psychologue et le devoir du secret professionnel

Date de création : 10/2018
Orateurs : Lina WILLIATTE

À l’heure où la question du secret professionnel suscite de multiples interrogations, elle prend une autre ampleur lorsqu’il s’agit de l’envisager dans le quotidien de la pratique professionnelle du psychologue. Qu’il exerce en qualité de salarié ou libéral, en exercice individuel ou collectif, le psychologue se trouve très souvent confronté à la question du partage des informations qu’il détient du patient. Que dire ? Doit-il dire ? Quelles informations peut-il ou doit-il partager ? Autant de questions auxquelles le juriste peut répondre. Des questions d’une importance haute car de ses réponses, dépendent la question de l’autonomie professionnelle. Mots clés : droit ; devoir ; secret professionnel ; secret partagé.

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Les aléas des mémoires individuelles et collectives : le programme de recherche 13 novembre

Date de création : 10/2018
Orateurs : Francis EUSTACHE

La mémoire autobiographique est un concept fréquemment utilisé en neuropsychologie et plus largement en neurosciences. Son évaluation est orientée vers la dimension personnelle et subjective, mais des travaux récents insistent sur les interactions constantes avec la mémoire collective. La compréhension de ces liens est importante sur le plan théorique et ouvre des perspectives cliniques nouvelles. L’exemple du programme de recherche longitudinal 13-Novembre sera développé. Ses diverses études ont pour objectif de comprendre la construction des mémoires individuelles et collectives à partir d’un événement traumatique : les attentats du 13 novembre 2015 survenus à Paris et dans sa proche banlieue. Nous décrirons la mise en place de ce programme transdisciplinaire dans un contexte particulier, les premières analyses, les premiers résultats. En clinique, l’exploration de la cohérence entre la mémoire individuelle et la mémoire collective est particulièrement pertinente dans le trouble de stress post-traumatique en permettant une meilleure compréhension des facteurs de risque et de résilience. Au-delà, la lecture de la construction conjointe, discordante ou non, de différentes strates de mémoire individuelle et collective, pourrait trouver des applications dans des situations qui placent l’individu dans une rupture existentielle. Par exemple, les troubles de la mémoire sont décrits dans le cancer du sein, et cela avant même la mise en place des traitements pharmacologiques. Ces troubles de la mémoire peuvent être compris comme résultant d’un bouleversement psychosociologique lié à un changement de statut entraînant une discordance entre mémoire individuelle et mémoire collective (les « cadres sociaux » de Maurice Halbwachs). Ce contexte théorique ouvre également des pistes de réflexion pour la prise en charge des patients, notamment la façon dont l’entourage - les soignants, les aidants, mais aussi le cadre social plus large – doit s’adapter à la trajectoire existentielle certes modifiée mais en construction permanente d’un patient singulier. Cette approche peut aussi trouver des développements pertinents chez des patients qui souffrent d’une pathologie de la mémoire (syndrome amnésique, maladie d’Alzheimer, …). Les patients vont, ou non, ressentir un décalage entre leur vécu au quotidien (par exemple le fait de vivre dans un hôpital) et la mémoire de leur environnement antérieur auquel ils restent attachés, ce décalage pouvant porter sur plusieurs décennies. Là encore, les distorsions de la mémoire autobiographique entre la mémoire vécue au jour le jour et son « cadre social » constituent un terrain de compréhension des troubles de la mémoire. Cette analyse fournit un guide potentiel pour la prise en charge des patients. Mots clés : recherche transdiscplinaire ; mémoire autobiographique ; mémoire collective ; mémoire traumatique ; trouble de stress post-traumatique.

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L’évaluation de la singularité dans la prise en charge neuropsychologique : les protocoles expérimentaux en cas uniques

Date de création : 10/2018
Orateurs : Sophie BAYARD

Dans l’approche biomédicale de la cérébrolésion, les protocoles expérimentaux avec un groupe de référence représentent l’hégémonie pour évaluer les effets d’interventions sur les comportements au sens large. Les études randomisées en double aveugle y sont les plus représentées. L’excès de confiance en ce type d’études, le coût de leur mise en place, leur rythme très lent ainsi que leur absence d’intérêt pour les différences interindividuelles restreignent méthodologiquement l’évaluation des interventions. Ce constat est particulièrement vrai dans le domaine des sciences humaines incluant la psychologie et plus spécifiquement la neuropsychologie. Contrairement à cette approche inter-individuelle où un groupe de participants est comparé à un autre, les protocoles expérimentaux en cas uniques (en anglais : single-case experimental designs, SCED) consistent en une gamme de méthodes dans lesquelles le cas unique devient son propre contrôle. Dans ce contexte, le cas unique peut consister en un participant singulier ou un groupe de participants. Dans un premier temps développés en sciences de l’éducation, les SCED ont connu un essor considérable en psychologie au cours de ces vingt dernières années dans la littérature scientifique. Cet essor demeure relativement pauvre dans le domaine de la neuropsychologie. La finalité des SCED consiste à déterminer la relation causale entre la manipulation d’une variable indépendante, VI (e.g. l’application d’une technique de prise en charge) et un changement significatif d’une variable dépendante, VD (e.g. un comportement). Il s’agit donc d’une approche intra-individuelle. Les SCED impliquent typiquement la comparaison de deux périodes expérimentales de temps, appelées phases. Ces méthodes requièrent une évaluation systématique et obligatoirement répétée d’une ou plusieurs VI et VD dans le temps. Cette caractéristique fait de ces méthodes une approche très intéressante dans le développement des technologies mobiles ou de capteurs qui permettent l’observation continue de comportements sur de longues périodes de temps. Dans cette présentation, les principes et les standards méthodologiques des SCED seront tout d’abord développés. Dans un second temps, les données de la littérature relatives à la prise en charge neuropsychologique seront abordées. Enfin, un cas clinique sera présenté afin d’illustrer l’application d’une de ces méthodes. D’un point de vue clinique, la finalité de cette présentation consistera à sensibiliser le psychologue spécialisé en neuropsychologie à des méthodes scientifiques qui lui permettront d’apprécier dans leur pratique les effets de leurs interventions. D’un point de vue de la recherche, cette présentation aura pour finalité d’encourager les neuropsychologues désireux à valoriser et disséminer des connaissances relatives au champ de la prise en charge neuropsychologique. Mots clés : prise en charge neuropsychologique ; protocoles expérimentaux en cas uniques ; évaluation ; statistiques.

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L’interculturalité en neuropsychologie : quel impact sur notre pratique ?

Date de création : 10/2018
Orateurs : Yannick GOUNDEN

De par l’histoire migratoire de la France, l’étendue de ses territoires d’Outre-Mer et le contexte actuel de mondialisation, la prise en compte de la dimension culturelle dans la pratique de la neuropsychologie clinique est une urgence éthique. Toutefois, le développement d’un savoir-faire et d’un savoir-être adaptés aux problématiques que posent la diversité culturelle peine à émerger en France. Selon deux récentes études, la dimension interculturelle est peu ou pas prise en compte lors de la formation universitaire des futurs psychologues spécialisés en neuropsychologie (Gounden, Pérodeau, et Haudry-Gounden, 2018 ; Kokou-Kpoloua, Moukoutab, et Baugnet, 2017). En ce qui concerne la recherche scientifique, les travaux existants ont pour la plupart priorisés la normalisation ou la création d’outils psychométriques adaptés à des minorités ethniques de la société française (par exemples, Maillet et al., 2016 ; 2017 ; Noel, Dumez, Recher, Luyat et Dujardin, 2014). Outre la nécessité réelle d’avoir des tests appropriés, les outils à eux seuls ne sont pas suffisants pour une évaluation neuropsychologique qui soit culturellement adaptée (Fujii, 2017 ; Gounden et al., 2018). Quelques travaux francophones (articles et chapitres dans des manuels de neuropsychologie) peuvent aider les psychologues dans leur réflexion sur le lien entre culture et cognition (par exemples, Adam et al., 2017 ; Amieva, Belin, et Maillet, 2016 ; Colombo-Thuillard, et Annoni, 2014 ; Er-Rafiqi, Roukoz, Le Gall, et Roy, 2017 ; Ergis, Belin, Targe, Grenand, et Grenand, 2016 ; Lecerf, 2014 ; Marquet, Missotten, Schroyen, Nindaba, et Adam ,2016 ; Seron et Van Der Linden, 2014). Cependant, contrairement à certains pays anglo-saxons où il existe de nombreux ouvrages pour guider le psychologue dans la réalisation d’un bilan neuropsychologique auprès d’une personne de culture différente (Fujii, 2017), il n’existe, à notre connaissance, aucun support de cette nature en France pour aider le psychologue lors de ce type d’évaluation. Dans la pratique clinique, le psychologue va, de manière générale, adapter l’évaluation et nuancer l’interprétation des scores aux différents tests selon le niveau de français de son patient. La prise en compte de la maitrise ou non du français est évidemment nécessaire mais reste insuffisante pour le bon déroulement de cette évaluation. La recherche d’informations sur les dimensions culturelles qui caractérisent une société donnée est une démarche importante pour mener à bien une évaluation neuropsychologique dans un contexte d’interculturalité. Pour comprendre un événement neurologique sur la cognition, le comportement voir sur les relations familiales, nous devons comprendre qui est l'individu dans le contexte de sa culture. La mise en place d’un contexte culturellement approprié est donc fondamentale pour conceptualiser des comportements ou interpréter des données dans une perspective ethnorelative. La présente communication vise à apporter des pistes sur les prérequis essentiels pour mener à bien une évaluation neuropsychologique dans un contexte d’interculturalité. Plus spécifiquement, nous nous focalisons ici sur la clinique de l’évaluation qui, en s’inscrivant dans une situation sociale, est de fait régie par des règles culturelles pas forcément universelles. Mots clés : neuropsychologie interculturelle ; évaluation ; clinique ; perspective ethnorelative.

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L’Illness Perception Questionnaire - Memory (IPQ-MF) en consultation mémoire : outil d'adaptation de la pratique du psychologue en tenant compte des perceptions individuelles du patient et de l'aidant

Date de création : 10/2018
Orateurs : Anaïck BESOZZI et al.

Introduction : Dans le champ des troubles neurocognitifs liés à une maladie neurodégénérative, l’évaluation de la conscience des troubles et de la plainte est à la base de l’intervention du psychologue spécialisé en neuropsychologie. Avec la baisse de l’autonomie, et parfois l’anosognosie, ce sont les proches aidants qui vont renseigner le psychologue sur l’intensité des troubles et leur impact sur la vie quotidienne. La différence de discours entre le patient et son proche aidant amène parfois à une certaine souffrance psychique chez l’un et/ou chez l’autre. En se basant sur les modèles de psychologie de la santé, il est possible d’étudier les perceptions individuelles des troubles mnésiques chez les patients et les aidants en consultation mémoire. Ces perceptions individuelles regroupent différentes dimensions telles que la chronologie des troubles, leurs conséquences, leur impact émotionnel, les causes probables, le contrôle possible sur ses troubles. Objectifs : L’objectif de ce travail était d’analyser l’intérêt d’un questionnaire de perceptions des troubles mnésiques chez les patients et les aidants qui débutaient une démarche de soins en consultation mémoire. Méthodologie : Nous avons recruté 20 dyades de patient/aidant à la première visite au Centre Mémoire de Ressources et de Recherche de Nancy. Les patients et les aidants étaient invités à compléter un questionnaire de perceptions des troubles mnésiques, l’Illness Perception Questionnaire-Memory (IPQ-Mf), une échelle d’anxiété (STAI-Y), une échelle de dépression (MADRS) et deux questionnaires de qualité de vie (WHOQOL-BREF et WHOQOL-OLD). Nous avons utilisé l’Actor Partner Interdependence Model (APIM) de Kenny et al. (2006) pour les analyses statistiques. Ce modèle permet d’étudier, par des analyses en régressions et des analyses multi-niveaux, l’impact des perceptions du patient sur les variables psychologiques de l’aidant mais également l’impact des perceptions de l’aidant sur les variables psychologiques du patient. Résultats : Tout d’abord, le groupe de patients et le groupe d’aidants témoignent de perceptions différentes concernant les attentes envers les professionnels de la consultation mémoire et les causes probables des troubles cognitifs. Chez les patients, la perception d’un contrôle possible sur les troubles, notamment grâce à des aides externes ou une prise en charge neuropsychologique, influence sa qualité de vie sociale. Les analyses dyadiques mettent en évidence un impact des perceptions du patient sur les niveaux d’anxiété et de dépression de l’aidant. Elles mettent également en évidence l’impact des perceptions de l’aidant sur la qualité de vie du patient et notamment sur sa qualité de vie psychique. Conclusion : Dès l’entrée dans une démarche de soins en consultation mémoire, les patients et les aidants se sont construit une représentation (une perception individuelle) des troubles cognitifs. L’IPQ-Mf fournit au psychologue des informations pertinentes pour adapter la restitution du bilan neuropsychologique et ses actions de psychoéducation ou de réhabilitation cognitive. De plus, la perception d’un membre de la dyade influence l’autre partenaire. L’IPQ-Mf permet ainsi de détecter les dyades ayant un risque de souffrance psychique afin de proposer une intervention adaptée au patient et à l’aidant. Mots clés : analyse dyadique ; perceptions de la maladie ; maladie d'Alzheimer ; aidant.

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Atelier Montessori adapté aux personnes âgées vivant avec des troubles cognitifs

Date de création : 10/2018
Orateurs : Maeva ROULIN

Différents éléments conduisent actuellement certains chercheurs à questionner les fondements de l’approche catégorielle de la Maladie d’Alzheimer (MA). Il semble en effet de plus en plus évident que la MA représente un état hétérogène, déterminé par de multiples facteurs et des mécanismes qui interagissent et interviennent tout au long de la vie. Une autre façon de concevoir la MA conduit non seulement à un changement des objectifs de recherche, mais aussi une modification profonde de la pratique d’évaluation et d’intervention. Les personnes vivant avec un diagnostic de démence sont très souvent confrontées à leurs difficultés, leurs erreurs et à tout ce qu’elles ne peuvent plus faire. Par ailleurs, un des postulats exposé par Camp est que l’absence ou le faible nombre d’activité chez des personnes âgées présentant des troubles cognitifs est associée à une augmentation des troubles du comportements dits « productifs » (cris, agitation, déambulation, etc.), à une augmentation des symptômes dépressifs, à une augmentation des troubles du sommeil, à une dégradation cognitive plus rapide, à une aggravation de la perte d’autonomie, à une augmentation de la quantité de prescriptions médicales ou encore à une baisse de la qualité de vie, et inversement. Une solution : Dans le cadre de la Méthode Montessori Adaptée qu’il a créée, Camp propose des outils pratiques visant à développer l’indépendance, l’autonomie et la participation sociale des personnes âgées vivant avec une MA ou apparentées. Basé sur les principes de Montessori et des méthodes de réhabilitation psychosociale, un objectif est d’améliorer l’engagement des personnes dans des activités. Pour ce faire, l’environnement des personnes est repensé afin qu’il soutienne les comportements et l’autonomie. Ainsi, en contournant les déficits et en s’appuyant sur les habiletés préservées, les personnes atteintes de troubles cognitifs peuvent réapprendre des gestes du quotidien. Effets attendus : Les effets et conséquences sont la réactivation de la capacité du lien social, la création du désir d’appartenance à une communauté de personnes, la participation aux activités de la vie quotidienne, la revalorisation et l’apaisement des familles, la réappropriation et la réhumanisation de l’environnement ainsi que le changement de regard sur la maladie et les personnes. Un certain nombre de travaux et de communications scientifiques existent sur la méthode Montessori adaptées aux personnes âgées ayant des troubles cognitifs. Cette rencontre avec d’autres professionnels doit permettre d’acquérir des outils pour permettre à la personne âgée vivant avec des troubles cognitifs de vivre dans un environnement normalisé et de sortir du nihilisme thérapeutique. Nous souhaitons proposer un atelier visant à expliquer comment mettre en place des activités basées sur la Méthode Montessori Adaptée et comment mesurer relativement facilement l’efficacité de notre intervention auprès de la personne. Pour ce faire, nous développerons les 12 principes Montessori qui nous guident pour la préparation d’une activité porteuse de sens pour la personne. Ces principes ne sont pas uniquement applicables aux activités « occupationnelles » mais à tous les moments partagés, à toutes les interactions, à chaque chose que fait la personne. Nous proposerons des outils qui nous permettent d’évaluer l’engagement de la personne dans l’activité et son intérêt pour celle-ci. Par la suite, nous mènerons une réflexion de groupe à partir de citations. Nous visionnerons des vidéos et des photographies d’exemples de mises en place d’activités porteuses de sens pour les habitants d’EHPAD. Nous souhaitons dédier un temps important à l’échange autour de ces supports avec une trame (distribution d’un document) visant à réfléchir sur l’intérêt de l’activité pour le résident, l’engagement du résident dans l’activité et l’évolution possible de l’activité. « À quoi sert-il de préserver le corps si par ce processus nous faisons périr l’âme ? » ComprehensiveCancerCenter. Mots clés : Montessori ; vieillissement ; adaptation ; comportement.

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Initiation à l’approche neuropsychologique de Boston (The Boston Process Approach)

Date de création : 10/2018
Orateurs : Pierre NOLIN

L’approche neuropsychologique de Boston, dite The Boston process Approach, a été développée aux États-Unis par la professeure Édith Kaplan et ses collaborateurs (Kaplan, 1980, 1983, 1988, 1990 ; Milberg et collaborateurs, 2009). Il s’agit d’une approche de nature qualitative. Sous cet angle, elle se rapproche davantage des travaux de Luria (1966, 1973, 1980) que de ceux des auteurs de l’école américaine traditionnelle, dite plutôt de nature quantitative (Halstead, 1947 ; Reitan, 1966 ; Lezak et collaborateurs, 2012). Plusieurs éléments clés de cette approche amènent le neuropsychologue à modifier, et souvent à bonifier, l’analyse des résultats que ses patients auront obtenus aux tests neuropsychologiques qu’il utilise déjà. Rappelons ici que Kaplan (Wechsler et Kaplan, 2015) a contribué à la révision des échelles d’intelligence de Wechsler et que certaines de ces modifications sont maintenant intégrées à leurs nouvelles versions, dont la WISC-V et la WAIS-IV. La Boston process approach permet une analyse complémentaire de tests bien connus, comme c’est le cas pour la Figure Complexe de Rey-Osterrieth ou encore pour le subtest Cubes des échelles de Wechsler. Ici, la Boston process approach amènera le neuropsychologue à distinguer les profils cognitifs des personnes évaluées selon l’utilisation préférentielle des fonctions de l’hémisphère cérébral gauche ou droit, selon les sites lésionnels ou selon les régions cérébrales fonctionnelles. Cette approche est aussi à l’origine de nouveaux tests comme le California Verbal Learning Test (CVLT ; Delis et collaborateurs, 1987), la Wechsler Adult Intelligence Scale-Revised As an Neuropsychological Instrument (WAIS-R-NI; Kaplan et collaborateurs, 1991), et la batterie Delis-Kaplan Executive Function System (DKFES ; Delis et collaborateurs, 2001). L’analyse des processus en cours de route, que la réponse finale du participant soit bonne ou mauvaise, est ici un élément clé de cette approche. Par une analyse qualitative des fonctions cognitives selon une perspective de spécialisation hémisphérique et lobaire, la Boston process approach fournit par ailleurs des outils de travail novateurs. Cela mène à émettre des diagnostics plus nuancés et à proposer des interventions qui s’ajustent bien aux spécificités des individus sur la base de leurs caractéristiques cognitives. Il s’agit donc d’une approche neuropsychologique qui revêt une orientation pratique et clinique adaptée à la singularité des patients. Le présent atelier vise à initier les participants à cette approche. La première partie consistera à présenter les différentes composantes théoriques de cette approche et à illustrer comment elle permet de bonifier l’analyse des processus neuropsychologiques auprès des enfants, des adultes et des personnes âgées. Dans un second temps, l’atelier, sur la base d’interactions avec les participants, visera à favoriser l’appropriation de ces notions à l’aide de vignettes cliniques et d’études de cas qui permettront de faire des exercices sur place. Certains outils et tests issus de cette approche seront également présentés au cours de l’atelier. Mots clés : Boston process approach ; processus cognitifs ; approche neuropsychologique.

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Gestion de l’énergie : retour d’expérience autour d’un outil utilisé en centre MPR adultes

Date de création : 10/2018
Orateurs : Rosemary LE ROUX et Mélanie BOUTON

La fatigue est une plainte fréquente dans de nombreuses affections neurologiques qu'il s'agisse de pathologies neuro-dégénératives ou encore d'atteintes cérébrales plus focalisées. Ainsi, 85 % des patients souffrant d'une sclérose en plaque rapportent ce symptôme (Krupp et al., 1988) et il est fréquemment observé dans la maladie de Parkinson. La fatigue est également constatée à la suite d'un accident vasculaire cérébral et cette plainte peut perdurer deux années après l'atteinte neurologique (Glader et al., 2002). Enfin, elle touche 45 à 73 % des patients traumatisés crâniens et persiste chez 73 % d'entre eux à cinq ans après la lésion (Olver et al., 1996). D'autre part, la fatigue peut être un facteur de limitation des activités. De ce fait, ce symptôme est susceptible de perturber de manière significative la vie quotidienne des patients cérébrolésés. Ainsi, celui-ci est considéré par 7 % des patients comme l'un des plus invalidants après un traumatisme crânien et 43 % de cette population l'évoque comme la première gêne ressentie. En dépit de l'incidence de la fatigue après des lésions cérébrales et de son caractère invalidant dans la vie courante, les recherches portant sur cette thématique restent encore limitées tant d'un point de vue fondamental que dans le domaine de la prise en charge. Sur ce dernier point, peu d'outils cliniques sont disponibles aux professionnels de santé et il existe encore très peu de recherches portant sur l'efficacité des programmes de rééducation visant à réduire le symptôme de fatigue. Pourtant, les patients neurologiques pris en charge en médecine physique et de réadaptation fonctionnelle verbalisent fréquemment une fatigue importante. Ce symptôme ressenti va très souvent perturber la prise en charge rééducative des patients ainsi que leur réinsertion socio-familiale et professionnelle. Dès lors, la gestion de la fatigue après une lésion cérébrale apparaît comme un des enjeux majeurs de la rééducation dans le service de MPR. Toutefois, la fatigue revêt un caractère complexe et subjectif. La réflexion clinique menée au sein du centre MPR a permis d'aborder cette thématique par le biais d'un travail métacognitif afin de permettre à chaque patient de s'approprier les outils proposés pour aboutir à une meilleure gestion de leur fatigue. Dans cette perspective, notre intérêt s'est porté sur un outil développé par l'Institut de Réadaptation en Déficience Physique de Québec (IRDPQ) s'intitulant : « Le guide de l'énergie : vers une meilleure gestion de la fatigue ». Cette approche est basée sur du self-management (autogestion) organisée en trois sections : 1) Compréhension de la fatigue et de ses symptômes ; 2) Évaluation de sa propre fatigue et de ses symptômes associés ; 3) Mise en place de stratégies de gestion de l'énergie. Nous vous proposons un atelier afin de vous faire part de notre expérience clinique après un an d'utilisation de cet outil auprès de nos patients cérébrolésés. Mots clés : fatigue ; gestion de l'énergie ; neuropsychologie. Outils accessible sur ce lien : https://www.cassetete22.com/le-guide-de-lenergie-vers-une-meilleure-gestion-de-la-fatigue/

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Evaluation individualisée de la cognition sociale : quelles implications pour l’accompagnement quotidien ?

Date de création : 10/2018
Orateurs : Antoinette PROUTEAU, Aurore ERCHEPARE et Karine MERCERON

La cognition sociale connaît un intérêt croissant dans des pathologies très variées. Logiquement, des batteries d'évaluation ont émergé en langue française. Ces nouveaux outils portent l'espoir d'une amélioration des accompagnements, via une meilleure compréhension des fonctionnements cognitifs individuels et de leurs implications pour la vie quotidienne. Pourtant, des questions pratiques restent à approfondir, en termes de méthodologie d'évaluation individualisée ou d'implication pour les pratiques cliniques. Ce symposium propose de présenter les travaux développés par notre équipe de cliniciens-chercheurs sur ces questions, et d'échanger avec les participants sur les aspects cliniques de la cognition sociale. La première présentation portera sur la méthode d'évaluation de la cognition sociale. Les batteries permettent une évaluation fine et multidimensionnelle de cette sphère cognitive complexe et cruciale pour le bien-être des personnes accompagnées. Devant la multiplicité des outils disponibles, et l'absence de consensus sur le nombre de dimensions à considérer, notre équipe a proposé un modèle bi-dimensionnel de la cognition sociale. Ce modèle, issu d'une revue exhaustive de la littérature internationale sur la structure de la cognition sociale, permet d'organiser la méthode d'évaluation individuelle et de l'articuler à la neurocognition. La deuxième présentation sera consacrée à l'intérêt de l'évaluation individualisée de la cognition sociale. L'évaluation individualisée est indispensable en neuropsychologie clinique, puisqu'elle permet de mettre en évidence un profil de fonctionnement spécifique. Les récents travaux de notre équipe montrent qu'il existe en effet différents profils de fonctionnement en cognition sociale, que ce soit en population générale, où l'on relève 3 profils différents, ou dans des populations cliniques comme la schizophrénie. Ces profils sont différentiellement reliés à des spécificités de fonctionnement au niveau neurocognitif, alexithymique, ou subjectifs. Enfin, la dernière présentation sera consacrée aux implications de l'évaluation pour les pratiques cliniques en équipe pluridisciplinaire. La question de l'évaluation n'a de sens que si elle est utile pour l'accompagnement des personnes. On voit actuellement fleurir les programmes de remédiation cognitive ciblant la cognition sociale, proposant des interventions « clé en main » au niveau individuel ou groupal. Pourtant, l'intérêt de l'évaluation réside avant tout dans l'ajout d'informations cruciales pour la compréhension du fonctionnement individuel, et la transmission de ces informations aux différents protagonistes : le patient lui-même en premier lieu, mais aussi sa famille, et enfin les professionnels qui l'accompagnent. Cette dernière présentation proposera des pistes concrètes d'utilisation de ces informations, sur la base d'une série de retours d'expérience d'équipes pluridisciplinaires spécialisées dans le traumatisme crânien, ou encore la schizophrénie, avec qui l'équipe est en collaboration depuis plusieurs années. Mots clés : cognition sociale ; évaluation ; pratique clinique.

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Vers un référentiel des activités du PSN exerçant auprès de patients présentant des maladies neurodégénératives

Date de création : 10/2018
Orateurs : Hélène VICHARD et al.

Introduction : Le diagnostic des troubles cognitifs évolutifs est un enjeu médico-économique majeur, comme en témoignent les plans gouvernementaux qui se succèdent. Ceux-ci ont permis le développement de différents dispositifs de soins et d'accompagnement (ESA - Équipes spécialisées Alzheimer, plateforme de répit...). Les Psychologues spécialisés en Neuropsychologie (PSN), bien que reconnus experts au niveau de l'évaluation des patients présentant des Maladies Neuro-Dégénératives (MND), sont peu présents sur le plan des interventions thérapeutiques. Sous l'impulsion du réseau ALOIS, qui travaille depuis plusieurs années pour rendre possible l'accès aux bilans neuropsychologiques en médecine de ville, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) a réuni différents acteurs de la prise en charge des patients MND afin de travailler sur l'expérimentation d'un parcours de diagnostic et de soins en médecine de ville. Ce projet prévoit un remboursement par la CNAM des évaluations et des suivis thérapeutiques réalisés par les PSN. Dans ce contexte, la CNAM a demandé à l'Organisation Française des Psychologues spécialisés en Neuropsychologie (OFPN) de lui fournir un référentiel des pratiques des PSN dans le champ des MND. C'est ce travail (méthodologie d'écriture, contenu du référentiel, et questionnements) que nous vous présenterons. Méthodologie : Un groupe de travail s'est constitué au sein de l'OFPN en novembre 2017. Il est composé de neuf PSN (libéraux et salariés) exerçant auprès de patients présentant une MND. La description des activités cliniques a été réalisée en s'appuyant sur la littérature puis enrichie par l'expérience clinique des membres du groupe de travail. De plus, tout au long de l'écriture, nous avons invité les adhérents de l'OFPN à participer aux réflexions, via le forum professionnel. Enfin, ce travail a été adressé à des collègues experts des MND et de la réhabilitation neuropsychologique afin de recueillir leurs avis critiques. Il a pu être transmis à la CNAM au mois de mai 2018. Résultats : Dans la première partie du référentiel, nous rappelons quelques principes concernant le métier de psychologue (formation, statut, autonomie...). Puis, le document décrit différents niveaux d'intervention du PSN dans le champ des MND : l'évaluation neuropsychologique, l'accompagnement psychologique par le PSN, la réhabilitation neuropsychologique et le counseling à destination de l'aidant. Enfin, il évoque les activités non cliniques du psychologue. Discussion : Par ce référentiel, l'OFPN apporte à ses différents partenaires une connaissance détaillée de la spécificité des interventions des PSN dans le champ des MND dans le but d'améliorer la reconnaissance du rôle du PSN auprès de ces patients et de leurs proches. Cette démarche est cohérente avec le dernier plan MND (mesure 38) et avec le parcours de soins proposé par la Haute Autorité de Santé en 2018. Par ailleurs, le contexte de déremboursement des médicaments anti-Alzheimer devrait faciliter l'intégration de nouvelles propositions thérapeutiques. Cette demande de la CNAM nous a offert l'occasion de réfléchir à nos actions et à leur pertinence afin de proposer une pratique clinique de haut niveau, en s'appuyant dans la mesure du possible sur des données validées. Nous espérons que cet écrit saura refléter la diversité des interventions des PSN et fera consensus parmi les professionnels. L'objectif n'est pas d'uniformiser les pratiques professionnelles mais bien de proposer un cadre lisible pour permettre leur prise en charge financière. Ainsi, si la description de nos activités est une base nécessaire, elle n'est pas suffisante car l'expérimentation implique également d'estimer le coût et les moyens à déployer pour sa mise en œuvre. Il nous est donc demandé de définir des profils de patients et de quantifier les interventions en fonction. Est-ce compatible avec la singularité de chaque situation clinique ? Mots clés : counseling ; réhabilitation ; accompagnement ; remboursement ; référentiel.

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Perturbations émotionnelles dans la maladie de Parkinson

Date de création : 10/2018
Orateurs : Jean-François HOUVENAGHEL

La maladie de Parkinson, seconde pathologie neurodégénérative par sa prévalence, est bien connue par les symptômes moteurs et cognitifs, notamment exécutifs, qui lui sont associés. Depuis quelques années, un intérêt particulier s’est porté sur un autre aspect, les dysfonctionnements émotionnels. Des travaux récents ont ainsi objectivé la présence d’un ensemble de troubles émotionnels occasionnés aussi bien par la physiopathologie de la maladie de Parkinson que par les traitements pulsatiles (levodopa, agonistes dopaminergiques) ou continus (stimulation cérébrale profonde, pompe à apomorphine) proposés en première intention pour enrayer l’expression de la symptomatologie motrice. Ainsi, les personnes souffrant d’une maladie de Parkinson présentent des difficultés pour exprimer et reconnaître les émotions, qu’elles soient véhiculées par le visage ou par la voix. Notre équipe a, par ailleurs, démontré très récemment que l’amimie fréquemment retrouvée dans la maladie de Parkinson participait à l’altération de la reconnaissance des émotions faciales d’autrui, probablement en raison d’une moindre activation des neurones miroirs (Argaud et al., 2016). Ils éprouvent également des difficultés à ressentir et identifier leurs sentiments au quotidien, ou lors de la visualisation de films ou de l’écoute d’extraits musicaux. Ces perturbations émotionnelles apparaissent être directement en lien avec l’altération fonctionnelle des boucles cortico-sous-corticales en particulier limbiques de l’hémisphère droit. L’isolement social du malade induit par la perte d’autonomie occasionné par la symptomatologie motrice se voit accentué par la perturbation de l’expression, la reconnaissance et du ressenti émotionnel. Il a par exemple été confirmé tout récemment que l’altération des expressions faciales participe à la dégradation des relations entre le malade et son conjoint (Gunnery et al., 2016). Des méthodes capables de limiter l’influence des perturbations émotionnelles sur la qualité de vie commencent à être développées. L’apport d’informations auprès du malade et du conjoint concernant la présence de certains symptômes occasionnés par la maladie comme l’amimie ou la mise en œuvre de stratégies de communication adaptées en sont de bons exemples (Takahashi et al., 2010). Par notre communication nous souhaitons tout d’abord attirer l’attention des neuropsychologues cliniciens sur la diversité des troubles émotionnels que peut engendrer la maladie de Parkinson et les traitements qui lui sont associés. Nous discuterons ensuite de l’impact que peuvent avoir ces difficultés sur le quotidien du patient et de son entourage. Enfin, nous proposerons différentes méthodes, parfois très simples à mettre en œuvre, capables de réduire l’influence des perturbations émotionnelles sur la qualité de vie dans la maladie de Parkinson. Mots clés : Parkinson ; émotions ; qualité de vie.

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Création d’une épreuve d’estimation cognitive et résultats auprès de 319 individus sains et cérébrolésés

Date de création : 10/2018
Orateurs : François RADIGUER, Mathilde DESDOMAINES et Henri LENOIR

Introduction : Le renouvellement d’épreuves standardisées et correctement étalonnées pour une population donnée reste un enjeu important de la pratique clinique en neuropsychologie. Shallice et Evans ont proposé en 1978 une épreuve d’estimation cognitive (EC), consistant en une série de questions inhabituelles auxquelles un sujet doit donner une réponse la plus proche possible de la réalité. Cette épreuve met en jeu des mécanismes de planification cognitive selon Shallice et Evans, et un nombre important de réponses extrêmes (RE) reflèterait un dysfonctionnement exécutif, mais ces questions sont débattues. Plusieurs versions de cette épreuve ont été élaborées, dont une francophone au Canada pour des populations âgées, mais jamais testées formellement sur une population française. Nous avons souhaité concevoir une version utilisable sur la population française jeune (adolescents et jeunes adultes), en lien avec notre pratique clinique, et proposer une analyse statistique des résultats avec une population saine, ainsi qu’une comparaison avec des patients cérébrolésés. Méthode : Nous nous sommes inspirés de trois versions, deux anglophones et une francophone, de l’épreuve d’EC pour construire deux versions préliminaires successives, testées respectivement sur 20 puis 62 sujets. Plusieurs difficultés, comme la présence de questions qualitatives (ex. Quel est le plus gros poisson du monde ?), ou présentant de faibles variations de réponses, nous ont amené à une troisième et dernière version. Cette dernière, constituée de 20 questions réparties en quatre catégories (durée, distance, poids et nombre), fut alors proposée à des sujets sains et cérébrolésés. L’analyse des réponses de la population contrôle, effectuée sur Excel et R, a permis d’extraire des valeurs extrêmes pour chaque question (réponses inférieures au centile 2,5 et supérieures au centile 97,5), permettant de calculer pour chaque participant un nombre de RE. Enfin, dans le but de contribuer au débat sur les processus cognitifs concernés, nous avons proposé à une partie des participants une série d’autres épreuves cognitives pour effectuer une analyse factorielle. Résultats : Notre épreuve d’EC fut administrée à 127 sujets neurologiquement sains de 11 à 29 ans (âge médian 21 ans [écart interquartile (IQR) 20-22]) et 192 patients cérébrolésés de 10 à 27 ans (âge médian 18 ans [IQR16-20]). Les sujets sains donnent une médiane de 1 RE [IQR1-2], tandis que les sujets cérébrolésés donnent une médiane de 5 RE [IQR3-7], cette différence est significative (p< 0,001). L’épreuve d’EC discrimine de façon satisfaisante les patients des sujets sains (discrimination correcte de 80% des patients, lambda de Wilks 0,73 ; F[1,317]=115,33 ; p< 0,001), et un cut-off de 3 RE semble intéressant. Chez les sujets sains on obtient une corrélation significative entre l’âge et le nombre de RE (coefficient de corrélation -0,43 ; p< 0,001), ce qu’on ne retrouve pas chez les sujets cérébrolésés (-0,13 ; p=0,08). L’analyse factorielle effectuée pour 165 participants sains et cérébrolésés sur 18 scores exécutifs et de mémoire sémantique semble montrer que les performances à l’épreuve d’EC se rapprochent des performances aux épreuves d’inhibition. Discussion : Cette épreuve standardisée d’EC permet d’établir des normes pour la pratique clinique afin de l’utiliser sur la population française jeune. D’aspect plutôt ludique, elle n’a pas montré de difficulté de passation, et le matériel, les consignes ainsi que les modalités de cotation permettent une utilisation rapide par tout clinicien intéressé par l’idée de développer son arsenal de tests évaluant les fonctions exécutives. L’âge étudié permet par ailleurs de montrer un développement de la capacité à faire des estimations au cours de l’adolescence, résultat nouveau qui sera étudié en détail, ainsi qu’un déficit dans le cadre de lésions cérébrales, dont les étiologies et les localisations seront discutées. Un étalonnage sur une plus grande population, avec un échantillonnage plus rigoureux, serait intéressant pour renforcer les qualités psychométriques de cette épreuve. Mots clés : psychométrie ; test ; étalonnage ; fonctions exécutives ; estimation cognitive.

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Rôle du cervelet dans la reconnaissance de la prosodie émotionnelle

Date de création : 10/2018
Orateurs : Marine THOMASSON et al.

Depuis les années 1970, sur la base d’observations cliniques, une implication du cervelet dans les émotions humaines a été suggérée. Cependant, peu d’études empiriques chez l’Homme ont été menées dans ce domaine. Au-delà des perturbations exécutives et instrumentales présentes chez les patients avec lésion cérébelleuse, des difficultés de reconnaissance des émotions ont pu être identifiées mais les résultats sont équivoques et les méthodologies discutables (Adamaszek et al., 2014). Le cervelet serait, de plus, impliqué dans le traitement de la dynamique temporelle, une composante cruciale pour la reconnaissance des émotions véhiculées par la voix (Schmahmann, 2010). Cette recherche a donc pour but d’étudier l’implication fonctionnelle du cervelet dans le traitement de la prosodie émotionnelle. La reconnaissance de la prosodie émotionnelle a été investiguée chez 15 patients avec AVC ischémique cérébelleux (Mâge = 63.5 ± 9.61) à l’aide d’une tâche validée. Le participant, muni d’un ordinateur et d’un casque audio, a évalué à l’aide de six échelles de jugements continus (colère, peur, joie, tristesse, neutre, surprise), à quel point les énoncés sans signification présentés exprimaient des émotions. Quatre prosodies émotionnelles différentes (colère, peur, joie, tristesse) et une condition neutre ont été utilisées. Les performances des patients ont été comparées à celles de sujets sains (N=15) appariés selon l’âge, le sexe, le niveau socio-culturel et la latéralité manuelle. Des tests investiguant les processus moteurs (ataxie), neuropsychologiques (langage, praxies, gnosies, mémoires...) et psychiatriques (dépression, anxiété, alexithymie, apathie) ont été administrés. Les corrélations anatomo-cliniques ont été explorées avec la méthode Voxel-based Lesion-Symptom Mapping (VLSM). Les résultats ont montré que des patients présentaient des signes de dépression modérée à sévère, d’alexythymie et des déficits pour les fluences catégorielles. Concernant la tâche de reconnaissance de la prosodie émotionnelle, les patients avec lésion cérébelleuse présentaient des performances déficitaires par rapport au groupe contrôle. Plus particulièrement, les patients, comparés aux sujets sains, attribuaient significativement plus de surprise à l’écoute d’une prosodie de peur. Les analyses VLSM ont montré que cette mauvaise attribution corrélait avec des lésions situées dans le Crus II droit et les lobules postérieurs VIIb et VIII droits. Enfin, une analyse utilisant le critère d’information d’Akaike et Bayésien a mis en évidence que les scores de dépression, d’alexithymie et de fluence catégorielle n’expliquaient pas les performances des patients pour la tâche de reconnaissance de prosodie émotionnelle. Ces résultats comportementaux corroborent avec ceux d’études précédemment réalisées (Adamaszek et al., 2014) et sont consistant avec les connaissances concernant le syndrome cérébelleux cognitif affectif. Le Crus II et le cervelet postérieur seraient impliqués dans les processus affectifs et le lobule VIIb dans la discrimination du rythme (Konoike et al., 2012). Ceci renforce donc l’hypothèse selon laquelle l’influence du cervelet dans les émotions serait en lien avec un traitement de la dynamique temporelle. Mots clés : AVC ; prosodie émotionnelle ; cervelet ; voxel-based lesion-symptom mapping (VLSM).

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Des activités quotidiennes pour développer les fonctions attentionnelles et exécutives d’un enfant présentant un retard global de développement

Date de création : 10/2018
Orateurs : Maëlle NEVEU et al.

Alors que la prévalence mondiale des troubles de l’attention avec/sans hyperactivité (TDAH) est estimée aujourd’hui à 5,29 % (Polanczyky, Silva de Lima, Lessa Horta, Biederman, et Rohde, 2007), de nombreuses recherches sont actuellement menées afin de développer des prises en charge adaptées. Même si les traitements médicamenteux semblent être efficaces pour réduire les symptômes observables, cette approche présente néanmoins de nombreux inconvénients (nausées, trouble du sommeil...) (Yildiz, Sismanlar, Memik, Karakaya, et Agaoglu, 2011). Il semble ainsi nécessaire de chercher à développer d’autres types de rééducations moins contraignantes telles que les rééducations neuropsychologiques. Ainsi, de nombreux programmes de stimulation cognitive ont pu être développés. Leur efficacité fait aujourd’hui l’objet d’un grand nombre d’études de validation. Ces programmes nécessitent souvent un matériel spécifique (jeux de cartes, activités papier/crayon...) (Noël, Bastin, & Pottelle, 2007) ou informatique (Deforge, 2011) qui peut parfois être très coûteux financièrement et chronophage. Pourtant, les activités quotidiennes des enfants sont source de nombreux apprentissages cognitifs (attentionnels, exécutifs, mnésiques, praxiques). Ces activités (lecture d’histoires, réalisation de dessins, cuisine, visionnage de films, discussion autour d’un repas de famille...) ne sont pas souvent utilisées comme terrain de rééducation de l’attention ou des fonctions exécutives en neuropsychologie. Afin de vérifier si l’utilisation de ces activités peuvent être bénéfiques à la prise en charge neuropsychologique, nous avons rencontré Antoine, 6 ans 0 mois en juin 2017. Il était scolarisé en grande section de maternelle. Ce petit garçon présentait un retard global de développement léger avec des difficultés très marquées au niveau des fonctions attentionnelles et des fonctions exécutives. Une grande impulsivité et une grande distractibilité étaient observées et faisaient l’objet de plaintes de la part de son entourage. Durant dix séances de trente à quarante minutes, ce petit garçon a bénéficié d’un suivi composé de différentes activités quotidiennes (lecture d’histoire, réalisation de dessins...) avec une difficulté progressive. Ces activités avaient pour but de développer les compétences d’inhibition et d’attention soutenue. Grâce à un design SCED (single-case experimental design) et des statistiques proposées par www.singlecasereaserch.org, les résultats obtenus grâce à ce protocole de rééducation ont été analysés statistiquement. Les premiers résultats montrent une réduction significative de l’impulsivité et une augmentation significative de l’attention soutenue. Un transfert a été observé sur les capacités d’attention sélective et sur la vitesse de ce petit garçon, sans que cela n’ait jamais été travaillé en séance. Grâce à l’analyse de performances contrôles n’ayant pas été travaillées et n’ayant pas évolué, nous pouvons imputer ces progressions au protocole de rééducation mis en place. Mots clés : fonctions attentionnelles et exécutives ; développement cognitif ; activités quotidiennes.

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Paramnésie reduplicative dans les suites d’un traumatisme crânio-cérébral

Date de création : 10/2018
Orateurs : François RADIGUER et al.

Introduction : Étude de cas du patient BI, 71 ans, ingénieur retraité autonome à domicile sans antécédent neurologique ni psychiatrique, admis en service de réanimation chirurgicale après une chute d’environ 2,5 mètres occasionnant un traumatisme crânio-cérébral modéré (Glasgow Coma Scale initial : 11). L’imagerie montre un hématome sous-dural gauche, une hémorragie méningée et des foyers d’hémorragie intraparenchymateux bifrontaux. Le patient reste un mois en réanimation, durant lequel il est mutique, avec un déficit majeur d’initiation. La condition physique et cognitive de BI s’améliore ensuite progressivement, et il est transféré en Service de Rééducation Post-Réanimation (SRPR). Le patient demeure alors légèrement confus, et la sortie d’Amnésie Post Traumatique (APT) est objectivée à deux mois post-traumatique avec le Galveston Orientation and Amnesia Test (GOAT). Évaluation cognitive : Ce faisant, BI participe volontiers aux séances, nous notons une désinhibition verbale, des digressions et une distractibilité, avec quelques particularités de langage (inversion phonémique de mots complexes, manques du mot). Il n’y a pas de troubles visuo-spatiaux, ni de troubles des praxies. La Montréal Cognitive Assessment (MoCA) montre une efficience cognitive à la limite inférieure (23/30 ; seuil pathologique 22,8). Le reste de l’évaluation retrouve des capacités exécutives déficitaires, un ralentissement dans toutes les épreuves chronométrées, et des capacités visuo-constructives préservées. La mémoire de travail est dans la moyenne inférieure, mais la mémoire épisodique semble altérée au niveau de l’encodage et de la récupération. La mémoire sémantique est préservée. Malgré la bonne orientation spatiale montrée au GOAT (nom de la ville et de l’hôpital corrects), le patient était persuadé d’être en Espagne dès son arrivée au SRPR. BI se savait au CHU de Bicêtre, mais près de Barcelone, dont les plans ont été copiés de l’original « pour des raisons pratiques ». Le discours de rationalisation entourant cette confabulation était construit, et persistant (nous avons par exemple amené le patient devant une fenêtre d’où l’on voit tout Paris, il a pu identifier les monuments connus, mais a affirmé que c’étaient des hologrammes). Cette symptomatologie paradoxale évoque une paramnésie reduplicative (PR), un délire d’identification rare d’étiologie organique (non retrouvé dans des pathologies psychiatriques) dans lequel le patient se croit dans un lieu dupliqué. Dispositif expérimental : La littérature sur les mécanismes cognitifs de la PR est assez pauvre, et nous avons souhaité comparer ce trouble au modèle d’un autre délire d’identification plus connu, le syndrome de Capgras. Ce dernier serait un trouble de la familiarité des visages et est souvent opposé à la prosopagnosie (déficit de reconnaissance des visages). Pour faire le parallèle, nous avons voulu évaluer les capacités géographiques de BI avec l’hypothèse qu’elles seraient préservées, comme les capacités de reconnaissance des visages sont préservées dans le syndrome de Capgras. Ne possédant pas de test étalonné de géographie, nous en avons créé un. Nous avons comparé les résultats du patient aux résultats de huit sujets contrôles de même niveau socio-éducatif, avec des tests de Crawford, et avons pu observer des différences significatives (Z=-3,07 ; p< 0,05). Contrairement à notre hypothèse de départ, le patient est donc apparu comme peu performant en géographie quand il a fallu placer/nommer des pays/capitales/villes sur des cartes du monde et de la France, observation anormale étant donné son niveau socio-éducatif, son passé de globe-trotter, et la préservation de sa mémoire sémantique et de ses capacités visuo-spatiales. Conclusion : Cette observation, suggère que la PR pourrait être associée à une difficulté géographique spécifique, et rejette l’hypothèse d’un trouble ciblé sur la familiarité comme dans le syndrome de Capgras. La PR présentant des spécificités par rapport aux autres délires d’identification, son classement dans une même classe nosologique est à discuter. Mots clés : traumatisme crânien ; paramnésie reduplicative ; étude de cas.

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Bilan neuropsychologique et biais de confirmation : réflexions à partir du contexte particulier de l’expertise médico-légale

Date de création : 10/2018
Orateurs : Maëlle GOUSSET et al.

Le biais de confirmation désigne la tendance à rechercher de préférence des preuves qui confirment nos attentes et nos hypothèses, tout en donnant moins d’importance à celles qui les contredisent (Iverson, 2008). Il constitue un écueil important à éviter dans tout bilan neuropsychologique, quel que soit le contexte d’évaluation. En particulier, le cadre de l’expertise médico-légale, parce qu’il demande d’établir des corrélations anatomo-cliniques, peut favoriser ce biais de confirmation. Dès lors, comment limiter l’impact de ce biais ? Nous proposons d’échanger sur une méthode d’évaluation et d’interprétation basée sur 15 ans d’expérience de l’expertise médico-légale. L’atelier sera l’occasion de présenter à la fois notre méthode d’évaluation neuropsychologique et de rédaction du compte-rendu dans un contexte d’expertise médico-légale. Ainsi, dans un premier temps, nous discuterons de l’intérêt d’utiliser une batterie neuropsychologique minimum fixe. À cette occasion, nous présenterons les batteries RAPID (Binetruy et al., 2017) et RAPID-II, (Sylvestre et al., 2017) que nous avons développées et étalonnées chez des personnes âgées de 50 à 89 ans et de 20 à 49 ans, respectivement. Nous avons montré que lorsque ces batteries sont administrées à des sujets issus d’un échantillon normatif, 40 % des 50-89 ans et 60 % des 20-49 ans présentent au moins un score considéré comme déficitaire (i.e. < au percentile 5). Ainsi, il est important d’apprécier les résultats d’une batterie de tests en termes de profil cognitif. Nous questionnerons également la nécessité d’un bilan de longue durée permettant une appréciation plus fine du fonctionnement cognitif, ainsi qu’une éventuelle fatigabilité pouvant retentir sur le comportement. En effet, il n’est pas rare d’observer l’apparition de troubles du comportement après seulement plusieurs heures d’évaluation. Dans un deuxième temps, nous présenterons notre méthode de rédaction du compte-rendu du bilan neuropsychologique d’expertise. Quelles questions peuvent-elles être posées par le médecin expert au neuropsychologue ? Comment y répondre de façon claire et explicite ? Quel format le compte-rendu doit-il prendre et quels éléments se doivent d’y figurer ? Dans un troisième temps, nous tenterons de montrer que cette démarche, élaborée au départ dans le cadre des évaluations médico-légales, peut également montrer son intérêt dans d’autres situations d’évaluation cognitive. Nous présenterons en effet le travail effectué à propos de l’évaluation et la prise en charge de patients avec un handicap cognitif, afin de prévenir leur désinsertion professionnelle, voire de les réinsérer. Dans cette approche longue, écologique, nous utilisons la même méthode d’évaluation et de rédaction des rapports. Nous nous appuierons pour cela sur des résultats préliminaires de deux études réalisées par l’ADNA (Association pour le Développement de la Neuropsychologie Appliquée, Besançon), dont l’une portant sur plus de 400 sujets traumatisés crâniens vus en expertise, l’autre sur 200 personnes prises en charge par l’ADNA dans le cadre de la prévention de la désinsertion professionnelle. Mots clés : réinsertion professionnelle ; batterie RAPID ; expertise médico-légale ; biais de confirmation.

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Le travail en libéral des psychologues spécialisés en neuropsychologie : une enquête de l’OFPN

Date de création : 10/2018
Orateurs : Maeva ROULIN et al.

Introduction : Actuellement, les consultations auprès des psychologues ne sont pas remboursées par la sécurité sociale en France. Pourtant, un tiers d'entre eux exercent une activité libérale (Ministère des solidarités et de la santé, 2017). Début 2018, deux expérimentations de remboursement des consultations de psychologues cliniciens et psychothérapeutes ont été lancées : l'une dans le cadre de la souffrance des jeunes et l'autre pour les troubles en santé mentale d'intensité légère à modérée. D'autres types d'expérimentations sont à l'étude et pourraient voir le jour, par exemple dans le cadre du développement des consultations mémoire de ville, et concerner plus spécifiquement les psychologues spécialisés en neuropsychologie (PSN). En 2017, 28 % des adhérents de l'OFPN déclaraient exercer au moins une partie de leur activité professionnelle en libéral. Leurs pratiques nécessitent d'être mieux connues pour permettre une meilleure représentation et valorisation de l'activité des PSN auprès des instances décisionnaires. Dans ce but, l'OFPN a mené une enquête sur les pratiques des PSN travaillant en libéral. Méthode : Du 5 au 30 juin 2018, un formulaire en ligne a été diffusé à destination des PSN exerçant une activité libérale en France. Ce questionnaire anonyme comprenait 56 questions. Il interrogeait l'année d'obtention du titre, de début de l'activité libérale, le statut (libéral, auto-entrepreneur), le département et le lieu d'exercice (cabinet, domicile). Il questionnait également l'âge des patients rencontrés, ainsi que les durée et tarifs des consultations d'évaluations et de prise en charge. Enfin, l'avis des participants était sondé concernant le travail sous prescription médicale et le remboursement de leurs consultations. Les données ont été traitées avec les logiciels Excel et R. Résultats : Au moment de la rédaction de cette proposition de communication, la diffusion de l'enquête était encore en cours. Les données préliminaires portent sur 270 PSN, dont 61 % déclaraient ne pas être adhérents à l'OFPN. L'année médiane d'obtention de diplôme était 2010 [écart inter-quartile 2007-2014] et celle du début d'activité indépendante était 2015 [2013-2017]. Les deux tiers des participants déclaraient avoir un statut d'auto-entrepreneur. La grande majorité rencontraient des enfants ou des adultes (80 %) et 48 % travaillaient avec des personnes âgées de plus de 60 ans. La quasi-totalité des participants (98 %) réalisaient des bilans neuropsychologiques. Leurs tarifs étaient très comparables quel que soit l'âge des patients rencontrés, avec un tarif médian de 250 € [200-300] pour une évaluation d'une durée médiane de 5 heures de travail. Des analyses plus poussées nous permettront d'étudier de potentielles différences statistiques concernant les tarifs et durées de consultations. Enfin, 81 % des participants déclaraient être prêts à travailler sur prescription médicale à la condition de garder la possibilité de faire des consultations hors prescription. Par ailleurs, 83 % étaient favorables à un remboursement de leurs consultations. Discussion : Cette étude est à notre connaissance la première à faire un état des lieux des pratiques et attentes des PSN libéraux au plan national en France. Un remboursement des consultations pourrait permettre d'améliorer le dépistage et favoriser une prise en charge précoce en réduisant les délais, permettant une meilleure continuité de soin pour les patients. Il permettrait également de valoriser notre profession en reconnaissant son rôle dans le monde de la santé et son efficacité dans la prise en charge des patients. Des craintes et interrogations existent toutefois, notamment autour des tarifs proposés et du risque de manque de prise en compte du temps passé sans le patient (préparation du dossier, cotation, rédaction de comptes rendus, réunions) ainsi qu'autour de la notion de prescription. Celle-ci subordonnerait l'action du psychologue à une décision médicale et pourrait remettre en cause l'accès direct au psychologue par le patient. Mots clés : enquête ; libéral ; OFPN

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Diagnostic et prise en charge de la cécité corticale : illustration de stratégies de rééducation inspirées des méthodes et des données de la recherche

Date de création : 10/2018
Orateurs : Amandine BAILLARD et Maria Francesca GIGLIOTTI

La cécité corticale est un trouble neurovisuel rare au diagnostic souvent établi par exclusion de troubles ophtalmologiques périphériques. Les troubles cognitivo-comportementaux associés au stade initial (désorientation, amnésie antérograde, troubles de la personnalité) sont souvent caractéristiques et permettent de conforter le diagnostic, même si une composante psychiatrique y est souvent confondue. Une prise en charge rééducative spécifique peut être proposée tout en tenant compte des particularités du profil évolutif. Le travail de revalidation cognitive mené auprès des patients BE et LJ dans notre service de rééducation et de réadaptation fonctionnelle en sont une illustration. Après un bref rappel théorique sur les symptômes, l'étiologie, les profils évolutifs de la cécité corticale et les méthodes de rééducation (Chokron, 2013 ; Perez et Chokron, 2014), nous présenterons les éléments du bilan et le déroulement de la prise en charge de ces deux patients. Nous mettrons en évidence les différentes évolutions de la cécité corticale chez chacun de ces patients sous la forme d'autres troubles neuro-visuels tels que l'hémianopsie latérale homonyme, la négligence visuo-spatiale, le syndrome de Balint ou l'agnosie. Nous présenterons ensuite les différentes stratégies de rééducation que nous avons élaborées et les bénéfices obtenus malgré les difficultés liées entre autres aux troubles mnésiques sévères associés. Nous soulignerons l'importance de la collaboration avec l'entourage des patients ainsi que les apports d'une approche pluridisciplinaire mobilisant les différentes compétences des professionnels de rééducation. Les patients BE et LJ ont été atteints d'un AVC touchant, entre autres, les artères cérébrales postérieures. Deux mois après l'hospitalisation, M. BE a récupéré une analyse visuelle plus précise de son environnement mais présente des signes d'un syndrome de Balint et d'une négligence visuo-spatiale droite. La rééducation a été inspirée de la méthode de Rosselli, Ardila et Beltran (2001) et a montré une amélioration de l'ataxie optique et de la paralysie psychique du regard. M. LJ entre en rééducation moins d'un mois après l'AVC et montre des signes d'une agnosie aperceptive qu'il semble partiellement compenser par le recours aux autres modalités sensorielles. La prise en charge a mis l'accent sur l'acquisition de stratégies de lecture et de perception d'objets exploitant la voie visuelle dorsale. Nous avons ainsi pu observer une récupération progressive de capacités d'identification de lettres et de lecture de mots. En conclusion, ces deux études de cas illustrent l’atteinte dissociée des deux voies de traitement visuel (ventrale et dorsale) et suggèrent qu'une rééducation personnalisée peut apporter des bénéfices. Elles suggèrent également qu'un bilan de dépistage a minima serait un outil pertinent pour mieux comprendre les troubles et mieux cibler la prise en charge. Mots clés : cécité corticale ; syndrome de Balint ; agnosie ; rééducation

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Troubles cognitifs fonctionnels

Date de création : 10/2018
Orateurs : Amélie PONCHEL et Merveille LEMA

Les troubles neurologiques fonctionnels sont relativement fréquents mais restent pourtant méconnus et peu compris. Ils correspondent à des troubles sans origine organique, qui peuvent se manifester par des difficultés motrices (faiblesse, tremblements, postures dystoniques), des crises non épileptiques (dites psychogènes), des troubles cognitifs ou encore une combinaison de ces éléments. Nous présenterons les données de la littérature concernant les troubles cognitifs fonctionnels. À ce jour, les études sont peu nombreuses, hétérogènes et portent sur de petits échantillons. Elles tendent à montrer qu'il existerait un défaut d'attention sélective et divisée et un ralentissement chez ces patients, leur distractibilité pouvant également interférer avec les performances d'autres domaines cognitifs, notamment mnésique (Teodoro, Edwards et Isaacs, 2018). La coexistence de douleurs et de fatigue, ainsi que de troubles de l'humeur, vient généralement complexifier le tableau. Nous illustrerons nos propos par la présentation du cas de M. C, un homme de 34 ans qui à la suite d'un syndrome inflammatoire pourtant pris en charge a vu s'installer de façon brutale un déclin cognitif important. Ce dernier se caractérisait notamment par des troubles de la mémoire épisodique, de la mémoire sémantique, des difficultés de reconnaissance des membres de son entourage ainsi qu'un important ralentissement de la vitesse de traitement de l'information. Nous avons constaté une dissociation entre l'importance des troubles rapportés et le fonctionnement quotidien, avec une relative préservation des activités de vie quotidienne comme la possibilité de réaliser des recettes de cuisine complexes. De la même façon, l'ensemble du bilan neuropsychologique était marqué par des dissociations automatico-volontaires que l'on retrouvait dans tous les domaines cognitifs et des difficultés touchant également des souvenirs sur-appris. Ces dissociations sur le plan cognitif s'accompagnaient de manifestations motrices atypiques, avec des épisodes de « paralysie » du membre supérieur ou inférieur droit de survenue brutale et de résolution spontanée, sans perte de contact. Par-ailleurs, face à l'ensemble de ces éléments était constatée une normalité de l'ensemble des explorations biologiques et des données d'imagerie. Nous discuterons dans notre présentation des éléments pouvant orienter vers un trouble fonctionnel afin d'établir un diagnostic d'affirmation, en détectant des caractéristiques particulières, plutôt qu'un diagnostic d'élimination visant uniquement à écarter les causes biologiques. Mieux connaître cette pathologie pourrait permettre de limiter l'errance médicale de ces patients, souvent incompris dans les services de neurologie comme dans ceux de psychiatrie. La question de l'exagération de symptômes ou malingering sera également discutée, ainsi que celle de la prise en charge. Mots clés ; troubles cognitifs fonctionnels ; étude de cas.

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Evaluation avec le WISC-V : s’appuyer sur les modèles neuropsychologiques pour identifier les compétences de l’enfant de manière plus spécifique

Date de création : 10/2018
Orateurs : Delphine BACHELIER

Si le WISC-V est basé sur le modèle Cattell – Horn – Carroll enrichi par Flanagan et ses collaborateurs (2012), McGrew nous invitait déjà en 2009 à considérer d'autres perspectives : « Il est important que les chercheurs et les utilisateurs des tests d'intelligence ne soient pas aveuglés par le point de repère que représente le modèle CHC actuel. » Le psychologue peut alors faire plusieurs choix dans sa démarche d'analyse des profils cognitifs obtenus avec le WISC-V. Le plus classique, dans la lignée des modèles théoriques fondateurs du WISC-V, est de se baser sur la structure de l'outil pour dégager les forces et les faiblesses des patients pour chacun des cinq indices. Toutefois, dans le cas des profils de performance très hétérogènes, le psychologue peut avoir des difficultés à appréhender la dynamique générale sous-jacente et à faire ressortir les points saillants du profil. Dans ces situations, le professionnel peut faire le choix d'adopter une approche transversale et multi-théorique – en se référant notamment aux modèles neuropsychologiques – dans son analyse des scores du WISC-V afin de pouvoir exploiter pleinement la richesse clinique de l'outil. Ainsi, il recherchera parmi les notes standard des subtests principaux, complémentaires ou additionnels, les scores ou sous-scores mais également les manifestations cliniques pouvant lui permettre d'évoquer une fragilité, une difficulté ou un trouble des fonctions attentionnelles (selon le modèle de Van Zomeren et Brouwer), exécutives (selon le modèle de Miyake) ou de la mémoire de travail (selon le modèle de Baddeley). Ainsi, selon le contexte clinique, le WISC-V peut fournir un score administratif (administration de sept subtests pour obtenir un QIT), permettre une compréhension globale de la manière dont l'enfant investit la cognition (établissement du profil des cinq indices et administration d'épreuves complémentaires), mais également apporter un éclairage spécialiste sur l'efficience des principales fonctions neuropsychologiques mobilisées dans l'apprentissage. Dans ce cas, il est envisageable d'interpréter les scores obtenus dans cette batterie générale comme des éléments participant au faisceau d'arguments que recherche le neuropsychologue dans son évaluation spécialiste. Cette communication vise à donner aux psychologues quelques outils pratiques pour pouvoir dépasser la structure du test pour identifier les compétences de l'enfant de manière plus fine et plus spécifique. L'objectif de cette démarche est de pouvoir conceptualiser différemment la problématique de l'enfant ou de l'adolescent, de pouvoir restituer les résultats de manière plus intelligible au patient et à son entourage (personnel, professionnel) et de faciliter l'élaboration des pistes de remédiation qui lui permettraient de profiter plus pleinement de son potentiel. Mots clés : examen cognitif ; WISC ; interprétation des tests.

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Quelles indications thérapeutiques pour une prise en charge Mindfulness chez l’enfant ? Retour d’expériences cliniques

Date de création : 10/2018
Orateurs : Lisa MIGNOT

Introduction : Cette communication vise à proposer une réflexion clinique autour des limites et des difficultés rencontrées lors d'une prise en charge en groupe basée sur la pleine conscience chez des enfants présentant un Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité. La pleine conscience est un état de conscience qui émerge du fait de porter attention de manière intentionnelle au moment présent (Kabat-Zinn, 2003). Par l'entraînement cognitif et l'orientation vers l'expérience interne, la pleine conscience aide l'individu à tolérer des états internes aversifs et à ne pas s'engager dans les réponses automatiques (Deplus, Lahaye, et Philippot, 2014). Les programmes de pleine conscience adaptés à la problématique des personnes souffrant de TDA/H permettent de diminuer la symptomatologie propre à ce trouble (Flook et al., 2010). Ainsi, en se basant sur le modèle de l'impulsivité en quatre facettes (Whiteside et Lynam, 2001), Deplus et ses collaborateurs (2016) ont mis en évidence une diminution des scores d'impulsivité après une intervention basée sur la pleine conscience auprès d'adolescents (11-19 ans). Matériel et méthode : Les patients, âgés de 9 à 10 ans, étaient rencontrés dans le cadre du Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel de Monaco. Cinq enfants ont participé au programme. Trois enfants manifestaient des symptômes d'Hyperactivité et deux enfants présentaient uniquement la composante Inattention du trouble. Les diagnostics cliniques étaient posés en amont du programme à l'aide d'évaluations neuropsychologiques et de questionnaires. Le questionnaire d'impulsivité UPPS-P version courte, adapté pour une passation auprès d'enfants, (Catale, Geurten, et Billieux, 2013) a été rempli avec les patients avant et après le programme. L'intervention consistait une séance hebdomadaire de 90 minutes pendant neuf semaines (Programme de gestion des émotions basé sur la pleine conscience pour l'enfant, Lahaye, Deplus, et Busana, 2013). Résultats : Les scores d'impulsivité des enfants souffrant d'un TDA/H n'ont pas diminué suite au programme. En revanche, les enfants souffrant d'un TDA et présentant une comorbidité avec des troubles anxieux (State/Trait Anxiety Inventory ; Spielberger, 1983), ont davantage tiré profit de la prise en charge et amélioré leurs aptitudes d'inhibition. Discussion : Ces résultats questionnent quant à la pertinence d'une prise en charge basée sur la pleine conscience chez de jeunes enfants atteints de TDA/H. L'absence d'effet significatif pourrait être en lien avec l'indisponibilité physique et psychique induite par l'hyperactivité qu'ils présentent. Notre questionnement est également développemental et l'âge des enfants pourrait être un frein à l'utilisation de ces techniques. En effet, les pratiques de pleine conscience requièrent l'observation de soi-même en train de vivre une expérience et de son propre fonctionnement. Elles impliquent donc une certaine prise de distance ou décentration qui sollicite des compétences cognitives et métacognitives complexes, acquises progressivement par l'enfant (Deplus, Lahaye, et Philippot, 2014). Au crédit de cette hypothèse, nous avons pu observer qu'un autre groupe mené dans le service avec des adolescents (13-15 ans) s'avérait bien plus bénéfique. Par ailleurs, Deplus et ses collaborateurs (2016) rapportent que les adolescents sont davantage capables d'observer leur expérience interne et de la mettre en mots, de ne pas devoir y réagir de façon immédiate et d'agir consciemment. Enfin, selon Grepmair et al. (2006, 2007), la gestion des émotions du thérapeute en contexte d'intervention permettrait une meilleure efficacité dans l'intervention. Ces résultats interrogent donc la position du thérapeute face aux difficultés rencontrées. Comment tolérer nos propres états internes difficiles ? De quelle manière notre propre attitude représente pour les patients un modèle des attitudes entrainées ? Perspectives : Ces expériences cliniques et les résultats suggèrent que les groupes de prise en charge basés sur la pleine conscience seraient préférentiellement accessibles aux adolescents et à de jeunes enfants présentant des troubles anxieux et des difficultés de gestion émotionnelle. Mots clés : TDAH ; enfants ; indications thérapeutiques ; pleine conscience ; impulsivité.

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L’improvisation appliquée en neuropsychologie : de la recherche en pédagogie à l’application clinique

Date de création : 10/2018
Orateurs : Mathieu HAINSELIN et Yannick GOUNDEN

Contexte : L’improvisation théâtrale dépasse largement le seul cadre du match d’improvisation et du monde du spectacle. Cette pratique, appelée improvisation appliquée (IA), n’est pas seulement un loisir humoristique d’adolescent en décrochage scolaire, comme certains stéréotypes le laissent à penser, mais peut permettre d’améliorer les performances en mémoire, en lien avec les effets de réalisation de l’action et de production (Hainselin, Quillico, et Parking, 2017). Basée sur les valeurs d’écoute, d’acceptation, de co-construction et de réactivité, la pratique de l’improvisation s’étend des collèges et universités du monde (Bernstein, 2014) aux formations médicales et cabinets des psychologues. Au niveau fondamental, cette pratique permet d’explorer la cognition incarnée, dont Barsalou soulignait « la fonction primaire de la cognition n’est pas d’archiver l’information, mais plutôt de préparer les agents pour des actions situées » (Barsalou, 1999, p. 61). Description de la pratique/du dispositif : Pédagogiquement, l’IA permet de constituer un espace de jeu et d’expérimentation de tous les instants, sans filet autre que la bienveillance de ceux qui participent. Il s’agit d’apprendre à écouter en étant attentif, de respecter les temps de parole, d’aller vers un objectif commun en s’entraidant pour créer et innover (Hainselin et al., 2017). Cela nécessite d’être flexible et de lâcher prise et permet une exigence dans ce cadre. Récemment, l’Université de Picardie Jules Verne a mis en place des formations pour les psychologues, orthophonistes, manipulateurs radio et ergothérapeutes en s’inspirant des outils et valeur de l’IA comme l’écoute, le lâcher prise ou l’attention. Des exercices spécifiques sont proposés pour chaque situation, en s’ajustant continuellement aux processus que l’on souhaite développer. Cela permet de préparer les étudiants à des simulations de situations cliniques où les savoir-être comptent autant que les savoirs et savoir-faire. Ce type de formation peut également se faire dans d’autres contextes que le collège ou la formation des étudiants en psychologie : différents ateliers de formation continue pour des psychologues de différentes spécialités (clinique, psychopathologie, neuropsychologie, développement, ergonomie...) se développent dans le monde mais aussi en France. Effets attendus/observés : Du point de vue thérapeutique, on peut imaginer l’IA comme une boite à outils dans laquelle le thérapeute pourrait venir enrichir son approche. Par exemple, une des règles phares de l’IA est l’utilisation du « oui, et... » pour accepter et construire ensemble. Il est très différent du « oui, mais... », un « non » qui ne dit pas son nom et rend difficile, voire impossible, d’arriver à un consensus, en situation pédagogique, professionnelle ou thérapeutique. Les rares études scientifiques sur l’IA mettent en avant une diminution de l’anxiété, de la dépression et une amélioration de l’estime de soi, de la créativité et donc de la mémoire, mis en évidence avec les tests et questionnaires cliniques (Krueger, Murphy, et Bink, 2017). Implications : L’IA devrait permettre, dans les années à venir, une amélioration de la formation des psychologues, que ce soit en clinique, en formation ou dans la recherche. Le développement de cette pratique et les premiers travaux francophones devraient permettre d’enrichir les pratiques des psychologues, quelle que soit leur spécialité. Des rapprochements avec le théâtre forum -une scène est jouée une première fois puis rejouée pour que le public puisse intervenir- seront à envisager. En neuropsychologie clinique, ces outils pourraient à terme guider l’entretien, l’évaluation et l’accompagnement du patient et des aidants. Mots clés : recherche : formation : cognition incarnée ; improvisation ; clinique.

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Quelle place pour la neuropsychologie en oncologie ?

Date de création : 10/2018
Orateurs : Jean PETRUCCI

La neuropsychologie en tant que discipline étudiant les rouages entre substrat cérébral et traduction comportementale ne s'est étonnamment saisie de la problématique oncologique que tardivement, a fortiori en France. Ce constat apparemment sévère résulte de faits connus : les néoplasies primaires (tumeurs cérébrales de novo) touchant le système nerveux central sont statistiquement rares, souvent agressives (glioblastomes) et de pronostic sombre. Les progressions cérébrales secondaires (métastases) sont certes plus fréquentes (e.g : entre 5 et 45 % chez les patientes atteintes de cancer du sein), mais également de mauvais pronostic. Jusqu'à récemment, la priorité était donc donnée aux soins somatiques et traitements aigus, de sorte que d'autres dimensions telles que la cognition ou la qualité de vie étaient reléguées au second plan. Toutefois l'amélioration des traitements et leur personnalisation progressive a conduit à une augmentation de l'espérance de vie, notamment chez les patients atteints de cancer hormono-dépendant, et en conséquence a requestionné la pertinence et la contribution de la neuropsychologie, non seulement dans l'évaluation de l'autonomie fonctionnelle du patient mais aussi dans la surveillance et le repérage d'une possible décompensation neurologique qui traduirait une aggravation de la pathologie cancéreuse. De plus, le suivi des patients atteints de cancers non-cérébraux en rémission a récemment soulevé la question des effets possiblement délétères des traitements systémiques tels que la chimiothérapie sur les fonctions cognitives telles que l'attention, la mémoire de travail, la mémoire épisodique ou encore les fonctions exécutives, phénomène appelé dans la littérature chemobrain ou chemog. Encore plus récemment, des recherches indiqueraient que le cancer lui-même, via des phénomènes pro-inflammatoires, contribuerait à l'émergence de troubles neurocognitifs légers, faisant évoluer le chemobrain vers le concept de cancerbrain. Pour pallier les difficultés cognitives rencontrées par les patients qui sont à l'origine d'une réelle détresse et d'une altération de leur qualité de vie, plusieurs recherches sont actuellement menées afin d'étudier le bénéfice pouvant être retiré d'une remédiation cognitive assistée par ordinateur. In fine, il existe désormais des faisceaux d'arguments indiquant que la neuropsychologie présente un intérêt certain dans la réponse à apporter aux besoins spécifiques des patients atteints de cancer, et ce en accord avec le Plan Cancer 2014-2019. Toutefois, force est de constater qu'en France, sauf exception (Master neuropsychologie de Caen), l'oncologie n'est pas abordée comme un champ d'intervention à part entière du neuropsychologue, au contraire de la neurologie, la gériatrie ou la psychiatrie. Pourtant, cette activité, certes confidentielle, nous paraît paradigmatique d'une neuropsychologie moderne intersectionnelle, nécessitant de considérer chaque patient de manière holistique, au travers, entre autres, de sa pathologie, de ses traitements, de son vécu expérientiel, de ses comorbodités psychiatriques, et de sa dynamique psychique. Pour illustrer ce fait, nous nous proposons de faire un retour sur l'expérience vécue dans un Centre de Lutte contre le Cancer (CLCC) francilien en service adulte en analysant via des vignettes cliniques la diversité de la patientèle reçue, les modes d'évaluation neuropsychologiques mais aussi les problématiques éthiques, professionnelles et institutionnelles soulevées par les situations rencontrées. Ce faisant, nous tenterons de montrer en quoi la pratique en oncologie renvoie de manière exemplaire le neuropsychologue à sa nature première de psychologue clinicien (« au chevet du patient »). En effet, la pratique oncologique confronte le neuropsychologue à une clinique de l'extrême qui l'oblige à sortir du cadre parfois confortable de l'évaluateur et à revenir vers une écoute empathique visant à redéfinir la demande du patient au-delà de la plainte cognitive subjective. La pratique neuropsychologique en oncologie se veut donc résolument intégrative et mérite d'être davantage connue des professionnels de soin. Mots clés : oncologie ; chemobrain ; alliance thérapeutique ; neuropsychologie clinique.

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La neuropsychologie en milieu carcéral

Date de création : 10/2018
Orateurs : Antoine SANTIAGO et Laure TITECA

Alors que les réformes concernant la santé en milieu carcéral ont pour ambition d'offrir aux personnes détenues des soins au moins égaux à ceux du « milieu libre », nous devons constater que la neuropsychologie est peu représentée dans les unités sanitaires des établissements pénitentiaires. Pour illustrer ce constat il suffit de relever qu'à notre connaissance, seul l'hôpital pénitentiaire de Fresnes (EPSNF, Établissement Public de Santé Nationale de Fresnes), propose par nos interventions une offre de soin neuropsychologique aux détenus malades au cours de leur incarcération. Nous sommes ainsi amenés à rencontrer à l'EPSNF des « patients-détenus » pouvant être orientés par l'un des 189 établissements pénitentiaires français, en vue d'une évaluation et éventuellement d'une réhabilitation neuropsychologique. Les problématiques de santé présentées par les patients sont très variées mais ont pour point commun d'engendrer un dysfonctionnement cérébral direct ou indirect. Dans le contexte singulier du milieu carcéral, nos interventions, a priori semblables à celles de nos confrères exerçant en « milieu libre », sont marquées par certaines spécificités s'exprimant aussi bien au niveau institutionnel que clinique. Au niveau institutionnel, une de ces spécificités réside dans le fait que nos interventions neuropsychologiques doivent se conformer à une organisation des soins conçue en collaboration étroite avec l'administration pénitentiaire. Par exemple, cette dernière exige l'escorte des patients par les surveillants jusqu'aux bureaux de consultation avec nécessité d'une surveillance visuelle continue. Également, l'ouverture des « chambres-cellules » n'est possible qu'à l'aide de clés dont l'obtention n'est pas toujours accordée aux personnels de soins. Au niveau clinique, notre pratique neuropsychologique est influencée par les spécificités liées à la population carcérale. Il faut d'abord remarquer qu'il n'est pas rare de rencontrer des patients à l'origine de la demande d'évaluation et qui ont l'espoir de bénéficier d'un aménagement de peine par l'objectivation de leurs difficultés cognitives. Nous nous confrontons alors au risque d'exagération, voire de simulation des troubles neuropsychologiques. Nous accordons à ces phénomènes une attention particulière, ne serait-ce que pour dissiper rapidement tout malentendu concernant les objectifs de nos interventions et explorer éventuellement un vécu difficile de l'incarcération. Plus globalement, on note au sein de la population carcérale une surreprésentation de personnes avec un trouble de la personnalité antisociale ou borderline, avec souvent pour conséquence une mise en difficulté de l'élaboration d'une alliance thérapeutique et/ou de l'investissement du patient dans un projet thérapeutique. Par ailleurs, pour certains, des parcours de vie chaotiques (immigrés clandestins, abus familiaux) sont malheureusement à l'origine d'une déscolarisation précoce et d'une désocialisation que l'on sait délétères pour le fonctionnement neuropsychologique. Au regard de toutes les spécificités évoquées et d'autres que nous aborderons lors de notre communication orale : quelles sont les limites, contraintes institutionnelles et singularités cliniques qui modèlent notre pratique neuropsychologique quotidienne en milieu carcéral ? Comment cela se traduit-il concrètement au cours de l'entretien clinique ainsi que dans le choix, la passation et l'interprétation des tests ? Quelle valeur prennent le compte-rendu neuropsychologique et l'entretien de restitution quand on sait que tel patient n'est libérable que dans plusieurs années ? En quoi ce contexte si singulier nous permet-il finalement de mieux appréhender nos fonctions de psychologue spécialisé en neuropsychologie ? Nous vous proposerons nos réflexions personnelles pour tenter de répondre ensemble à ces questions, en nous appuyant sur des situations concrètes et des illustrations cliniques. Mots clés : neuropsychologie ; milieu carcéral ; détenus ; singularité.

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Prise en charge de troubles en mémoire prospective suite à une tumeur cérébrale : le cas de M. V.

Date de création : 10/2018
Orateurs : Nathalie DE REVIERE

Introduction : La survenue de troubles cognitifs est retrouvée chez 15 à 20 % des patients traités après un cancer que ce soit après radiothérapie encéphalique ou chimiothérapie intensive (Noal et al., 2010). Les patients peuvent ainsi garder des séquelles cognitives à long terme ayant des répercussions sur leur qualité de vie. Les problèmes de mémoire sont fréquemment rapportés à la suite de traitement anti-cancéreux (Giffard et al., 2015). Ces difficultés peuvent entraver l’autonomie de la personne au quotidien, l’insertion socioprofessionnelle, ainsi que l’image qu’elle a d’elle-même et qu’elle renvoie aux autres. Concernant la mémoire, il existe plusieurs stratégies de revalidation (Van der Linden et al., 2016). Leur utilisation dépend à la fois de la nature du processus déficitaire et également de la sévérité des troubles. Nous présenterons brièvement le fonctionnement de la mémoire prospective ainsi que les différents types d’aide externe dans la prise en charge des troubles mnésiques, puis nous présenterons la situation de M. V. Cette étude de cas unique rapporte les difficultés d’un jeune homme, à distance de 11 ans après son traitement anti-cancéreux, ainsi que la prise en charge neuropsychologique proposée, centrée sur ses buts et objectifs personnels. Méthodologie : - Présentation clinique de M. V, 30 ans : 1) Données cliniques : aspects cognitifs, psychologiques, environnementaux. 2) Évaluation des plaintes de M. V, de l’équipe et de leur répercutions au quotidien. 3) Évaluation écologique, motivationnelle et fonctionnelle. - Prise en charge : 1) Analyse fonctionnelle des difficultés de mémoire prospective de M.V. 2) Définition des objectifs de prise en charge : lignes de base spécifiques et mesures répétées. 3) Psychoéducation sur le fonctionnement de la mémoire, aménagement de l’environnement, création de routine, choix et construction d’une aide externe. 4) Apprentissage structuré inspirée du programme d’intervention proposé par Sohlberg et Mateer (1989). i) Phase d’acquisition g création de rubriques. ii) Phase d’application g optimisation de la prise note. iii) Phase d’adaptation g tâches écologiques en lien avec ses buts personnels et professionnels. Résultats : La prise en charge neuropsychologique avait pour objectifs principaux de permettre à M. V d’être plus fiable dans la gestion de ses rendez-vous ainsi que dans les tâches à réaliser dans le futur. Ses objectifs spécifiques étaient donc de réduire le nombre d’oublis concernant ses rendez-vous inhabituels et de pouvoir réduire le délai pour effectuer les choses à faire sans date précise. Les résultats semblent indiquer une efficacité de la prise en charge concernant ces deux objectifs, comme en témoigne l’évolution de M. V au niveau des lignes de base spécifiques. Discussion : L’intervention neuropsychologique qui a duré au total 4 mois semble avoir permis à M. V de mieux compenser ses difficultés de mémoire prospective au quotidien et de réduire ses plaintes et la gêne occasionnée par ses oublis. Ce travail met en évidence la nécessité d’adopter une approche intégrative, centrée sur la personne, son environnement et ses buts personnels. Il apparait crucial d’établir une analyse fonctionnelle la plus exhaustive possible pour comprendre la situation problème et proposer des objectifs spécifiques et mesurables. Enfin, il est nécessaire de prendre en compte les capacités préservées et la motivation de la personne pour guider nos choix de revalidation. Mots clés : aide externe ; trouble de la mémoire ; tumeur cérébrale.

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Etude de cas unique : prise en charge neuropsychologique d’une atteinte exécutive après un traumatisme crânien grave

Date de création : 10/2018
Orateurs : Mathilde DESDOMAINES

Le traumatisme crânien grave peut entrainer une atteinte cognitive importante comme l'atteinte des fonctions mnésiques, exécutives et attentionnelles ainsi qu'une méconnaissance des troubles. Dans ce contexte, il est généralement difficile de prioriser les objectifs, si ce n'est de commencer par l'atteinte la plus gênante. Victime d'un traumatisme crânien grave (GCS à 6) occasionné par un accident de la voie publique en septembre 2016, Bastien est hospitalisé depuis octobre 2016 dans notre centre de rééducation. Il présente principalement une atteinte mnésique antérograde, un syndrome dysexécutif accompagnés d'une conscience partielle de ses troubles. Pour ses proches et l'équipe pluridisciplinaire, l'atteinte mnésique semble à prioriser car elle empêche notamment la rétention des stratégies permettant la compensation des autres déficits. Toutefois, la méconnaissance des troubles de Bastien ne permet pas l'émergence de cette plainte. Cette divergence d'objectifs a engendré des troubles du comportement chez Bastien en réaction au sentiment de ne pas être écouté. Ce n'est qu'à partir de novembre 2017, en replaçant Bastien au centre de sa prise en charge et en écoutant ses envies et ses besoins que les plaintes et une alliance thérapeutique plus solide ont vu le jour. Le passage d'une approche centrée sur les troubles à une approche centrée sur la personne a permis de dégager plusieurs objectifs dont seul le plus récent est présenté dans cette étude de cas. Il s'agit de savoir réaliser un repas simple de manière autonome. Après une analyse fonctionnelle approfondie des capacités préservées et des difficultés en vie quotidienne, nous avons réalisé une première ligne de base à l'aide de l'Executive Function Performance Test (EFPT) qui nous permet d'observer la manière de cuisiner du patient, le nombre et le niveau d'aide nécessaire, ainsi que de repérer plusieurs comportements pouvant représenter un frein à la réalisation du plat. Ce matériel permet au patient de réaliser la recette à sa manière. Cinq niveaux d'aide progressive, allant de l'indication verbale à la réalisation de l'action par l'examinateur, peuvent être apportés et permettent d'éviter l'échec de la tâche. Les trois EFPT ont été filmés pour une observation plus détaillée et objective. L'analyse fonctionnelle nous a permis de conclure à une méthode compensatoire en s'appuyant sur les capacités préservées du patient sous la forme d'une aide externe. La première ligne de base nous a permis de construire une feuille de route sur-mesure détaillant la manière de préparer des pâtes et du poulet, réalisée par Bastien lui-même sur ordinateur. Un second EFPT a permis d'améliorer cette feuille de route en la synthétisant. Enfin, un troisième EFPT nous a permis de mesurer l'atteinte de notre objectif. Les trois lignes de base mettent en évidence une réduction considérable du nombre d'aides apportées, ainsi que la diminution des comportements représentant un frein à la réalisation du repas permettant une autonomie suffisante pour être reproduite au domicile. Bien que ces résultats soient concluants, ils ne représentent que la récupération de l'autonomie pour une unique recette. Un livre de recette permettrait d'augmenter cette autonomie pour que Bastien puisse diversifier et choisir ce qu'il cuisine. Le fait qu'il réalise ces aides externes lui-même permettrait également l'apprentissage procédural de cette stratégie et leur élaboration à son initiative. Les films de ces réalisations pourraient également faire l'objet d'une prise en charge de la méconnaissance des troubles par vidéo-feedback. La prise en charge de Bastien a connu un second souffle depuis qu'elle s'est recentrée sur lui et non plus sur ses troubles. Des objectifs simples, concrets et réalistes ont permis de redonner confiance à Bastien, ses proches et l'équipe pluridisciplinaire quant à sa réhabilitation, permettant l'élaboration de nouveaux objectifs à atteindre. Mots clés : traumatisme crânien ; réhabilitation ; compensation ; aide externe ; EFPT (executive function performance test).

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Etude de cas : revalidation neuropsychologique au sein d’une équipe spécialisée Alzheimer (ESA)

Date de création : 10/2018
Orateurs : Elodie STROHMEYER

Introduction : Les Équipes Spécialisées Alzheimer ont été introduites sur tout le territoire, suite au plan Alzheimer 2008-2012 afin de permettre aux personnes ayant reçu un diagnostic de maladie d’Alzheimer de bénéficier d’une prise en charge adaptée et individualisée à domicile. Ces équipes pluridisciplinaires réalisent « sur prescription médicale des séances [...] de réhabilitation et d’accompagnement permettant le maintien et la stimulation des capacités restantes, l’apprentissage de stratégies de compensation, la diminution des troubles du comportement, ainsi que l’amélioration de la relation patient-aidant et une adaptation de l’environnement [...] ». La stimulation cognitive et l’entrainement cognitif sont fréquemment considérés comme des réponses adaptées aux difficultés cognitives présentées par les personnes âgées ; pourtant, ces méthodes conduisent à peu d’effets bénéfiques sur le fonctionnement cognitif, les activités de la vie quotidienne ou la qualité de vie (méta-analyse de Bahar-Fuchs et al., 2013). Peu de travaux se sont intéressés à l’utilisation des approches psychologiques individualisées chez les personnes présentant un vieillissement cognitif problématique. Une étude de Clare et collaborateurs (2010) a néanmoins confirmé l’intérêt d’une telle approche centrée sur des buts concrets et pertinents en vie quotidienne, comme (ré)apprendre à utiliser un téléphone portable, une bouilloire, un interphone, retenir le nom d’une personne, maintenir son attention pendant une tâche particulière, etc. Parallèlement aux prises en charge centrées sur des buts concrets, il semble pertinent de proposer des interventions en lien avec le bien-être et la qualité de vie (Van der Linden et Juillerat Van der Linden, 2016). Après avoir brièvement exposé les principes et l’intérêt de la revalidation neuropsychologique chez les personnes présentant un vieillissement cérébral problématique, une étude en cas unique présentera les 15 séances d’intervention réalisées auprès d’une patiente, Mme C., et de son entourage. Méthodologie : - Présentation clinique de Mme C, 94 ans : 1) Données cliniques : aspects cognitifs, psychologiques, motivationnels et environnementaux. 2) Évaluation de l’autonomie au domicile. 3) Définition des objectifs de prise en charge. - Prise en charge : 1) Analyse fonctionnelle de l’« activité problème ». 2) Lignes de base spécifiques et mesures répétées. 3) Stratégies compensatrices utilisées : fiche procédure, récupération espacée, psychoéducation de l’aidant. Résultats : Les objectifs fixés étant individualisés, l’efficacité de la prise en charge a été analysée via la mise en place d’un protocole de cas unique (Single-Case Expérimental Designs - SCDs) où le patient est son propre contrôle. Les résultats de cette étude montrent : une amélioration des performances dans l’activité problème, une augmentation de l’engagement dans l’activité, un transfert en vie quotidienne et une meilleure compréhension de l’aidant de la situation. Discussion : L’exercice de la revalidation neuropsychologique à domicile nous montre la richesse et la complexité d’un tel accompagnement. L’intérêt du psychologue spécialisé en neuropsychologie au sein des ESA est un atout dans la co-construction d’un projet thérapeutique, tant auprès du patient que de son entourage. Ce travail souligne également l’importance d’établir des objectifs précis avec la personne et ses proches et de pouvoir suivre ses progrès au cours du temps ; la démonstration de notre efficacité a, semble-t-il, permis à l’aidant de s’impliquer encore davantage et de changer la perception défaitiste qu’il avait de son proche, ou plutôt de sa maladie. Mots clés : vie quotidienne ; revalidation neuropsychologique ; vieillissement.

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Regards croisés sur la neuropsychologie clinique francophone

Date de création : 10/2018
Orateurs : Jean-Pierre CHARTRAND, Delphine LAPEIRRE, Julie PERON, Arnaud SAJ et Grégoire WAUQUIEZ

Cette table ronde internationale vise à présenter la situation des psychologues spécialisés en neuropsychologie dans quatre territoires francophones : la Belgique, la France, la province du Québec et la Suisse. Elle sera animée par des représentants d’associations nationales impliquées dans la promotion et la reconnaissance de la spécialité dans leurs régions respectives, à savoir l’Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophone (UPPCF-pôle neuropsychologie), l’Organisation Françaises des psychologues spécialisés en Neuropsychologie (OFPN), l’Association Québécoise des NeuroPsychologues (AQNP) et Association Suisse des NeuroPsychologues (ASNP). L’objectif principal sera de profiter de ce rassemblement inédit pour pointer les similitudes, les différences, les points d'intérêt particuliers et les perspectives d’amélioration vers lesquelles pourront converger les énergies des psychologues partageant la même spécialité et le même langage. Après une brève introduction présentant l’essor de la neuropsychologie dans ces pays, plusieurs thèmes seront détaillés : comment y devient-on neuropsychologue ? Quelles sont les pratiques de ces professionnels ? Quelle place ont-ils dans leur système de santé ? Comment sont-ils représentés ? Quels-sont leurs enjeux d’actualité ? Quelles perspectives d’évolution ? Chaque point sera abordé de manière transversale en vue de présenter la situation dans chacun des pays et de faciliter les comparaisons. La seconde partie de la table ronde sera dédiée aux échanges avec la salle. Cette intervention sera enfin conclue en proposant des pistes en vue de permettre aux psychologues spécialisés en neuropsychologie francophones de mutualiser leurs énergies et leurs progrès. Mots clés : neuropsychologie francophone ; état des lieux ; reconnaissance ; perspective d'avenir.

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Édition 2

Quelle influence de l’imagerie cérébrale fonctionnelle sur le travail des rééducateurs ?

Date de création : 10/2016
Orateurs : Xavier SERON

Les travaux en imagerie cérébrale fonctionnelle dominent depuis plus de dix ans le champ des recherches en neuropsychologie. Ces travaux ont montré que le cerveau est le siège de processus de réorganisation post-lésionnelle étendus et qui peuvent se produire en dehors d’une prise en charge systématique. Partant de ces constats, le rééducateur se trouve confronté à trois questions principales. Dans quelle mesure les connaissances actuelles sur les mécanismes de plasticité cérébrale permettent-elles de faire des prédictions sur l’étendue possible de la récupération fonctionnelle ? A-t-on des raisons de penser que la rééducation apporte quelque chose de plus que la récupération qui se produit dans un environnement non spécifiquement structuré ? Les connaissances à propos de la récupération fonctionnelle peuvent–elles amener les rééducateurs à modifier la nature et la logique de leur démarche thérapeutique en prenant appui sur les mécanismes neuronaux de récupération fonctionnelle ? Nous discuterons brièvement des deux premières questions, pour nous attarder plus en détail sur la troisième : un rééducateur confronté à un patient atteint de troubles cognitifs ou de troubles du langage doit-il, lorsqu’il construit son programme de rééducation, s’inspirer des données de l’imagerie cérébrale ou doit-il essentiellement se baser sur des modèles cognitifs et les théories de l’apprentissage. Doit-on comme on l’affirme aujourd’hui dans certaines revues scientifiques modifier nos pratiques thérapeutiques et créer de nouvelles pratiques rééducatives qui tiennent davantage compte de ce que l’on sait sur la plasticité cérébrale et sur les mécanismes neuronaux sous tendant les apprentissages (loi de Hebb, renforcement de la connectivité entre des réseaux neuronaux, etc.) ?

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Les pratiques psychométriques des psychologues spécialisés en neuropsychologie : une enquête nationale

Date de création : 10/2016
Orateurs : Pierre LECLEF et Sophie CHANCENOTTE

Une enquête nationale a évalué les habitudes des neuropsychologues dans la pratique de la psychométrie appliquée aux tests. Cette enquête met en évidence des variations au sein de la profession dans la manière d'interpréter et de communiquer les données issues des tests. Ces résultats pointent la nécessité d'un consensus plus important au sein de la profession, mais questionne également la formation initiale des psychologues.

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Statistiques appliquées à la neuropsychologie clinique

Date de création : 10/2016
Orateurs : Pierre-Yves JONIN

Notre formation initiale inclut nombre d’heures consacrées à l’enseignement des statistiques descriptives et inférentielles, généralement perçues comme la « bête noire » des étudiants en psychologie. Cet enseignement est orienté vers des connaissances générales et vers une application scientifique, permettant la lecture avisée d’articles. Néanmoins, la pratique clinique quotidienne en neuropsychologie implique l’usage de la psychométrie, laquelle repose sur des connaissances statistiques rarement enseignées sous l’angle pratique de l’usage des tests. Une conséquence majeure concerne nos interprétations psychométriques : pour interpréter un score donné à un test donné, les cliniciens ont massivement recours à des outils statistiques inadaptés compte tenu des étalonnages disponibles. Ceci a pour effet : i) de considérer comme « anormales » des performances qui ne le sont pas ; ii) de considérer comme « normales » des performances qui ne le sont pas ; iii) de rendre impossible une interprétation en termes de profil psychométrique ; iv) de rendre impossible une interprétation en termes d’amélioration ou de dégradation des performances mesurées à des moments différents. Après avoir rappelé les notions d’échantillonnage et d’intervalle de confiance, nous montrerons en quoi l’usage quasi systématique de notes « Z » ou « Z-scores » devrait dans la majorité des cas être abandonné. Nous proposerons des alternatives en les illustrant par quelques vignettes cliniques, et décrirons comment un projet psychométrique francophone d’ampleur pourrait seul nous permettre de passer des limites considérables actuelles à une pratique psychométrique solide, pour le bénéfice de nos patients, demain.

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Quand la plainte attentionnelle est l’arbre qui cache la forêt : regards croisés cliniques et thérapeutiques

Date de création : 10/2016
Orateurs : Johanne LE MEN et Mathilde COUSTALAT ; Mélanie PLANTON et Lola DANET ; Thomas BUSIGNY

La plainte attentionnelle est une plainte fréquemment rapportée à l’avant-plan dans de nombreuses affections neurologiques et développementales : traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques, trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH),… La prise en charge des troubles de l’attention est donc un réel enjeu pour le neuropsychologue rééducateur, et de nombreuses approches cognitives se sont développées ces dernières années. La plupart de ces approches passe par des exercices informatisés et un entrainement spécifique des différents composants attentionnels : alerte, vigilance, attention sélective, attention divisée, ... Ces programmes donnent en général des résultats positifs et les participants s’améliorent sur les composants entrainés, les bénéfices étant habituellement objectivés en terme d’amélioration de la vitesse de réponse et d’une diminution du nombre d’erreurs. Mais il persiste en général chez ces patients de nombreuses difficultés fonctionnelles : troubles émotionnels et comportementaux, désengagement dans la vie quotidienne, difficultés relationnelles, symptômes anxieux et dépressifs, … La plainte attentionnelle est donc bien souvent l’arbre qui cache la forêt et sa prise en charge ne répond que partiellement à la détresse du patient. Dans ce symposium, nous proposerons trois regards croisés sur l’évaluation et la prise en charge des troubles de l’attention dans différents syndromes neuropsychologiques. - L’exemple de la clinique du Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) : nécessité d’une double lecture cognitive et psychodynamique. Johanne LE MEN et Mathilde COUSTALAT Tout d’abord, nous aborderons la problématique du TDAH et de son diagnostic. La plupart des patients arrivent en consultation avec une plainte d’attention et de concentration qui interfère significativement avec leur vie professionnelle, sociale et familiale. Le neuropsychologue est donc amené à évaluer les difficultés attentionnelles de manière spécifique. Toutefois, la plainte dépasse largement le contexte de l’évaluation neuropsychologique classique : difficultés relationnelles, atteinte de l’image de soi, inadaptabilité, … Dans cette première intervention, nous présenterons un dispositif de consultation pluridisciplinaire du TDAH, intégrant les enjeux psychodynamiques. Les deux présentations suivantes seront axées sur les problématiques du traumatisme crânien. - Actualités sur la remédiation cognitive spécifique et personnalisée après un traumatisme crânien. Mélanie PLANTON et Lola DANET. La première présentation aura pour objectif de dresser une revue de la littérature de l’efficacité de la remédiation cognitive chez le traumatisé crânien, avec un focus sur l’amélioration de la qualité de vie et la plasticité cérébrale. Elle portera ensuite sur les innovations thérapeutiques actuelles et l’intérêt de nouvelles techniques de stimulation comme la tDCS (Transcranial Direct Current Stimulation) ou la TMS (Transcranial Magnetic Stimulation) dans l’amélioration des performances cognitives chez des patients cérébro-lésés (mémoire de travail, langage, attention, …). Pour illustrer le propos, nous présenterons le design expérimental d’une nouvelle étude scientifique menée dans notre service ainsi que les résultats d’une étude de cas préliminaire. - Prise en charge des troubles attentionnels, émotionnels et comportementaux chez le traumatisé crânien : de la méditation à l’action. Thomas BUSIGNY Nous présenterons enfin une approche innovante de prise en charge du traumatisé crânien inspirée des thérapies cognitives et comportementales (TCC) de 3ème génération. Nous présenterons les approches basées sur la pleine conscience et la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT). Ces approches sont orientées vers l’apprentissage et la pratique d’exercices de méditation, qui consistent en un entrainement spécifique de l’attention. En outre, au-delà du travail de l’attention, le travail thérapeutique vise l’acceptation des difficultés et l’engagement dans des buts et des actions concrètes. Ces approches ont été appliquées dans de nombreux domaines cliniques et ont démontré leur efficacité à des niveaux qui sont critiques chez le traumatisé crânien : amélioration des capacités attentionnelles, de la prise de décision et du fonctionnement exécutif, diminution des symptômes dépressifs et anxieux, meilleure régulation émotionnelle, acceptation du handicap et amélioration de la fonctionnalité au quotidien. Nous présenterons quelques travaux préliminaires encourageants chez le traumatisé crânien et nous partagerons notre expérience de terrain conduite en secteur hospitalier et en libéral. A travers ces trois regards croisés, nous verrons comment voir au-delà de la plainte attentionnelle du patient qui cache bien souvent des problématiques complexes et comment proposer des prises en charges innovantes multidimensionnelles et pluridisciplinaires

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Complémentarité entre neuropsychologie et thérapie comportementale et cognitive

Date de création : 10/2016
Orateurs : Cyrielle RICHARD

La Neuropsychologie et les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) sont deux pratiques en plein développement. Toutes deux étudient les perturbations cognitives et comportementales survenant dans le cadre de pathologies. Leurs techniques de prise en charge visent à donner au patient les outils pour remédier à ses limitations. Le dialogue entre les praticiens de ces disciplines est à établir et à enrichir. L’objectif de notre communication est de montrer la complémentarité entre la Neuropsychologie et les TCC. Nous présenterons les principales théories et outils utilisés en TCC. Nous exposerons les suivis de quatre patients. La première est une femme octogénaire présentant à la fois des troubles cognitifs découlant d’un accident vasculaire cérébral et une dépression. Nous détaillerons les bases neurologiques de la dépression post-AVC. Nous expliciterons comment la prise en charge neuropsychologique, en favorisant le développement de la flexibilité mentale et le regain d’autonomie, favorise à la fois la thérapie cognitive et la thérapie comportementale. Nous montrerons que les exercices comportementaux tels que les expositions en situations réelles et les exercices de relaxation permettent la réduction des troubles praxiques et mnésiques. Le deuxième patient est un homme quinquagénaire souffrant d’un syndrome de Korsakoff. Nous présentons les étapes du travail motivationnel et du sevrage à l’alcool ainsi que les adaptations effectuées sur le protocole du fait des atteintes cognitives. Enfin, nous présenterons deux patients souffrant de schizophrénie. Chacun d’eux se situe à un stade différent de la maladie. Toutefois, ils souffrent tous deux des déficits neuropsychologiques liés à cette psychopathologie. Le premier est un homme quadragénaire ayant décompensé il y a plus de quinze ans. Nous présentons les retentissements des atteintes cognitives sur les facultés de raisonnement, le délire, ainsi que sur l’autonomie. Nous montrons comment la thérapie cognitive, basée sur la compréhension des troubles exécutifs et sur le modèle d’activation des croyances d’Ellis, aide le patient à critiquer ses idées délirantes ainsi qu’à travailler sur ses compétences sociales. Le second est un jeune homme de 21 ans venant d’entrer dans la maladie. Nous présenterons notre travail autour du programme de remédiation Cognitive Remédiation Therapy (CRT) et nous détaillerons ses répercussions positives à la fois sur le plan exécutif et pour l’autonomie du patient. La neuropsychologie et les TCC reposent sur des paradigmes communs. La double lecture neuropsychologie et TCC ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques. Leur utilisation conjointe enrichit la thérapie des patients souffrant de troubles de l’humeur et d’addictions. La complémentarité Neuropsychologie et TCC est efficace dans le cadre de nouvelles prises en charges telles que la remédiation cognitive des patients en situation de handicap psychique.

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Quand les TCC de 3e vague rencontrent la remédiation cognitive suite à l’AVC : partage d’expérience

Date de création : 10/2016
Orateurs : Elise HENRY et al.

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ont évolué en 3 vagues successives : le comportementalisme, le cognitivisme et depuis la fin des années 80 la « vague émotionnelle » (TCC 3). De nombreux psychologues-neuropsychologues (PN), formés à ces psychothérapies, les intègrent à leur activité auprès des patients cérébrolésés. En Médecine Physique et Réadaptation, l’accompagnement de patients victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) repose sur une prise en charge globale orientée vers : les troubles cognitifs, les comportements et émotions réactionnels à l'AVC. Notre expérience nous a ainsi amené à intégrer les TCC 3 et notamment la thérapie de pleine conscience (méditation de pleine conscience, « Mindfulness ») à la prise en charge remédiative. La littérature démontre l’impact positif de ces programmes thérapeutiques (Mindfulness Based Cognitive Therapy/ Mindfulness Based Stress Reduction) sur les fonctions cognitives, notamment exécutives : la flexibilité mentale, l’inhibition, la mémoire de travail, le rappel volontaire en mémoire autobiographique. Cependant, la plupart de ces études concernaient des sujets sains ou souffrants de pathologies psychiatriques ou développementales (dépression, autisme par exemple). Cette communication débutera par un bref rappel des objectifs généraux de prise en charge en remédiation cognitive puis une présentation des TCC 3 et de la thérapie de pleine conscience. Sur cette base, elle s’orientera vers un partage d’expérience suite à 6 mois de pratique en remédiation cognitive intégrant les TCC 3 auprès de patients présentant des troubles comportementaux (adaptation sociale, régulation des émotions, défaut d’inhibition), cognitifs (syndromes dysexécutifs et/ou rappel volontaire en mémoire épisodique verbale) et somatiques (douleurs neuropathiques). Cette prise en charge spécifique sera illustrée par le cas de M. D, présentant un AVC sylvien droit avec hémiparésie gauche, des troubles cognitifs (syndrome dysexécutif : défaut d’initiation, inhibition, flexibilité mentale, processus attentionnels mais aussi mise à jour en mémoire de travail et rappel volontaire en mémoire épisodique verbale) et des troubles comportementaux : apathie, labilité émotionnelle. M. D a bénéficié d’un bilan neuropsychologique complet à son entrée dans le service, d’une prise en charge en remédiation cognitive intégrant les TCC 3 puis d’un nouveau bilan neuropsychologique au terme de son séjour. Il a rapporté une quasi normalisation des performances à la majorité des épreuves, une amélioration de l’humeur et des comportements sociaux de M. D. Cette évolution favorable illustre la pertinence d’une intégration des TCC 3 à la remédiation cognitive des patients victimes d’AVC avec troubles cognitifs et comportementaux.

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Etude pilote de l’efficacité de la TCC dans la prise en charge de l’insomnie chronique comorbide à la maladie de Parkinson : protocole quasi-expérimental de cas individuels

Date de création : 10/2016
Orateurs : Cindy LEBRUN et al.

L’insomnie est une plainte très fréquente dans la Maladie de Parkinson (MP). Elle est rapportée par environ 70 % des patients et son caractère est chronique dans 30 % des cas. À ce jour, l’ensemble des travaux qui ont étudié l’efficacité des sédatifs-hypnotiques dans la prise en charge de l’insomnie comorbide à la MP ont tous fourni des preuves insuffisantes. Par ailleurs, leurs répercutions à long-terme n’ont jamais été vérifiées dans le contexte spécifique de la MP. Selon l’American Academy of Sleep Medicine, la Thérapie Comportementale et Cognitive de l’insomnie (TCC-i) est une recommandation de premier niveau pour la prise en charge de l’insomnie chronique, et ce indépendamment de comorbidités associées ou non à l’insomnie. En effet, de nombreux travaux ont documenté l’efficacité de la TCC-i dans la prise en charge à long terme de l’insomnie chronique comorbide pour un large spectre de problématiques psychiatriques, neurologiques, oncologiques et algologiques. Par ailleurs, il est intéressant de souligner que les TCC sont applicables et efficaces dans la prise en charge de plusieurs problématiques fréquemment associées à la MP, comme l’anxiété, la dépression et les troubles impulsifs-compulsifs. A notre connaissance, il n’existe pas de données spécifiques concernant l’application de la TCC-i dans l’insomnie chronique comorbide à la MP. Dans ce cadre, l’objectif général de cette étude pilote est d’étudier, dans un protocole quasi-expérimental de cas individuels, l’efficacité de la TCC-i dans la prise en charge de l’insomnie chronique associée à la MP. Pour cela, nous avons étudié les variations du temps total d’éveil et de l’efficacité du sommeil, au moyen d’un agenda du sommeil, puis les changements obtenus sur des variables secondaires, mesurées par auto-questionnaires, telles que la somnolence diurne, les symptomatologies anxieuse et dépressive, ainsi que sur les indices d’insomnie. Trois patients atteints de MP, âgés de 62 à 65 ans, et présentant un diagnostic associé d’insomnie chronique selon les critères du DMS-V, ont été recrutés. La durée d’évolution de la MP était respectivement de 3, 8 et 7 ans. La sévérité de la MP (MDS-UPDRS et H&Y) était modérée. Deux patients présentaient une insomnie mixte et un patient une insomnie de maintien. La durée de l’insomnie variait de 1 à 5 ans. Le traitement par TCC-i s’est effectué en six rencontres hebdomadaires, incluant les composantes suivantes : la restriction du sommeil, le contrôle par le stimulus, la thérapie cognitive et l’éducation sur l’hygiène du sommeil. Enfin, trois évaluations post-thérapeutiques (à deux semaines, 1 mois et 3 mois) ont été réalisées par un évaluateur indépendant. Les résultats de l’analyse visuelle confirmée par des tests de Wilcoxon pour échantillons liés, ainsi que des analyses de séries temporelles montrent une réduction significative du temps total d’éveil (- 81 %), ainsi qu’une augmentation significative de l’efficacité de sommeil (+ 14 %) entre la ligne de base et la phase de post-thérapie. Ces améliorations du sommeil sont maintenues lors des suivis à 1 et 3 mois. L’efficacité moyenne du sommeil augmente significativement entre la ligne de base et le suivi à 1 mois (+ 17 %) ainsi qu’entre la ligne de base et le suivi à 3 mois (+ 19 %). Lors du suivi à 3 mois aucun patient ne répond aux critères diagnostiques de l’insomnie chronique (DSM-V). Enfin, l’amélioration du sommeil est accompagnée d’une amélioration de l’humeur, de la somnolence diurne, des indices d’insomnie, tels que la sévérité de l’insomnie, les croyances et attitudes dysfonctionnelles vis-à-vis du sommeil, l’état d’activation cognitif et somatique avant le coucher et les stratégies de contrôle des pensées. Nous pouvons ainsi conclure que les TCC semblent constituer une voie thérapeutique prometteuse dans la prise en charge de l’insomnie chronique comorbide à la MP. Leur validité devra être confirmée par des études complémentaires.

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Prise en charge de l’anosognosie dans le cadre de l’accompagnement sur la reprise d’une activité professionnelle après une lésion cérébrale. A propos d'une étude de cas

Date de création : 10/2016
Orateurs : Estelle ROUSSEL et Fanny REDLINGER

L’anosognosie concerne beaucoup de patients cérébrolésés. Braco et& Crosson (1991) distinguent dans leur modèle hiérarchique, 3 niveaux de conscience des troubles : (1) la conscience intellectuelle, niveau indispensable pour l’accès à (2) ; (2) la conscience émergente en situation, puis (3) la conscience anticipatoire permettant de gérer ses troubles. Il s’agit d’un paramètre primordial à considérer dans l’accompagnement à la reprise du travail car cela a de nombreuses incidences (formulation de projets de reclassement réalistes, perception et gestion des erreurs, utilisation de moyens de compensation, demande d’aide en cas de difficultés). Nous souhaitons illustrer cette problématique au travers du cas EHC, victime d’un traumatisme médullaire et d’un traumatisme crânien suite à un accident de la voie publique en 2008. EHC nous a sollicités en 2015 pour une reprise sur un poste administratif compte tenu de ses limitations physiques. Dans sa demande, il est apparu à l’entretien anamnestique qu’il ne prenait pas en compte ses faiblesses cognitives, et présentait vraisemblablement quelques bribes du niveau de conscience intellectuelle. C’est dans ce contexte que nous lui avons proposé une prise en charge, avec des outils faisant référence à l’activité professionnelle, ayant pour objectifs (1) d’évaluer son niveau de conscience des troubles cognitifs et (2) de tenter de le faire évoluer vers un niveau de conscience émergente. Pour répondre à ces deux objectifs nous avons proposé un programme de 5 semaines à EHC comportant un bilan neuropsychologique, un bilan en ergothérapie, des mises en situations en atelier informatique, des feed-backs et de la psycho-pédagogie. Pour évaluer le niveau de conscience des troubles nous avons créé une ligne de base composée de trois questionnaires d’auto-évaluation cognitive (DEX, questionnaire de mémoire prospective et rétrospective de Smith [QMPR], questionnaire des plaintes attentionnelles de Vallat-Azouvi [WMQ]), un questionnaire d’autonomie (PCRS), une échelle de dépression (MADRS) et d’un questionnaire professionnel élaboré par nos soins (QP - auto-évaluation des aptitudes professionnelles et de la situation professionnelle). EHC a été soumis aux lignes de base au début (T1) et à la fin du programme (T2), puis un mois après [données non recueillies, protocole en cours]*. Ses réponses ont été comparées à celles d’un thérapeute. Tout d'abord, la comparaison des mesures entre T1 et T2 montrent que EHC est plus nuancé dans sa cotation concernant la perception subjective qu'il a de sa situation professionnelle, mais reste plus optimiste que le thérapeute. Pour les aptitudes professionnelles, les résultats analytiques du QP montrent une augmentation de certaines plaintes qui traduirait une meilleure conscience des troubles, mais aussi une augmentation du niveau de satisfaction sur d’autres mesures, traduisant l’effet du réentrainement. Là aussi, EHC reste en décalage par rapport à la perception du thérapeute avec une tendance globale à sous-estimer ses difficultés. Concernant les mesures cognitives, EHC a davantage de plainte entre T1 et T2 pour le QMPR, la PCRS et sur la composante attentionnelle du WMQ, en faveur d'une meilleure reconnaissance de ses difficultés. Il manifeste moins de gênes sur la composante mémoire de travail du WMQ et sur le DEX, ce qui correspondrait à une meilleure compréhension de la nature de ses troubles. Cette étude de cas illustre bien l’effet d’une prise en charge cognitive ciblée combinée à des mises en situation sur la représentation des capacités de travail et la conscience des troubles, chez un patient qui avait initialement une « conscience intellectuelle » des troubles qui a progressé vers une « conscience émergente » sans toutefois atteindre le niveau de « conscience anticipatoire ».

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Prothèse cognitive à la navigation spatiale dans la désorientation topographique développementale : une étude de cas

Date de création : 10/2016
Orateurs : Camille HOU et al.

Madame AM est adressée à la consultation neuropsychologique en août 2010 par son médecin psychiatre. Une psychothérapie motivée par un épisode dépressif réactionnel, associée à une angoisse importante, est alors en cours. A la faveur d’une levée progressive de l’angoisse, Mme AM évoquera l’existence de difficultés cognitives anciennes, concernant principalement la « perte de repères dans l’espace », jugées invalidantes et sources d’un épuisement psychique. Un bilan neuropsychologique particulièrement approfondi révèlera une préservation quasi complète du fonctionnement cognitif, dans un contexte de stabilisation durable de la thymie chez cette patiente. Cependant, une incapacité quasi-totale de navigation spatiale est mise en évidence. Cette incapacité est particulièrement sévère et, après une série d’examens complémentaires incluant une mesure d’épaisseur corticale pan-cérébrale, une origine développementale est la plus probable. Le syndrome de désorientation topographique développementale est une entité clinique méconnue, très invalidante, de description récente (Iaria et al., 2009). A notre connaissance, les très rares approches thérapeutiques pour cette condition clinique ont consisté en un entraînement cognitif mais sans mise en place de moyens compensatoires, à l’exception d’une très récente étude de cas (Rivest et al., 2016). Une évaluation individualisée chez Mme AM a permis de définir des cibles prioritaires d’accompagnement neuropsychologique, centrées sur l’élaboration d’une prothèse cognitive à la navigation spatiale sur un support électronique (smartphone) et sur l’aménagement d’une partie de l’environnement professionnel. Ce travail a été réalisé en coordination avec une ressource extérieure à la consultation, le Service Interrégional d'appui aux Adultes Déficients Visuels. Un plan expérimental de type A-B-A a été adopté, la ligne de base englobant des mesures non spécifiques, spécifiques directes et indirectes. L’intervention était fondée sur l’apprentissage sans erreur, en situation réelle, de l’utilisation de la prothèse cognitive dans une série de trajets prédéterminés. Cette intervention était contrastée avec la répétition des mêmes itinéraires sans l’aide de la prothèse. A l’issue de l’intervention, la patiente était en capacité de réaliser l’ensemble des trajets de manière autonome via l’usage de la prothèse, sans changements mesurables dans la réalisation sans prothèse des mêmes trajets, ni dans les mesures non spécifiques. Un gain subjectif en termes de qualité de vie est également mis en évidence, s’étendant au-delà de la sphère professionnelle ciblée par la remédiation neuropsychologique. Enfin, le profil cognitif détaillé de cette patiente, associé aux anomalies d’épaisseur corticale objectivées, suggère que la taxonomie consensuelle des déficits de navigation spatiale (Aguirre and D'Esposito, 1999) doit être révisée afin qu’elle puisse guider nos évaluations et thérapies des patients souffrant de ce syndrome neurodéveloppemental.

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Utilisation des capacités préservées et stratégies compensatoires auprès d’un patient présentant un syndrome amnésique

Date de création : 10/2016
Orateurs : Yaële SPIRLI

Les psychologues spécialisés en neuropsychologie ne peuvent se limiter à un rôle d’évaluation des patients. Des propositions visant à réduire le handicap présenté au quotidien doivent suivre. En cas de troubles mnésiques majeurs, s’appuyer sur les capacités préservées pour acquérir des informations spécifiques est préconisé, de même qu’utiliser des stratégies compensatoires (Erkes, Raffard et Meulemans, 2010).
M. P., 65 ans, a présenté une anoxie cérébrale en 2010, entraînant un syndrome amnésique majeur, associé à des difficultés attentionnelles et exécutives. Les objectifs étaient l’utilisation autonome du four à micro-ondes, la réduction des questions et appels téléphoniques itératifs ainsi que l’ajustement de l’alimentation des chats.
La prise en charge a eu lieu à domicile, sur 20 séances hebdomadaires. J’ai utilisé des stratégies compensatoires, avec un aménagement de l’environnement, social comme physique et la mise en place d’aides externes. Je me suis également appuyée sur l’utilisation des capacités préservées en mémoire implicite avec la technique de la récupération espacée. Le 1er axe de travail a été l’apprentissage de l’utilisation du four à micro-ondes, par la mise en place d’une fiche procédure, associée à l’utilisation du principe d’apprentissage sans erreur. M. P. peut aujourd’hui utiliser seul son four à micro-ondes.
Le 2ème axe a porté sur la réduction des questions répétitives. Le journal de vie mis en place, bien qu’investi par le patient, n’a pas permis une diminution des questions portant sur les faits autobiographiques. Les demandes relatives au quotidien ont disparu, peut-être du fait de la réduction de l’anxiété.
Le 3ème axe de travail avait pour objectif la réduction des appels répétitifs en cas d’absence de son épouse. Le travail a porté sur les messages laissés par cette dernière, afin de les rendre plus explicites et rassurants. Malgré cela, le nombre d’appel reste stable, car M. P. oublie le contenu du message. La récupération espacée doit être utilisée pour en automatiser la consultation.
Le dernier axe de travail concernait l'alimentation des chats. M. P. avait tendance à les nourrir constamment. Nous avons agi sur l’environnement en préparant une dose quotidienne de croquettes. La ration de nourriture des chats a diminué. Leur poids n’a pas varié, sans doute du fait d’un délai trop court entre les deux pesées.
Les signes de dépression légère ont disparu et l’anxiété trait s’est atténuée. Le fardeau de l’aidant reste modéré à sévère, mais il semble que Mme P. soit moins démunie face aux difficultés de son époux.
L’utilisation des capacités préservées a été efficace pour mémoriser des informations spécifiques. Cette méthode sera exploitée pour automatiser la consultation des messages de l’épouse, afin de réduire les appels téléphoniques. Si celle-ci se plaint toujours d’un manque d’initiatives, M. P. formule aujourd’hui des envies et projets. Le travail avec sa femme apparait indispensable, afin qu’elle se saisisse de ces propositions. Si c’était à refaire, j’initierais encore plus précocement le travail avec l’épouse et épaulerais plus solidement le couple pour le journal de vie.
 L’aménagement de l’environnement, social comme physique, et l’utilisation de capacités préservées par la récupération espacée notamment, peuvent améliorer la qualité de vie, même en cas de troubles cognitifs conséquents.
Cette étude de cas met à jour l’importance des aidants familiaux et l’impact de leur degré d’implication dans la réussite de la prise en charge. A raison d’une séance hebdomadaire de remédiation, l’implication de l’aidant au quotidien, afin de renforcer les apprentissages, est indispensable. En retour, il est nécessaire de lui fournir les moyens de son implication, avec un étayage solide.

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Troubles bipolaires : de l’évaluation à la remédiation

Date de création : 10/2016
Orateurs : Marie BOUTELOUX ; Mathilde CARMINATI ; Aurélie RAUST

- Modératrice : M’BAILARA, K., psychologue clinicienne spécialisée en psychopathologie, - Les troubles bipolaires sont définis par l’alternance de phase de dépression et d’hypomanie ou manie, le tout entrecoupé de périodes de normothymie. Cette période intercritique, jusque récemment considérée comme indemne de troubles thymiques avérés, fait l’objet depuis quelques années d’une attention particulière dans les recherches scientifiques. En effet, les études montrent que les troubles cognitifs chez les patients atteints de troubles bipolaires peuvent être présents durant les épisodes, mais également en période intercritique, et pourraient par ailleurs persister dans le temps. Ils concernent 40 à 60 % des patients bipolaires selon les études, et doivent ainsi être pris en compte dans la compréhension globale du fonctionnement des patients et de leur maladie. La première partie de ce symposium exposera les données extraites de la cohorte FACE-BD, issues de plusieurs Centres Experts Bipolaires, et fera un parallèle avec les données de la littérature scientifique concernant ces déficits cognitifs, présents lors des périodes intercritiques. Leur sévérité est corrélée avec l’intensité de la maladie, c’est-à-dire que les déficits cognitifs sont corrélés au nombre d’épisodes thymiques et à la durée de la maladie. En outre ils dépendent des caractéristiques cliniques des épisodes thymiques, en particulier de l’existence de caractéristiques psychotiques. Les déficits cognitifs concernent différentes sphères cognitives telles que la mémoire verbale ou les fonctions exécutives, mais aussi le système attentionnel. - Troubles bipolaires : quels profils cognitifs ? Marie BOUTELOUX Les études montrent avant tout une hétérogénéité importante des profils neuropsychologiques et questionnent ainsi leur étiologie. En effet, ces déficits peuvent être abordés sous différents angles tels que l’approche des altérations cognitives comme d’éventuels marqueurs endophénotypiques, l’hypothèse neurodéveloppementale ou encore l’hypothèse neurodégénérative. Ces différents points de vue permettent de mieux appréhender l’origine complexe et multifactorielle de ces déficits cognitifs, leurs liens avec le maintien des symptômes résiduels thymiques et redonnent une place aux comorbidités bien souvent oubliées dans la recherche clinique. - Altérations neuropsychologiques chez des patients atteints de trouble bipolaire et impact sur le fonctionnement. Mathilde CARMINATI La seconde partie du symposium abordera les résultats d’études récentes qui montrent que ces déficits ont un impact direct sur le fonctionnement général et psycho-social des patients, plus encore que ne le font les symptômes thymiques eux-mêmes, et y compris les symptômes résiduels longtemps mis en cause en premier lieu. Un parallèle sera également réalisé entre ces études et les données extraites de la cohorte FACE-BD issues de plusieurs Centres Experts Bipolaires. Ainsi, les dysfonctionnements cognitifs pourraient expliquer d’une part que les patients, même en dehors des épisodes, ne réussissent pas à retrouver un fonctionnement optimal, ces patients présentant par exemple un fort taux d’absentéisme au travail et des mises en invalidité nombreuses. D’autre part ils contribueraient à l’alimentation et au maintien des symptômes résiduels, malgré l’optimisation des traitements médicamenteux. - Intervention en remédiation cognitive et fonctionnelle pour les personnes souffrant de troubles bipolaires. Aurélie ROST Enfin, du fait de leur impact important sur le fonctionnement psycho-social des patients, les troubles cognitifs représentent un facteur indirect de rechute thymique. Il n’existe que peu de prises en charge possibles de tels déficits cognitifs. C’est pourquoi les 9 centres experts Troubles Bipolaires français et le centre expert de Monaco ont adapté ensemble le groupe de remédiation fonctionnelle de l’équipe du Pr Vieta, qui sera présenté en troisième partie de ce symposium. Ce programme est destiné aux patients atteints de trouble bipolaire ne présentant pas d’épisode aigu en cours (patients normothymiques) et aborde les grandes fonctions cognitives telles que la mémoire, l’attention et les fonctions exécutives mais également l’impact du stress sur le fonctionnement cognitif ou encore la communication. Les premières données orientent nos conclusions vers une amélioration fonctionnelle et ouvrent de nouvelles pistes de réflexion pour une meilleure prise en charge des patients bipolaires.

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D’une demande institutionnelle à la rédaction d’un livre blanc sur les pratiques du psychologue en consultation mémoire

Date de création : 10/2016
Orateurs : Gaëlle SILVESTRE-BECCAREL et Morgane LANGLAIS

En 2014, le Centre Mémoire Ressources et Recherche (CMRR) de Rennes a débuté un travail de rédaction de critères de bonnes pratiques en consultation mémoire. Les médecins ont souhaité y associer les psychologues. Cette demande a été relayée au CBPNCM, le Collectif Breton des Psychologues Neuropsychologues exerçant en Consultation Mémoire. Ce collectif, réuni en association depuis 2009, a pour objectif de partager des informations concernant la neuropsychologie clinique et de promouvoir toute action de diffusion d’information, de formation ou de recherche en neuropsychologie. Nous avons commencé à établir un état des lieux des pratiques dans les consultations mémoire de Bretagne. Afin que tous les membres du collectif puissent participer, un groupe de travail a élaboré un questionnaire visant à analyser l’activité clinique du psychologue neuropsychologue au niveau de ses conditions de travail (organisation des consultations, environnement matériel, …), de ses modalités d’intervention (entretien, évaluation, suivi, transmissions, prise en charge et orientation vers les relais extérieurs…), mais aussi de ses activités paracliniques (formation, recherche, …). Le questionnaire anonymisé comprenait des questions à choix multiples, venant interroger les collègues sur leur activité actuelle mais également sur les conditions et pratiques idéales. Pour exemple, une question portait sur le temps réellement disponible avec le patient et le temps dont les professionnels aimeraient disposer. Des questions ouvertes interrogeaient aussi sur les représentations des missions et pratiques. Ce questionnaire a ensuite été diffusé par mail à l’ensemble des adhérents en décembre 2014. 33 des 46 destinataires ont répondu individuellement et l’analyse des résultats (quantitative et qualitative) a débuté en mars 2015 en s’appliquant à reprendre fidèlement le lexique des professionnels. Les résultats corroborent notre pratique quotidienne en faisant émerger de nombreuses missions parallèles voire prioritaires à l’évaluation psychométrique. Par la suite, nous avons partagé ces représentations communes avec des médecins lors de réunions CMRR. Il en ressort que nos missions sont souvent méconnues du monde médical et paramédical, principalement celles concernant la prise en charge des patients, le soutien (patient et/ou entourage) ou l’orientation vers des relais extérieurs. Présentées au nom du collectif, ces missions ont été bien accueillies, permettant, avec les données quantitatives du questionnaire, l’émergence de critères de qualité, comme par exemple ne voir que deux patients par jour ou encore bénéficier de temps avec les familles. La richesse des réponses au questionnaire a rendu évidente la démarche d'écriture d'un livre blanc des pratiques en consultation mémoire, dont l'idée avait émergée au cours d’une journée de travail avec Martial Van Der Linden deux ans auparavant. Lors d’une des réunions trimestrielles du collectif, les membres ont élaboré le plan de ce livre blanc, dont l’écriture est en cours par les membres du CBPNCM sur la base des résultats de l’enquête. Au final, malgré l’éloignement géographique de ses membres, le CBPNCM a réussi à travailler d’une seule main dans le recueil d’informations comme dans la rédaction autour des pratiques cliniques, permettant ainsi de mieux les définir et les promouvoir. Une telle dynamique associative locale s’inscrivant dans un partenariat avec l’OFPN pourrait évoluer vers le partage national d’un livre blanc des pratiques en consultation mémoire. C’est cette démarche que nous souhaitons aujourd’hui partager, comme une illustration pratique de ce que notre profession peut réaliser de manière collégiale et pouvant servir au plus grand nombre.

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Une expérience de gestion de cas ou comment proposer un accompagnement écologique au long cours pour les personnes âgées à domicile

Date de création : 10/2016
Orateurs : Manon PAGANO

La majorité des missions proposées aux psychologues auprès des personnes âgées souffrants de troubles cognitifs et/ou psychiques s’inscrit dans une démarche diagnostique, d’accompagnement ponctuel et de soutien aux aidants. La dimension écologique dans les troubles psychiques et cognitifs du sujet âgé, si nécessaire pour un accompagnement qui fait sens pour le patient, semble trop rare pour nos pratiques du fait du cadre d’intervention des psychologues souvent cloisonné dans des services médicalisés (consultation mémoire, EHPAD, hôpitaux). Dans ce contexte, il est possible de regretter que nos missions soient trop souvent limitées à des évaluations psychométriques, peu individualisées et sans possibilités de travaux de réhabilitation cognitive écologique à domicile. En effet, une fois le diagnostic posé, en partie pour la connaissance des conclusions du bilan neuropsychologique, nous pouvons nous interroger sur nos propositions réelles et notre suivi de l’amélioration du quotidien des personnes souffrants de troubles cognitifs à domicile. Le plan Alzheimer 2008-2012 a mis en œuvre plusieurs moyens d’action auprès des populations âgées vulnérables et de leur famille, toutefois, on sait que la représentation des psychologues dans ce texte est très faible. Il existe tout de même, à travers les dispositifs MAIA (mesure 4), la création d’une compétence appelée Gestion de cas (mesure 5). Cette mission ouverte, entre autres, aux psychologues, consiste à réaliser une évaluation multidimensionnelle, puis un accompagnement régulier, intensif au long cours à domicile pour une population de plus de 60 ans en situation dite « complexe ». Il sera valorisant de rappeler l’intérêt de la neuropsychologie dans l’accompagnement en gestion de cas: par ses connaissances cliniques de l’expression des troubles cognitifs et psychiques, la relation d’aide et la sensibilité à garantir le bien-être psychique de la personne. Toutefois, la proposition d’une présentation orale dans le cadre du congrès de l’OFPN consistera surtout à démontrer en quoi la gestion de cas, après l’avoir définie, interroge nos pratiques en tant que psychologue et peut enrichir, alimenter en cohérence nos méthodes d’actions auprès des personnes âgées. Ainsi, à travers une expérience de quatre années, nous aborderons en quoi le travail du psychologue spécialisé en neuropsychologie dans un service de gestion de cas nécessite l’abandon d’un cadre et de nombreux outils. Aussi, il s’agira de démontrer comment cette nouvelle fonction peut enrichir nos connaissances de l’expression des troubles et améliorer le moyen de valoriser l’autonomie de la personne, par un accompagnement personnalisé au long cours, ancré dans son quotidien, son environnement, selon ses besoins et désirs. Ceci aussi pour présenter un moyen d’orienter nos actions vers un accompagnement qui gagne en sens, inscrit dans la réalité globale du patient, qui tient compte de son entourage et qui travaille en lien avec les autres professionnels. Enfin nous souhaitons exposer l’intérêt et les moyens à mettre en œuvre pour favoriser le travail d’intégration des sphères sanitaires et sociales auprès des personnes âgées souffrants de troubles cognitifs et psychiques et sensibiliser d’avantage le psychologue à la notion de « co-responsabilité » sur un territoire MAIA. L’expression des difficultés de la personne âgée en situation dite complexe étant d’origine multifactorielle, il s’agira d’encourager un travail interdisciplinaire, souhaitant décloisonner les sphères sanitaires/sociales, ville/hôpital, autour de la personne, afin de permettre une plus grande cohérence de prise en charge à domicile et permettre une analyse et une réponse fine à l’expression des problématiques de la personne.

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Remédiation musicale dans les pathologies neurodégénératives

Date de création : 10/2016
Orateurs : Priscilia CHEVREAU

L’étude que nous présentons vise à argumenter l’intérêt d’utiliser la musicothérapie comme outil de remédiation cognitive et comportementale dans les démences neurodégénératives. L’intérêt pour la musique dans le soin n’est pas nouveau, elle est citée pour la première fois en tant que thérapie en 1801 par Philippe Pinel. De nombreux travaux ont déjà œuvré pour démontrer sa pertinence dans la prise en charge des troubles cognitifs, affectifs et du comportement chez les patients. Le récent ouvrage coordonné par H. Platel et C. Thomas-Anterion (2014) souligne le rôle privilégié de la musique dans la médiation et la réhabilitation de la mémoire implicite, le langage et la plasticité cérébrale, en particulier dans la maladie d’Alzheimer. Nous avons proposé à 20 sujets, 12 femmes et 8 hommes, {âge moyen = 86,6 ans (4,6)} atteints d’une démence neurodégénérative de participer à des séances de musicothérapie en groupe. Nous avons comparé des données cognitives, affectives et comportementales avant et après la prise en charge. Le protocole compte 12 séances de musicothérapie réparties sur 4 à 6 mois en fonction des contraintes de santé des sujets ainsi que des contraintes institutionnelles. Les principaux résultats montrent une stabilisation des troubles cognitifs au cours de la prise en charge (MMSE : T= -1,05(19) ; p= N.S). Une évaluation plus fine met en évidence une amélioration des capacités cognitives globales (ADAS-COG : T= 2,14(19); p=0,04). Ce bénéfice étant probablement à mettre en lien avec un maintien des capacités exécutives sur le versant cognitif (BREF : T= -0,76(19); p= N.S) et une amélioration du fonctionnement exécutif sur le versant comportemental (Echelle frontale : T=5,675(19) ; p=0). Par ailleurs, les capacités discursives, évaluées avec l’échelle GECCO (Rousseau, 1995), attestent d’une diminution significative du pourcentage de discours inadéquat (T=3,45(19) ; p=0,003). Ces résultats témoignent de la pertinence d’utiliser la musique comme outil de médiation dans les prises en charge cognitivo-comportementales. Outre l’apport d’un bien être affectif (apaisement, régulation émotionnelle et comportementale, espace sonore sécurisant), la musique semble induire une cohérence et une stabilité cognitive et comportementale permettant de réduire les troubles des patients atteints de pathologies neurodégénératives. En ce sens, la musique peut être valorisée comme axe de soin et s’inscrire dans un projet thérapeutique au sein des structures de type Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ou Soins de Suite et Réadaptation.

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Apprentissages et anxiété : élaboration et évaluation d’un programme de relaxation et méditation de pleine conscience à destination d'enfants présentant des troubles spécifiques d'apprentissage et/ou un TDAH

Date de création : 10/2016
Orateurs : Eve PLATEAU et Samantha ASTIE

La réussite éducative est au cœur des préoccupations actuelles se plaçant comme un enjeu familial, sociétal et politique. 25 % des enfants ayant des difficultés scolaires ont un trouble spécifique des apprentissages. Les enfants porteurs d’un trouble « dys » et/ou d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ont des habiletés intellectuelles préservées ; on observe au cours de leur développement des troubles du traitement de l’information avec des déficits d’automatisation gênant la poursuite de leurs apprentissages et persistant à l’âge adulte. Il s’agit de troubles neurodéveloppementaux touchant le langage oral ou des apprentissages très spécifiques comme l’acquisition du langage écrit, le développement gestuel, les habiletés visuo-spatiales ou les capacités attentionnelles. Les études menées chez cette population montrent l’existence d’un déficit fréquent de la mémoire de travail, composante mnésique indispensable aux apprentissages. Un certain nombre de travaux en psychologie ont mis également en évidence que des troubles neurodéveloppementaux, tels que la dysphasie, la dyslexie, la dyspraxie et le TDA/H sont fortement corrélés aux troubles anxieux et dépressifs. Toute situation d’apprentissage entraîne une mobilisation affective qui interagit avec les processus cognitifs. Ainsi, l’anxiété constitue un comportement adaptatif visant à optimiser les performances, mais à un certain niveau, elle entraîne une dégradation. Il en résulte une incapacité à penser et à agir, avec une influence directe sur la cognition. Cette rigidité cognitive entrave la libre expression des possibilités de l’enfant, en altérant sa concentration et en bloquant sa mémoire de travail et l’accès à ses connaissances. L’anxiété devient un frein majeur pour les apprentissages. Celle-ci est d’autant plus forte chez les enfants avec un trouble « dys » et/ou un TDA/H du fait des échecs répétés malgré des efforts souvent considérables, conduisant parfois au renoncement. Partant du postulat que l’anxiété est une réponse complexe, mêlant les dimensions cognitive et somatique, les stratégies de contrôle proposées aux patients doivent être spécifiques et modulables. L’anxiété cognitive serait sensible aux stratégies de thérapies cognitives, et l’anxiété somatique pourrait être davantage traitée grâce aux méthodes de relaxation ou de biofeedback. Les programmes de type Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) ont prouvé leur efficacité sur les troubles émotionnels, à moyen et long terme, à la fois chez l'adulte et chez l'enfant. De nombreux enfants avec un trouble de l’apprentissage et/ou un TDA/H sont suivis en TCC individuelle. Mais l’évaluation de l’efficacité de cette prise en charge pour eux est encore en questionnement et la plupart des programmes déjà établis ne tiennent pas compte des difficultés affectives particulières que peuvent présenter ces sujets. Compte tenu de la forte comorbidité entre les troubles des apprentissages et les troubles émotionnels, il peut être utile d'élaborer un programme adapté aux enfants présentant un trouble « dys » et/ou un TDA/H. Après une présentation des aspects théoriques, nous exposerons un programme adapté en 6 séances à destination d’enfants âgés entre 7 et 12 ans, et basé sur la relaxation et la méditation de pleine conscience. Ce programme a pour objectif d'aider le patient à s’approprier des stratégies d’intervention susceptibles d’optimiser le contrôle de l’anxiété. En réajustant son système émotionnel, l’enfant restaure son estime de soi et se conforte dans ses convictions qu’il est capable de réussir. Au travers de cette étude, nous évaluons le niveau d'anxiété chez les enfants avec un trouble d'apprentissage et/ou un TDA/H ainsi que l'impact sur l'anxiété d'un engagement dans une prise en charge de relaxation/ méditation groupale. Les outils d’évaluation pré et post-étude seront présentés, ainsi que les premiers résultats.

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Intérêt des processus visuo-perceptifs et attentionnels dans la prévention et la prise en charge de troubles cognitifs chez l’enfant

Date de création : 10/2016
Orateurs : Laurie LEIBNITZ

L'utilisation sans cesse croissante des supports avec écrans, à la fois dans les activités scolaires et familiales, conduit à considérer de plus près l'importance des processus engagés dans toute activité visuelle, à savoir les processus visuo-perceptifs et attentionnels. Cela est d'autant plus vrai que ces processus représentent des indices précieux pour l'évaluation des troubles cognitifs chez l’enfant. Les processus visuo-perceptifs (holistique, analytique et visuo-spatial) correspondent aux différents traitements permettant à la fois de reconnaître un stimulus visuel et d'optimiser cette reconnaissance. Le traitement holistique permet d’extraire la forme globale d’un objet visuel. A l’inverse, le traitement analytique permet d'identifier les éléments composant cet objet indépendamment de sa forme globale. Enfin, le traitement visuo-spatial permet d’analyser les relations spatiales des éléments composant un objet visuel les uns par rapport aux autres. L'attention visuelle sélective intervient dans la sélection de l'information à traiter de celles à ignorer. Plusieurs études ont mis en lien un déficit visuo-perceptif ou attentionnel avec les troubles du langage écrit et/ou les compétences praxiques (Bellocchi et al., 2013). De même, les enfants autistes, prématurés ou avec un trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) présenteraient des performances atypiques à des épreuves engageant la perception visuelle et l’attention visuelle (Muneaux et Ducrot, 2014). Pourtant, à notre connaissance, il existe peu d’outils chez l’enfant permettant d’évaluer spécifiquement ces deux types de processus. En effet, la plupart des tests qui évaluent ces derniers impliquent des processus cognitifs supplémentaires telles que les connaissances sémantiques (e.g., formes géométriques ou des dessins d'animaux). De fait, les capacités visuo-perceptives et attentionnelles de l'enfant lors de la passation de ces tests pourraient être influencées par l’intervention d’autres processus, ce qui ne permet pas une évaluation spécifique des capacités visuo-perceptives et attentionnelles. Nous avons recensé un petit nombre d'épreuves évaluant spécifiquement les processus visuo-perceptifs et/ou attentionnels. Cependant ces dernières ne sont pas étalonnées pour les enfants de moins de 6 ans. Or, il serait intéressant d’évaluer ces processus précocement afin de prévenir et d’améliorer la prise en charge des troubles neurodéveloppementaux en lien avec un déficit de ces processus. Dans ce contexte, nous avons développé une batterie informatisée composée de quatre épreuves évaluant spécifiquement les processus visuo-perceptifs et attentionnels. Trois d’entre elles ciblent chacun des processus visuo-perceptifs (le traitement holistique, le traitement analytique et le traitement visuo-spatial) et une quatrième épreuve engage les capacités visuo-attentionnelles. De plus, les épreuves ont été créées de telle sorte que l’implication des autres processus cognitifs soit minimisée (e.g., les stimuli correspondent à des formes non familières et sans signification). Dans un premier temps, nous présenterons l’apport de cette batterie par rapport à d'autres outils normés. Dans un deuxième temps, à la lumière d’études de cas, nous discuterons la prise en compte des processus visuo-perceptifs et attentionnels dans la prise en charge : 1) de troubles de l’apprentissage tels que les troubles d’acquisition de la coordination (TAC) ou la dyslexie et 2) des troubles cognitifs associés à l’une des maladies génétiques les plus fréquentes, la neurofibromatose de type 1. Enfin, les performances à la batterie seront mises en lien avec les futures capacités en lecture afin d'évaluer le potentiel préventif de cette batterie.

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De la théorie à la pratique, du savoir au savoir-faire, comment former les étudiants ?

Date de création : 10/2016
Orateurs : Marie DE MONTALEMBERT-REMY et Guillaume PERODEAU

La formation universitaire en neuropsychologie connaît un essor considérable ces dernières années. L’objectif de ces formations est de permettre un approfondissement disciplinaire, tant théorique, que méthodologique et pratique. Les Masters professionnels en neuropsychologie s’inscrivent dans la transmission d’une psychologie clinique (Quaglino et Gely-Nargeot, 2014). Les étudiants bénéficient ainsi d’enseignements théoriques concernant les pathologies de la cognition, la méthode clinique, la conduite de l’anamnèse, la construction, la réalisation du bilan neuropsychologique, la rédaction du compte rendu ainsi que la prise en charge neuropsychologique. Ces connaissances doivent constituer un socle de savoirs nécessaires et indispensables à leur devenir de psychologue, tout en s’articulant avec leurs stages pratiques. Comment peut s’opérer une transmission des savoir-faire, du savoir-être, lorsque le savoir théorique est omniprésent au cœur des formations et que, trop souvent, la transmission est coupée de toute réalité clinique ? Comment peut s’opérer cette transmission alors que les pratiques sont multiples ? La formation des étudiants doit autoriser une approche intégrée de la complexité des individus, et aux enseignements fondamentaux doivent répondre la méthode clinique, la construction du bilan neuropsychologique au lit du patient. Comment élaborer un terrain d’entente entre universitaires et praticiens afin que l’étudiant puisse trouver au sein des savoirs une aptitude à être, à ce qu’aux savoirs théoriques, l’université lui laisse une place pour être ? C’est autour de cette réflexion que cette communication s’axera, à travers un dialogue mené entre une universitaire et un praticien, qui tendent tous deux à trouver une juste balance entre savoirs, savoir-être et savoir-faire dans la formation des étudiants en neuropsychologie.

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Etre psychologue spécialisé en neuropsychologie aujourd’hui : état des lieux, défis et perspectives

Date de création : 10/2016
Orateurs : Amélie PONCHEL

La neuropsychologie est une spécialité jeune et dynamique au sein de la psychologie. Elle permet d’intégrer, selon une approche globale, les traits psychopathologiques avec la dynamique émotionnelle et cognitive singulière du sujet. Nous tenterons de définir ce qui fait qu’un psychologue est spécialisé en neuropsychologie. Il s’agit avant tout d’un psychologue clinicien dont le sujet d’intervention est le patient dans toute sa complexité. Le psychologue spécialisé en neuropsychologie base sa pratique sur une grille de lecture spécifique, au carrefour de la psychopathologie, de la psychologie cognitive, de la neurologie et des neurosciences. Depuis 1992 et la création du premier DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées) à l’université de Savoie, la neuropsychologie est devenue une spécialité de la psychologie à part entière. D’abord confinés aux services de neurologie et de gériatrie, les psychologues spécialisés en neuropsychologie montrent désormais leurs apports dans des lieux d’intervention plus variés. Après une période de relative facilité d’insertion professionnelle due à la nouveauté de la spécialité, les psychologues spécialisés en neuropsychologie font désormais face à un marché du travail peu favorable, à l’instar de leurs collègues psychologues d’autres spécialités. Au-delà du contexte socio-économique français, ces difficultés peuvent être mises en lien, au moins en partie, avec l’augmentation exponentielle du nombre de formations en psychologie ces quinze dernières années. Les difficultés d’insertion professionnelle sont par ailleurs associées à des conditions de travail non optimales que nous discuterons. Au-delà de ces difficultés, la neuropsychologie est un domaine dynamique tant au niveau scientifique, professionnel et associatif. Nous évoquerons les nombreux rassemblements et associations de professionnels qui se sont développés au niveau local et national. Ces rassemblements sont portés par des professionnels partageant une volonté d’échanges sur leurs pratiques. Depuis 2014, l’Organisation Française des Psychologues spécialisés en Neuropsychologie (OFPN) vise à la promotion de la pratique neuropsychologique par les psychologues au niveau national. L'apport de ces initiatives pour la défense de notre spécialité sera discuté.

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ClaCoS : une batterie d’évaluation de la cognition sociale pour une prise en charge dimensionnelle

Date de création : 10/2016
Orateurs : Lindsay BRENUGAT et Zelda PROST

La cognition sociale est définie comme l'ensemble des processus de traitement de l'information qui sous-tendent les relations interpersonnelles (Adolphs, 2001). Elle rassemble des processus hétérogènes comme le traitement des informations émotionnelles faciales et prosodiques, la théorie de l’esprit, le style attributionnel et les capacités de perception et de connaissances sociale. Elle est primordiale au bon fonctionnement social et permet l’adaptation du sujet dans son environnement. En psychiatrie adulte, des difficultés d’interactions et d’adaptation comportementale sont rapportées au quotidien par les personnes souffrant de schizophrénie et de trouble autistique. Ces troubles semblent liées à un déficit des processus de cognition sociale qui serait un prédicteur du handicap psychique, causant ainsi des répercussions dans tous les domaines de fonctionnement. Il existe aujourd’hui de nombreux outils permettant d’évaluer les composantes de cognition sociale néanmoins, ils sont souvent multidéterminés et présentent des propriétés psychométriques faibles (Pinkham et al., 2013). Malgré des avancées notables dans le domaine de la cognition sociale ces dernières années, l’évaluation des processus qui constituent ce domaine n’est pas consensuelle et il est donc aujourd’hui difficile de comparer l’intérêt d’une prise en charge thérapeutique par rapport à une autre. C’est de ce constat qu’est né le projet ClaCoS - Consensus autour de la Cognition Sociale - développé par l’équipe « cognition sociale » du GDR 3557, qui regroupe des infirmiers, neuropsychologues et psychiatres de différentes équipes hospitalières françaises. L’équipe se réunit depuis 2013 dans l’objectif de sélectionner et de développer des outils d’évaluation pertinents d’un point de vue clinique et scientifique pour investiguer l’ensemble des composantes de la cognition sociale dans le spectre autisme/schizophrénie. La première étape a consisté à sélectionner les dimensions indispensables à évaluer dans le champ de la cognition sociale : la perception des émotions, la théorie de l’esprit, le style attributionnel ainsi que la perception et la connaissance des conventions sociales. A ces quatre dimensions centrales ont été ajoutées l’empathie, ainsi que l’évaluation de la conscience qu’ont les patients de leurs propres difficultés dans le champ de la cognition sociale. Ce premier travail a permis le développement de la batterie ClaCos. Actuellement, l’équipe du GDR travaille sur une étude comparant les déficits de cognition sociale chez des personnes présentant un trouble du spectre schizophrénique et des personnes présentant un trouble du spectre autistique car ces deux pathologies partagent des signes cliniques, des dysfonctionnements cognitifs et des anomalies étiopathogéniques communes. Cette étude comparative a pour but d’obtenir des normes cohérentes pour chacun des tests utilisés et d’étudier les liens entre cognition sociale, symptomatologie clinique et processus neurocognitifs. Ce type d’évaluation nous permet de proposer des prises en charges au moyen de programmes de remédiation de la cognition sociale individualisés en fonction des profils de cognition sociale observés et selon les dimensions altérées. Différents cas cliniques vous seront présentées afin d’illustrer les parcours de soins possibles.

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Spécificité du psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie dans un parcours de rétablissement en santé mentale

Date de création : 10/2016
Orateurs : Sophie MOREL et Maeva ROULIN-CHARITAR

Nous travaillons toutes deux en psychiatrie adulte dans deux structures différentes, un Centre de Réhabilitation PsychoSociale (CRPS) et un Réseau de santé (RéHPsy), qui sont dédiées aux personnes vivant avec une maladie mentale et stabilisées médicalement. Notre intervention visera à décrire comment, en tant que psychologues cliniciennes spécialisées en neuropsychologie, nous nous sommes intégrées dans nos structures respectives de psychiatrie adulte et quelles sont les spécificités que nous avons voulu apporter aux usagers et aux équipes. Dans un premier temps, nous reviendrons sur le concept de rétablissement en santé mentale et sur l'approche spécifique qu'il nécessite dans l'accompagnement des personnes. En effet, un parcours de rétablissement implique une articulation des différents secteurs (social, médico-social et sanitaire) dans un partenariat avec la personne accompagnée, pour mener des interventions visant notamment à favoriser l'autonomie, l'insertion sociale et professionnelle et la reprise du pouvoir d'agir (empowerment) ; l’objectif principal étant une amélioration du bien-être et de la qualité de vie, au sens de la personne elle-même. Nous décrirons nos rôles et nos outils dans l'accompagnement des personnes en situation de handicap psychique vers le rétablissement : au sein du RéHPsy, le référent de parcours intervient lorsque les prises en charges classiques ne suffisent plus à maintenir la personne dans son environnement. Il reçoit des personnes afin de les accompagner dans leur projet de vie. L’objectif pour le référent est de connaitre la personne, puis de réfléchir avec elle aux changements vers lesquels elle souhaite s’engager. Pour cela, différents moyens sont à disposition de l’équipe que forme le référent et l’usager : l’outil AERES, l’équipe spécialisée dans l’évaluation du handicap psychique, l’accès à des évaluations spécifiques financées par le Réseau, les « conventions de stage RéHPsy » et les ressources de la communauté souvent partenaires du RéHPsy. D’autre part, au sein du CRPS, le psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie intervient dans les différentes étapes du parcours de la personne dans la structure : évaluation pluridisciplinaire, synthèse globale, restitution et prise en charge. Lors de cette étape, différents outils sont utilisés : la remédiation cognitive, l’entraînement aux habiletés et aux compétences sociales et la psychoéducation, auxquels sont associés des interventions de développement et renforcement des ressources personnelles. Secondairement, nous souhaitons illustrer nos propos en présentant une étude de cas mettant en évidence l’articulation de nos deux structures dans le cadre de l’accompagnement d’une personne vers le rétablissement en santé mentale. Nous présenterons la situation de M. GQ ayant sollicité le réseau RéHPsy et pour lequel un accompagnement par le référent de parcours a été proposé. Après évaluation de sa situation, de ses attentes et de ses projets, M. GQ a pu bénéficier d'une orientation vers le CRPS et d'une prise en charge au sein de cette structure. Nous verrons ainsi l’importance d’un accompagnement double, à savoir global et individualisé, pour tendre vers le rétablissement.

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Contrôle des crises et régulation des émotions par GSR biofeedback dans l’épilepsie pharmacorésistante

Date de création : 10/2016
Orateurs : Iliana KOTWAS

Parmi les patients souffrant d'épilepsie, 30 % restent résistants aux médicaments malgré l'administration optimale des traitements pharmacologiques. Le caractère imprédictible et incontrôlable des crises est l’un des aspects les plus invalidants de la maladie. Par ailleurs, des troubles anxieux et dépressifs sont des comorbidités psychiatriques très fréquemment associées à l’épilepsie et selon les patients cela impacte négativement leur qualité de vie, encore plus que les crises elles-mêmes. En outre, de nombreux patients rapportent que leurs crises sont déclenchées par des facteurs émotionnels, particulièrement le stress, et développent des techniques pour en contrôler l’apparition. Les approches par rétrocontrôle biologique, appelées biofeedback, permettent aux patients de développer des stratégies personnelles efficaces pour contrôler leurs crises. Le biofeedback sur la conductance cutanée (GSR) a pour objectif de réduire l’excitabilité corticale en augmentant le niveau d’éveil périphérique sympathique. Nagai et al ont rapporté une réduction moyenne de la fréquence des crises d’environ 50 % chez des patients pharmacorésistants après 12 séances. Des résultats similaires associés à un effet positif sur des évaluations psychométriques de la dépression et de la perception des affects négatifs chez des patients souffrant d’épilepsie pharmacorésistante dont les crises sont déclenchées par des facteurs émotionnels (PSE-EMO) ont été rapportés, suggérant l’intérêt de cette méthode dans la régulation des émotions. Cette étude vise à explorer l’impact d’une thérapie par GSR biofeedback sur les réponses émotionnelles chez des PSE-EMO. 15 patients PSE-EMO sous médication stabilisée ont suivi 12 séances de GSR biofeedback. Des évaluations des symptômes anxieux et dépressifs, du stress perçu et des stratégies de régulation des émotions par échelles psychométriques ont été réalisées avant et après la thérapie. Les réponses physiologiques aux émotions (GSR, rythme cardiaque) ont également été mesurées par un paradigme de régulation émotionnelle. Cette tâche consiste à présenter 5 séquences de films induisant des réponses émotionnelles (gaieté, tristesse, peur, dégoût et apaisement) et se déroule en deux parties : 1) Attention : les participants doivent être attentifs aux émotions qu’ils ressentent en visionnant les films et en faire l’expérience complète. 2) Suppression : les participants doivent contrôler les émotions ressenties en supprimant toute réponse émotionnelle. Ces données sont comparés à un groupe de patients contrôle sous traitement usuel. Le recueil des données du groupe contrôle ainsi que le traitement des données physiologiques relatives au paradigme de régulation émotionnelle sont en cours. Néanmoins, une amélioration sur les symptômes anxieux et dépressifs, ainsi que sur le stress perçu et la régulation des émotions négative est observée à travers les évaluations psychométriques chez les patients qui ont suivi les séances de GSR biofeedback. L’absence de groupe biofeedback placebo ne permettra pas de conclure complètement à l’efficacité de la thérapie indépendamment du thérapeute, d’autres études randomisées en aveugle seront nécessaires. Néanmoins, cette technique présente l’avantage d’augmenter rapidement le sentiment de contrôle et d’efficacité personnelle, l’ajustement des stratégies se faisant en cours de production et évitant l’apprentissage de stratégies inefficaces. Elle représente alors une perspective prometteuse comme stratégie thérapeutique complémentaire pour les épilepsies pharmacorésistantes tant sur le plan de la fréquence des crises que sur celui des comorbidités associées.

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Neuro-rééducation de la négligence spatiale avec l’EEG neurofeedback

Date de création : 10/2016
Orateurs : Arnaud SAJ

La négligence spatiale est l'un des syndromes neuropsychologiques les plus fréquents et invalidants après un accident vasculaire cérébrale de l’hémisphère droit. Les patients atteints de négligence spatiale ne parviennent pas à signaler, orienter, ou verbalement décrire les stimuli situés dans leur hémi-espace gauche. La négligence spatiale est l'un des principaux facteurs, sous-jacents de mauvais pronostic fonctionnel. Diverses techniques de réhabilitation ont essayé d’améliorer les signes de négligence spatiale mais de manière non significative. Dans cette prise en charge, nous avons étudié les effets de l'EEG neurofeedback (EEG-NFB) chez les patients négligents, en fournissant des signaux en temps réel basés sur l'activité des ondes Alpha au niveau du cortex pariétal, et ainsi rééduquer les patients à réguler leur activité corticale. Nous avons testé trois patients (âge moyen 54,3+16,8, 1 femme, tous droitiers) victime d’un AVC droit. La négligence a été évaluée à l’aide de trois tests : la bissection de lignes, la copie de scène et le test des cloches avant (Avant-NFB), juste après (Après-NFB) et une semaine après (S1- NFB) la rééducation par l’EEG-NFB, sans aucune information sur leurs performances entre les sessions. L’EEG-NFB a été utilisé pour enregistrer, traiter et traduire les informations en temps réel de l'activité corticale. Le paramètre surveillé était le niveau de puissance des ondes Alpha au niveau intra-pariétal droit, ce qui correspond à l'électrode P4 dans le système de positionnement de l'EEG. On a demandé aux patients d'essayer d'abaisser leurs ondes Alpha au cours d'une session de 30 min. Le feedback correspondant à cette diminution est le déplacement ou non d’un vaisseau spatial lorsque l'onde Alpha est inférieure ou supérieure au seuil. Tous les patients ont donné leur consentement éclairé. Cette étude a été réalisée en conformité avec les principes de la déclaration d'Helsinki. Les patients négligents présentent une anomalie latéralisée droite, avec une augmentation de la puissance de l’onde Alpha, compatible avec les résultats de la littérature. Immédiatement après l’EEG-NFB, la puissance de l’onde Alpha est inversée de manière significative par rapport à avant l'EEG-NFB. Sur le plan comportemental, le pourcentage d'erreur totale pour les trois épreuves cliniques a diminué de façon significatif après l'EEG-NFB. D’autre part, ces améliorations comportementales ont été corrélées avec une augmentation de la variabilité post-NFB de puissance alpha (R = 0.83, p <0,05). Cette étude montre pour la première fois que les signes de négligence peuvent être améliorés en une seule séance, même si cette récupération reste limitée dans le temps. La neuro-rééducation par l’EEG-NFB consistait à réduire l’onde Alpha de l’hémisphère droit (8-12Hz), au niveau du cortex pariétal (électrode P4), en vue de modifier la variabilité fonctionnelle de cette région, ainsi que les mécanismes de plasticité. La rééducation par l'EEG-NFB semble améliorer les déficits attentionnels en induisant une activation interhémisphérique plus équilibré des réseaux fronto-pariétal. Ces résultats semblent être similaires à ceux de l’adaptation prismatique. De plus, cette méthode d'EEG pourrait être appliquée à d'autres déficits neurologiques comme l'hémianopsie ou l'hémiparésie, mais également psychiatrique (dépression, anxiété, impulsivité). En comparaison aux autres thérapies émergentes telles que la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) et la stimulation magnétique transcrânienne en courant continu (STCC), les avantage de l'EEG-NBF sont son faible coût, sa sécurité (seule le fonctionnement naturel du cerveau est impliqué), et le fait qu'il soit indolore. Pris ensemble, les qualités et les résultats de cette technologie innovante ouvrent de nouvelles perspectives pour neuro-réadaptation en général.

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Recommandations HAS : “Reprise de la conduite automobile après lésion cérébrale acquise non évolutive” : ce qui change dans nos pratiques

Date de création : 10/2016
Orateurs : Véronique BOURRAT SALDUCCI

La Haute Autorité de Santé a accordé son label à la recommandation de bonne pratique « Reprise de la conduite automobile après lésion cérébrale acquise non évolutive » en Janvier 2016. L’OFPN, à travers la participation de plusieurs de ses membres, a concouru à l’élaboration de cette recommandation, tant au niveau des réflexions préparatoires, que du groupe de travail lui-même ou de la relecture. L’objectif principal de cette recommandation de bonne pratique est de définir comment repérer, évaluer et accompagner les personnes qui souhaitent reprendre la conduite automobile après traumatisme crânien (TC), accident vasculaire cérébral (AVC), accident ischémique transitoire (AIT) ou après une autre lésion cérébrale acquise non évolutive (anoxie cérébrale, encéphalite, méningo-encéphalite). Après avoir présenté le contexte et les grandes lignes de la recommandation, nous nous attarderons plus précisément sur le rôle du psychologue spécialisé en neuropsychologie dans l’évaluation des capacités requises pour la reprise de la conduite automobile. Nous détaillerons également l’intérêt de sa participation, au-delà de l’évaluation. En effet, le bilan neuropsychologique peut concourir à la compréhension des éventuelles difficultés rencontrées lors de l’évaluation sur route ; il s’agira alors d’apporter les éléments utiles à la mise en œuvre d’un programme individualisé de réentrainement. Nous ouvrirons enfin une réflexion sur les perspectives pour notre profession, tant dans le domaine de la clinique quotidienne que des futurs travaux de recherche à mener.

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Remédiation cognitive de l’impulsivité et de la distractibilité chez des adultes TDAH

Date de création : 10/2016
Orateurs : Agathe MARCASTEL et al.

Le Trouble Déficit de l’Attention avec/sans Hyperactivité (TDAH) touche, en France, environ 1,5 millions d’adultes. Ce trouble neurodéveloppemental se manifeste alors essentiellement par un sentiment d’agitation intérieure, des difficultés de concentration et/ou une impatience motrice. Il affecte profondément la vie de l’adulte (difficultés d’organisation, de planification, labilité de l’humeur, faible tolérance à la frustration, faible estime de soi, rejet social) et élève considérablement les risques de possession ou recel de drogues, abus d’alcool, mauvaise gestion des finances ou conduite à risques au volant. Cela fait du TDAH chez l’adulte un problème de santé publique préoccupant. La thérapeutique classique est le traitement par psychostimulant. Cependant, des contre-indications existent. Les alternatives sont un suivi psychothérapeutique et psychomoteur, la méditation de pleine conscience, le neurofeedback ou encore la remédiation cognitive. Cette dernière, connue pour réduire les troubles attentionnels développementaux ou acquis, est utilisée chez l’enfant TDAH mais encore peu chez l’adulte, et son impact est rarement évalué objectivement. L’enjeu est pourtant important car les recommandations actuelles préconisent d’associer plusieurs types de prises en charges. Le but de l’étude était de créer une batterie d’évaluation neuropsychologique pour caractériser finement le profil attentionnel d’adultes TDAH au moyen de données comportementales et en EEG, puis de concevoir et tester une remédiation cognitive ciblant le contrôle de l’impulsivité et de la distractibilité. Cette batterie comporte des épreuves standardisées (issues de la TAP) et des expériences créées au laboratoire afin de mesurer les capacités d’inhibition de réponse (contrôle de l’impulsivité) et de suppression d’interférences (contrôle de la distractibilité). Un étalonnage est en cours pour ces épreuves dont l’objectif est de répondre à la demande actuelle de tests en modalité auditive et de difficulté croissante. L’originalité est aussi d’évaluer l’inhibition dans des contextes où les ressources attentionnelles sont plus ou moins mobilisées pour d’autres traitements, comme dans la vie quotidienne. Les résultats de vingt adultes TDAH permettent de dégager deux profils : l’impulsivité de certains n’apparaît que dans le contexte de tâches difficiles, alors qu'elle apparaît seulement dans des tâches simples et ennuyeuses chez d’autres. Différentes facettes du dysfonctionnement inhibiteur sont ainsi appréhendées, et complétées par l’analyse des potentiels évoqués dans une épreuve de Go/No-go en EEG. Cette dernière met aussi en évidence une inhibition de réponse qualitativement différente chez les adultes TDAH (faible amplitude de l’onde N2, traduisant une faible anticipation de l’inhibition, au profit de l’onde P3 reflétant une simple interruption d’action au dernier moment). Complété par l’entretien diagnostique pour le TDAH chez l’adulte (DIVA) et des échelles de qualité de vie, ce bilan précise les fonctions déficitaires et personnalise la prise en charge. Le programme de remédiation cognitive élaboré comporte des exercices informatisés audio-visuels adaptés aux adultes, avec une difficulté croissante au fil des séances pour maintenir la motivation. Ils ciblent le contrôle volontaire de l’inhibition et la suppression d’interférences pour réduire l’impulsivité et la distractibilité, évaluées par le bilan et les corrélats ERP de l’inhibition. Pour évaluer la spécificité de cet entraînement, le protocole est réalisé en crossover : chaque participant réalise aussi une autre phase de remédiation (écoute attentive de livres audio exerçant implicitement l’attention soutenue) ne portant pas sur l’inhibition pour faire ressortir l’effet spécifique du programme. Les résultats d’une étude pilote (huit patients) sont encourageants. Six ont tiré profit des exercices, avec une accélération des réponses n’affectant pas l’exactitude, et une normalisation de l’amplitude des ondes N2 et P3. Actuellement, vingt adultes TDAH ont passé le bilan et cinq débutent l’entraînement. Les données, traitées en juillet, permettraient une présentation des résultats au Congrès.

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Remédiation neuropsychologique dans le TDAH : quels choix pour le neuropsychologue ?

Date de création : 10/2016
Orateurs : Charlotte SEGUIN

La proposition de cette communication orale concerne la pratique du neuropsychologue en pédiatrie fréquemment orientée vers l’évaluation des troubles attentionnels, notamment pour suspicion d’un trouble déficitaire de l’attention (TDAH), en raison d’une prévalence élevée (entre 3 et 7 %). Alors que l’évaluation du TDAH représente une activité courante en neuropsychologie pédiatrique, la phase de rééducation reste peu développée. Le cadre de référence de ces rééducations concerne plus largement celui des fonctions exécutives chez l’enfant cérébrolésé apportant ainsi un certain ancrage théorique. La dynamique développementale du TDAH diffère néanmoins largement des processus de récupération et de plasticité cérébrale sous-jacents aux lésions acquises. La revue de la littérature portant sur ce sujet permet d’identifier divers outils ou procédures variant tant au niveau de la forme que du fond. Cette importante hétérogénéité (papier-crayon, logiciels, réalité virtuelle, neurofeedback, rééducation, stimulation, métacognition, guidance parentale,…) conduit le neuropsychologue à faire des choix délicats pour établir un protocole de prise en charge pour son patient sans pouvoir être guidé par des études de validation scientifique peu ou pas réalisées. L’objectif de ce travail est donc issu d’un constat clinique conduisant le neuropsychologue exerçant en pédiatrie à choisir une procédure de prise en charge cohérente d’un point de vue cognitif et neuropsychologique, argumentée au niveau de la validation scientifique, et adaptée à la population des troubles du neurodéveloppement sur le plan écologique. Après 10 ans de pratique en pédiatrie, ces questions cliniques m’ont ainsi conduite à réaliser un travail doctoral, actuellement en cours, pour évaluer les procédures de prise en charge neuropsychologique dans le TDAH. Deux procédures ont été sélectionnées : la prise en charge métacognitive (top-down) et la prise en charge rééducative (bottom up). Cette étude prospective, contrôlée et randomisée, compare les effets d’une intervention neuropsychologique spécifique visant le trouble de l’inhibition considéré comme central dans le TDAH (Barkley) avec ceux d’une intervention cognitive non spécifique. Les patients inclus dans l’étude, âgés de 9 à 13 ans, présentent un TDAH avec trouble de l’inhibition, dans un contexte de potentiel intellectuel normal, sans antécédent neurologique, ni atteinte sensorielle ou motrice, et sans traitement. Les critères principaux de jugement utilisent la ligne de base habituelle dans une rééducation neuropsychologique : il s’agit de comparer le nombre de subtests pathologiques avant et après intervention (et un contrôle à + 6 mois). Les subtests utilisés dans cette étude sont volontairement des outils utilisés en routine clinique afin d’apprécier une reproductibilité des résultats, et visent spécifiquement les processus d’inhibition (Seguin et al). Les résultats préliminaires du groupe expérimental montrent une amélioration significative du critère principal de jugement (diminution du nombre de subtests neuropsychologiques pathologiques avant/après le protocole). Suite au protocole, 93 % des familles « arrivent à trouver des solutions pour faire face aux difficultés d’attention ». Bien que préliminaires, les résultats permettent de discuter des intérêts et limites des procédures de prise en charge dans le TDAH. Il sera nécessaire de confirmer ces résultats par l’augmentation de la taille des groupes et de discuter de la spécificité du groupe expérimental comparativement au groupe contrôle. A la suite, l’édition et la diffusion du matériel en accès libre ainsi que l’adaptation de ces rééducations à d’autres contextes pathologiques chez l’enfant (épilepsie, syndromes…) constituent les perspectives à plus long terme de ce travail. Plus largement, cette communication vise à discuter des choix interventionnels en neuropsychologie développementale et des aides à la sélection d’outils de prise en charge tant sur le plan scientifique que clinique dans une démarche d’evidence based practice.

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Groupe thérapeutique intégratif innovant pour enfants TDA/H et leurs parents

Date de création : 10/2016
Orateurs : Magali REBATTEL

Le TDA/H de l’enfant et de l’adolescent est un trouble développemental et neurobiologique, d’origine multifactorielle, et un diagnostic relativement récent en psychiatrie de l’enfant. Sa prévalence est de 3 à 5 % des enfants d’âge scolaire. Il représente 1/3 des consultations en pédopsychiatrie, en raison des répercussions tant sur le plan familial, que social et scolaire. Outre les difficultés attentionnelles et de comportement qu’il induit, il est fréquemment associé à d’autres troubles psychiatriques et neurodéveloppementaux, notamment le trouble oppositionnel avec provocation (40 %), les troubles anxieux (25 %), les troubles dépressifs (10 à 40 %) et les difficultés scolaires (20 à 25 % de troubles d’apprentissage). Les enfants qui présentent un TDA/H ont pour beaucoup un déficit d’estime de soi et des difficultés relationnelles avec problème de régulation comportementale et émotionnelle. Au travers de l’illustration d’un groupe thérapeutique intégratif, sera décrit l’intérêt d’une thérapie alliant techniques cognitivo-comportementales, de régulation des émotions (type mindfulness) et de remédiation cognitive, avec pour objectif l’amélioration de la gestion émotionnelle, des compétences sociales et de l’affirmation de soi mais aussi l’investissement scolaire. En parallèle des groupes d’enfants, est proposé aux parents un programme de guidance parentale inspiré du programme de Barkley, dont l’efficacité clinique dans la prise en charge des enfants TDA/H n’est plus à prouver, auquel a été intégré des techniques issues de la pleine conscience, des thérapies d’acceptation et d’engagement et de la psychologie positive. L’apport de ce type de thérapies, issues de la 3ème vague des TCC, dans l’accompagnement des parents d’enfants ayant un TDA/H présente un caractère innovant. Cette double prise en charge a pour objectif d’une part une amélioration clinique du patient sur le plan des affects anxio-dépressifs, de ses interactions sociales et de sa motivation scolaire mais aussi une amélioration de la relation parents/enfant et une diminution du stress parental.

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Prix du poster avec le soutien de Dunod

Date de création : 10/2016
Orateurs : Comité local d’organisation

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Regards croisés : échanges avec la salle

Date de création : 10/2016
Orateurs : Comité scientifique

Echanges avec la salle en clôture du congrès.

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Édition 1

Allocution d'introduction

Date de création : 10/2012
Orateurs : Comité scientifique et comité d’organisation

Mot de bienvenue, présentation des comités scientifique et d'organisation. Comité scientifique : Antoine Arents, Emmanuel Barbeau, Céline Bertolat, Dominique Cazin, Karine Collomb, Jérome Erkes, Valérie Hahn-Barma, Pierre-Yves Jonin, Sylvie Martins, Carole Pelix, Véronique Querbes-Duret, Stéphane Raffard, Audrey Reulet, Hayate Selmaoui, Virginie Voltzenlogel. Comité d'organisation: Véronique Querbes-Duret, Carole Pelix, Audrey Reulet ,Nazmiye Uzun, Marie-Pierre Dupont, Emmanuel Barbeau, Virginie Voltzenlogel, Sylvie Martins, Fanny Desseint, Cécile Pierron, Hayate Selmaoui.

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L'identité professionnelle du psychologue-neuropsychologue : enjeux et moyens

Date de création : 10/2012
Orateurs : Martial VAN DER LINDEN

Face à la médicalisation, la pathologisation et la neurobiologisation croissantes du fonctionnement psychologique, on n’a jamais eu autant besoin de psychologues cliniciennes/cliniciens capables de proposer une interprétation psychologique des difficultés d’une personne et un projet d’intervention, prenant en compte la complexité des facteurs en jeu, permettant d’appréhender la personne dans sa globalité et dans son individualité et élaborés à partir de cadres conceptuels empiriquement fondés. Nous montrerons et illustrerons en quoi ce constat vaut tout autant pour la pratique des psychologues cliniciennes/cliniciens travaillant dans le domaine de la neuropsychologie. Cette approche « à coups de projecteur multiples et complémentaires » et « centrée sur la personne » nécessite de s’affranchir d’une formation en psychologie clinique articulée autour d’une école de pensée ou focalisée sur un domaine particulier du fonctionnement psychologique. Il faudra aussi que les psychologues cliniciennes / cliniciens se fédèrent et communiquent autour d’un tel projet, tout en entretenant des relations aussi harmonieuses que possible avec les autres intervenants cliniques. Le développement d’une telle approche nécessitera de vaincre les dogmatismes, les oppositions simplificatrices entre écoles, ainsi que les résistances en lien avec les pouvoirs d’influence et les enjeux économiques. Elle nous paraît cependant indispensable si l’on souhaite renforcer la légitimité et diversifier le rôle des psychologues cliniciens/cliniciennes, dans le champ de la neuropsychologie clinique et plus généralement.

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Les études de cas en neuropsychologie

Date de création : 10/2012
Orateurs : Lilianne MANNING

Une courte introduction fait état de la contribution de l’étude de cas au développement théorique en neuropsychologie. Le reste de l’exposé est basé sur l’étude de cinq cas : le premier cas présenté est un exemple extrêmement rare de dissociation des systèmes de mémoire autobiographique (préservé) et de faits publics (endommagé) ; deux autres cas sont comparés pour montrer les points communs et les différences entre l’amnésie organique et l’amnésie psychogène. Enfin, deux patients présentant des lésions cérébrales avec un retentissement sur le fonctionnement du lobe frontal, illustrent tant l’importance des effets à distance que la variabilité des symptômes dits « frontaux ». La performance cognitive de chaque patient est présentée au sein d’un contexte théorique et les données neuroanatomiques nécessaires pour avancer une conclusion, sont brièvement commentées.

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Principes généraux de la rééducation neuropsychologique et élaboration d'un programme de traitement

Date de création : 10/2012
Orateurs : Barbara WILSON

Vidéo en anglais sous-titrée en français. Pas de résumé.

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Remise des prix des posters offerts par Neuropsychologie.fr

Date de création : 10/2012
Orateurs : Dominique CAZIN et Sandrine CHICHERIE

Remise des prix "Neuropsychologie.fr" pour les trois meilleurs posters professionnels présentés durant le CNNC. - Le 1er prix neuropsychologie.fr (400 €) est décerné à Florence LEVOURC’H et Alain KERVARREC pour leur poster : "Projets de revalidation individualisée ciblant des activités de vie quotidienne pertinentes auprès de personnes présentant un vieillissement cérébral/cognitif problématique au sein d'un hôpital de jour gériatrique de proximité." Poster : LE_VOURCH_poster.pdf - Le 2ème prix neuropsychologie.fr (300 €) est décerné à Francesca DE ANNA et ses collègues pour leur poster : "Prise en charge multidisciplinaire d'une amnésie massive par lésion bilatérale des noyaux thalamiques antérieurs." Poster : De_Anna_poster.pdf - Le 3ème prix neuropsychologie.fr, (200 €) est décerné à Clémence BOURLON et ses collègues pour leur poster : "Membre fantôme surnuméraire, le cas de Mme S." Poster : Bourlon_poster.pdf

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BICS (brain injury coping skills) ; une intervention psycho-éducative et cognitivo-comportementale pour les individus atteints d’une lésion cérébrale et pour leurs proches

Date de création : 10/2012
Orateurs : Marie-Anne PICARD, Mathilde REGNIER et Stéphane RAFFARD

Les conséquences d’un traumatisme crânien (TC) peuvent être dévastateurs à la fois pour les patients et les familles et peuvent entrainer des modifications dramatiques et au long cours au niveau professionnel, relationnel, et fonctionnel. Les difficultés et les modifications du comportement et de la régulation des émotions sont en cela fréquentes, pouvant induire : dépression, anxiété, apathie, frustration et une augmentation des risques suicidaires. Ainsi, on estime entre 6% et 77% le nombre de personnes souffrant de dépression après un TC. De plus, si les taux de dépression ont tendance à être élevé la première année post TC, il demeure que quelle que soit la période faisant suite à un TC, le risque de développer une dépression reste élevé. En plus de l’impact que peuvent avoir les troubles psychoaffectifs et comportementaux en eux-mêmes sur la qualité de vie d’un traumatisé crânien, ils ont aussi une influence néfaste non seulement sur la capacité de la personne à bénéficier des programmes de réhabilitation, mais aussi sur la charge et la capacité à faire face des aidants. En effet, il a été montré que l’environnement familial souvent non formé et disposant de peu d’informations sur les conséquences comportementales et émotionnelles d’un TC participe à renforcer et maintenir ces difficultés comportementales et émotionnelles chez leurs proches cérébrolésés. Parmi les approches développées pour prendre en charge ces difficultés, les groupes de psychoéducation ont largement fait leurs preuves. Si ceux-ci sont fréquemment utilisés dans les pathologies mentales comme la schizophrénie et le trouble bipolaire, ils ne sont que peu disponibles à la population TC et à leurs proches et ce particulièrement en France. Afin de palier à ces manque, Samantah Backhaus et Ibarra Summer, neuropsychologues cliniciennes dans le centre de réhabilitation neurologique pour patients cérébrolésés de l’hôpital de Réhabilitation d’Indiana (U.S.A) ont développés un groupe de psychoéducation spécifiquement conçu pour les patients cérébrolésés et dont l’originalité est d’inclure une dyade comprenant l’individu souffrant d’un TC et un proche aidant. Ce groupe a fait l’objet d’une adaptation française que nous présenterons en détails afin d’en détailler le fonctionnement et son intérêt pour favoriser une prise en charge globale des personnes ayant subi un traumatisme crânien.

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Rééducation de la conscience des troubles dans le traumatisme crânien sévère

Date de création : 10/2012
Orateurs : Cindy GILLES et Céline SELLIER

Bien que la méconnaissance des troubles cognitifs et comportementaux soit reconnue comme un facteur limitant la réinsertion socio-professionnelle des patients souffrant d’un Traumatisme Crânien (TC) sévère (Crepeau & Scherer, 1993), force est de constater que la question de la réhabilitation des troubles de la conscience a fait l’objet d’un nombre limité de travaux (De Hope & Finegan, 1999 ; Ownsworth et al., 2006) et que l’évaluation de l’efficacité thérapeutique et la spécificité de la rééducation sont rarement abordées (Ownsworth & Fleming, 2005). Afin d’interroger la question de l’efficacité d’une intervention métacognitive sur les troubles cognitifs, comportementaux et de conscience des troubles observés suite à un TC, 3 patients ont été confrontés à un protocole rééducatif de type « cross-over design » (Seron, 1979), incluant un bilan neuropsychologique et des questionnaires (ISPC, QAA, QAM) proposés en pré- et post- intervention et 3 lignes de bases (début, milieu et fin de la rééducation). Afin de permettre la comparaison des données obtenues aux différentes lignes de base, cinq participants sains ont également été testés. Parallèlement, et ce, afin de tester la spécificité de l’intervention métacognitive, une réadaptation sociale, reposant sur les capacités communicatives et d’interaction sociale, a été proposée à 3 autres patients. Contrairement à nos attentes, l’intervention métacognitive n’a pas eu d’influence sur les performances cognitives ni sur les mesures de la conscience intellectuelle (QAA, QAM) au niveau de l’analyse de groupe. Des variabilités ont toutefois été relevées lors de l’analyse des profils individuels. Par ailleurs, l’analyse des performances mesurées lors des différentes lignes de base met en exergue des profils spécifiques chez les patients. Ainsi, contrairement aux participants sains, les patients n’ajustent pas leur comportement métacognitif, relevant de la conscience situationnelle, au cours des lignes de base successives. En revanche, un effet différentiel a été relevé sur les difficultés comportementales, évaluées par l’ISPC, avant et après l’intervention métacognitive. L’ensemble de ces résultats plaide en faveur d’une efficacité de l’intervention métacognitive restreinte aux difficultés comportementales des patients. Concernant la question de la spécificité de la rééducation métacognitive, les données obtenues n’ont pas permis d’identifier d’effet différentiel du type d’intervention proposée (métacognitive vs sociale), suggérant dès lors que les bénéfices de la rééducation sont similaires quelle que soit l’intervention proposée. Les résultats de cette étude tendent à souligner la nécessité de repenser l’approche rééducative en considérant l’individu dans son fonctionnement social.

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Evaluation et revalidation des troubles cognitifs dans la sclérose en plaques (SEP)

Date de création : 10/2012
Orateurs : Mélanie DE SCHEPPER et Marie-Claire HAELEWYCK

Dans le cas de la sclérose en plaques (SEP), il est difficile de récupérer les fonctions cognitives perdues. Un travail de revalidation peut parfois permettre de ralentir la progression de ces troubles, mais l'effet reste à l'heure actuelle minime. Le travail de revalidation réalisé avec du matériel standard n'apporte pas toujours les résultats escomptés. En effet, habituellement, un travail de stimulation cognitive sur base d'exercices papier/crayon et/ou informatisés permettant de maintenir le plus longtemps possible les compétences préservées et de réorganiser le fonctionnement cognitif (Lensch et al. 2006). Des stratégies de compensation peuvent être mises en place afin de pallier aux difficultés rencontrées. Les personnes atteintes de SEP mettent en évidence le manque de transférabilité et de généralisation des acquis lors des revalidations. Les personnes elles-mêmes expliquent que les stratégies conseillées sont souvent peu représentatives des difficultés rencontrées réellement au quotidien et/ou inadaptées à cause de leur manque de réalisme ou encore à cause du contexte dans lequel elles se déroulent. Nous allons ici envisager l'apport écologique de revalidations fonctionnelles qui visent à travailler tant sur l'individu et ses ressources que sur son environnement. L'objectif est de rendre la personne plus autonome afin qu'elle puisse fonctionner de manière la plus autonome dans des domaines liés à la vie personnelle (domicile, familial, social) et professionnelle. L'outil de remédiation Profinteg (Wojtasik et al. 2010) est un outil écologique pertinent dans la SEP car il permet l'émergence de solutions susceptibles d'aider la personne dans l'accomplissement de tâches quotidiennes. Il évite ainsi l'écueil de produire des inférences parfois éloignées de la réalité. Nous illustrerons la complémentarité des résultats obtenus à l'aide de méthodes de revalidation standards et de revalidation fonctionnelle via l'étude de cas de Madame J.

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Mémoire autobiographique et sclérose en plaques : proposition d’un programme de facilitation

Date de création : 10/2012
Orateurs : Alexandra ERNST et Lilianne MANNING

A ce jour, très peu d'études se sont intéressées à la mémoire autobiographique (MAb) dans la sclérose en plaques (SEP) malgré son rôle central dans la vie quotidienne. Pourtant, la nature multifocale des lésions dans la SEP rendrait probable une atteinte de la MAb. Ainsi, une première partie de cette étude a permis la mise en évidence d'une altération de la MAb chez un groupe de patients SEP de forme rémittente et non dépressifs. Les résultats obtenus sont en faveur d'une atteinte de la mise en place des stratégies de récupération du souvenir et non à une dégradation de la trace mnésique en elle-même. Sur ces bases, une seconde partie de cette étude a consisté à développer un programme de facilitation cognitive visant à faciliter voire rétablir l'accès aux souvenirs ainsi qu'à en améliorer la quantité de détails et la vivacité. Ce programme de facilitation a pour objectif de construire avec le patient une technique de récupération reposant sur le rôle majeur de l'imagerie mentale visuelle (IMV) dans la MAb. L'IMV est décrite comme une base d'indiçage pour la récupération d'un souvenir et des détails le constituant. Suite au programme de facilitation, l'ensemble des patients montre une nette amélioration de leurs performances en MAb avec une plus grande facilité d'accès aux souvenirs ainsi qu'une plus grande richesse épisodique des souvenirs. Par ailleurs, ce bénéfice est corroboré par les patients et leurs proches et les patients évoquent un transfert efficace de cette technique à la vie quotidienne. Ces données suggèrent donc que ce programme de facilitation cognitive permet, en mettant l'accent sur le rôle de l'IMV dans la MAb, de compenser le déficit de récupération de la MAb chez ces patients SEP.

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Alcool et diagnostics différentiels

Date de création : 10/2012
Orateurs : Céline BOUDEHENT et al.

La question de la consommation d’alcool n’est pas systématiquement abordée au cours des évaluations neuropsychologiques menées chez l’adulte en consultation mémoire, service de rééducation ou maison de retraite. Pourtant les profils neuropsychologiques compatibles avec un diagnostic de pathologie dégénérative ou avec la présence de lésions organiques acquises peuvent parfois mimer les troubles des patients présentant un mésusage d’alcool. Cette présentation a pour but d’évoquer la difficulté des diagnostics différentiels entre pathologies dégénératives (maladie d’Alzheimer, maladie à corps de Lewy, démence fronto-temporale), lésions cérébrales acquises (traumatisme crânien, ...) et troubles cognitifs consécutifs au mésusage d’alcool (sans complication neurologique ou avec syndrome de Korsakoff). Nous illustrerons nos propos par l’intermédiaire d’études de cas.

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Intérêt de l’évaluation neuropsychologique en addictologie

Date de création : 10/2012
Orateurs : Coralie LANNUZEL

La prise en charge des patients alcoolo-dépendants, par l’intermédiaire d’entretiens motivationnels et de thérapies cognitivo-comportementales (TCC), nécessite l’intégrité de différentes fonctions cognitives. En effet, la mémoire épisodique est impliquée lorsque les conséquences des alcoolisations sont évoquées et les fonctions exécutives et la mémoire de travail sont requises dans la préparation et le maintien de l’abstinence. Par ailleurs, les TCC sont à considérer comme un apprentissage de nouvelles connaissances (apprentissage de nouvelles informations et de nouveaux comportements) nécessitant la mobilisation de ces mêmes fonctions cognitives. Ainsi, il s’avère primordial de pouvoir évaluer le profil neuropsychologique de l’ensemble des patients alcoolo-dépendants inscrits dans une filière de soins. L’objectif de cette présentation est de décrire les modalités d’évaluation des troubles liés à l’alcoolo-dépendance et de montrer la manière dont cette démarche permet ensuite d’ajuster la prise en charge alcoologique en fonction de la nature et de l’intensité des troubles observés. Nous illustrerons ces propos avec des études de cas et nous nous interrogerons sur la façon dont cette pratique pourrait s’étendre à d’autres services.

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La remédiation cognitive en addictologie

Date de création : 10/2012
Orateurs : Nadège BORDAS

Les troubles cognitifs présentés par certains patients alcoolo-dépendants pourraient ainsi avoir des répercussions sur l’intégration des informations proposées lors des ateliers de prévention de la rechute mais également sur le maintien de l’abstinence. L’abstinence permet une récupération spontanée des troubles cognitifs mais cette récupération n’est pas toujours complète et varie en fonction de nombreux facteurs. Il apparaît donc essentiel de mettre en place des techniques de remédiation cognitive permettant aux patients d’acquérir de nouvelles stratégies cognitives afin de 1) augmenter le bénéfice des ateliers psychothérapeutiques proposés lors de la prise en charge de l’alcoolo-dépendance, 2) favoriser le maintien de l’abstinence et 3) limiter l’impact des troubles cognitifs dans la vie quotidienne. Cette présentation aura donc pour but de présenter les prises en charge remédiatives qui peuvent actuellement être envisagées pour des patients alcoolodépendants sevrés.

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Neuroimagerie et neuropsychologie de l’alcoolo-dépendance : contribution des travaux expérimentaux à la pratique clinique

Date de création : 10/2012
Orateurs : Hélène BEAUNIEUX

Les effets de la consommation chronique d’alcool ont longtemps été considérés uniquement sous le prisme du syndrome de Korsakoff. Or il est désormais clair que certains patients alcoolo-dépendants sans complication neurologique apparente présentent des troubles neuropsychologiques et des atteintes cérébrales légères à modérées. Les fonctions cognitives les plus fréquemment touchées sont les capacités visuo-spatiales, les fonctions exécutives et la mémoire de travail, et la mémoire épisodique. Les patients alcoolo-dépendants peuvent également présenter des performances altérées à des tâches évaluant la théorie de l’esprit, la reconnaissance des émotions et la métamémoire. Ces déficits neuropsychologiques pourraient être en lien avec les atteintes structurales des nœuds de substance grise et des faisceaux de substance blanche du circuit de Papez et du circuit fronto-cérébelleux. Même s‘ils restent mal compris, des mécanismes de plasticité cérébrale sous-tendent une récupération au moins partielle des troubles neuropsychologiques des patients alcoolo-dépendants avec l’arrêt de la consommation d’alcool.

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Adaptation du programme de réhabilitation MEMO chez les patients aMCI

Date de création : 10/2012
Orateurs : Caroline LATGER-FLORENCE et al.

Les patients amnestic-MCI (aMCI) sont considérés comme la population la plus à risque d’évoluer vers une démence de type Alzheimer (DTA). Ce syndrome se caractérise par un déficit isolé de la mémoire antérograde et une autonomie préservée au quotidien (Petersen et al., 2001). Parmi ces patients, certains se stabiliseront dans le temps, alors que d’autres s’amélioreront ou évolueront vers une DTA. Dans ce contexte, la caractérisation des stades précoces de cette maladie est importante. Cette perspective est essentiellement liée au développement de traitements pharmacologiques. Les approches non médicamenteuses, notamment cognitives, sont peu abordées. Bien que ces patients soient par définition autonomes, ils rapportent des difficultés pour réaliser certaines tâches élaborées de la vie quotidienne, prédictives de l’évolution vers une démence (Schmitter-Edgecombe et al., 2009). Dans le but de limiter les répercussions fonctionnelles, nous avons proposé à cinq patients aMCI un programme de réhabilitation des fonctions cognitives adapté de la « Méthode d’Entraînement pour une Mémoire Optimale » (MEMO, Gilbert et al. 2008). Le programme MEMO comprend originalement 8 séances hebdomadaires de 2 heures réalisées en groupe. Différentes stratégies mnésiques sont enseignées aux patients. Un entraînement des capacités attentionnelles et d’imagerie mentale est également proposé. La généralisation des acquis à la vie quotidienne est travaillée tout au long des séances avec des exercices à teneur écologique mais aussi à domicile. Afin d’adapter le programme à notre population, nous avons augmenté le nombre de séances et réduit leur durée. De plus, nous avons réalisé trois lignes de bases pour évaluer l’effet du programme à court et moyen terme et introduit des échelles qualitatives. Nous avons ainsi à la fois des indices neuropsychologiques mais également écologiques. Le programme est actuellement en cours de réalisation. Les résultats seront analysés sur le versant cognitif, capacités mnésiques et attentionnelles, et sur le versant plus qualitatif de leur vie quotidienne. De plus, les effets de ce programme seront étudiés après un délai de 2 mois. L’éventuelle spécificité des effets de cette prise en charge sur les troubles cognitifs des patients aMCI, leur durée après l’arrêt de la réhabilitation et l’intérêt d’une approche de groupe seront discutés.

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Récupération consciente et par habitude en mémoire épisodique : impact de la maladie de Parkinson et du MCIa

Date de création : 10/2012
Orateurs : Estelle GUERDOUX et al.

Rationnel : L'origine des troubles en mémoire épisodique dans la maladie de Parkinson (MP) demeure controversée. La littérature évoque tantôt un déficit de récupération (Hay et al. 2002), tantôt un trouble de l'encodage (Bronnick et al. 2010). Par ailleurs, les performances aux tâches classiques de mémoire épisodique sont à la fois déterminées par l'efficience des processus contrôlés et à la fois contaminées par des processus automatiques (Adam, 2003). Objectifs : (1) Déterminer chez des patients atteints de MP l'influence de la récupération consciente et par habitude au sein d'une même performance de mémoire épisodique ; (2) Comparer les performances de ces derniers à celles d'un groupe de patients atteints d'un trouble cognitif léger de type amnésique (amnestic-Mild Cognitive Impairment, MCI-a). Méthode : Quarante-cinq participants ont été répartis en trois groupes équivalents : (1) un groupe contrôle, (2) un groupe de patients traités non déments avec MP et (3) un groupe de patients avec un MCI-a. Ces trois groupes étaient appariés en âge, sexe, niveau de scolarité et sur des dimensions psychopathologiques (dépression et anxiété). Tous ont réalisé l'Épreuve de Glissement de Mémoire (Guerdoux et al., 2012) permettant d’estimer l’influence de la récupération consciente et par habitude dans une même performance. Résultats : À l’EGM, une double dissociation a été observée entre les performances des patients avec MP et MCI-a. Alors que les patients amnésiques présentent des résultats significativement inférieurs pour l’indice de récupération contrôlée (p<0,01), les patients MP montrent une réduction significative de l’influence de la récupération par habitude (p<0,04). Conclusion : Les patients avec MP semblent souffrir d’un déficit en récupération automatique du au dysfonctionnement striatal, alors que les patients amnésiques supportent un défaut de récupération contrôlée liée au lobe temporal médian. Ces résultats étayent l’hypothèse de Hay et collaborateurs (2002) : l’origine des troubles épisodiques dans la MP pourrait être attribuable à un défaut de récupération, mais uniquement si l’on tient compte de la spécificité des processus. Les implications cliniques sont discutées.

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Intérêt de l’utilisation d’un smartphone dans la prise en charge d’un syndrome amnésique et d’un patient prosopagnosique

Date de création : 10/2012
Orateurs : Eve TRAMONI et al.

Le patient MP, 40 ans, a été victime d’une anoxie cérébrale en 2006. Depuis, il présente une amnésie antérograde épisodique massive avec un oubli à mesure sévère ainsi qu’un syndrome dyséxecutif comportemental de type apathique. Ses mémoires de travail, sémantique et procédurale sont préservées. Par la technique de récupération espacée (Camp et al., 2000) et l’apprentissage sans erreur (Wilson et al., 1994), nous avons appris à MP différentes procédures sur l’iphone. D’une part, nous l’avons utilisé en tant qu’aide mémoire externe afin de faciliter i) sa mémoire rétrospective grâce à la prise de notes avec un système d’alarme quotidien, ii) sa mémoire prospective grâce à l’agenda électronique et iii) sa mémoire autobiographique grâce à l’appareil photo et la caméra. D’autre part, dans le cadre de la prise en charge de son apathie nous avons travaillé sur les échanges téléphoniques, de mails et de sms. Enfin, MP appréciant particulièrement le reggae et la langue anglaise, il a pu enrichir son vocabulaire en anglais par la technique d’estompage (Glisky et al., 1986) via la traduction de paroles de chansons sur l’ipod et la recherche de vocabulaire sur internet. Le patient XF, 45 ans, a été victime d’un AVC en 2008. Depuis, il présente une hémiplégie gauche, une hémianopsie latérale homonyme gauche et des séquelles cognitives spécifiques concernant l’identification visuelle d’objets, de visages et de lieux. Un bilan exhaustif de ses capacités gnosiques et sémantiques a été réalisé (cf Busigny et al., 2010) et nous a amené à poser l’hypothèse que comme le patient ELM (Dixon et al., 1998), ses déficits résulteraient de difficultés à désambiguïser les représentations en mémoire des objets qui partagent des traits visuels communs et réfèrent à des concepts sémantiquement proches. Nous avons donc développé un projet de rééducation visant à désambiguïser les visages que le patient est amené à reconnaître en identifiant pour chacun un trait visuel/sémantique unique spécifique. Ce projet a consisté à créer une fiche pour chaque personne de son entourage reprenant les traits physiques et de caractère qui l’individualisent, fiches que nous avons implémentées dans la bibliothèque d’images de l’iphone.

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Intérêts et limites des logiciels de prise en charge cognitive

Date de création : 10/2012
Orateurs : Marie-Odile MERY

La reprise de la conduite automobile est un enjeu important dans les suites d’un traumatisme grave ou d’un accident vasculaire cérébral. En effet, elle représente une étape capitale pour le patient, car symbolisant le retour à une certaine autonomie, elle facilite l’intégration sociale et le retour à l’emploi. Plusieurs études ont montré que les difficultés liées à la reprise de la conduite concernent peu ses aspects moteurs. En revanche, des séquelles cognitives comme le manque d’exploration visuelle et le ralentissement du traitement des informations sont plus souvent impliquées. La rééducation des séquelles neuropsychologiques est donc primordiale. Dans cette démarche, nous avons d’abord eu recours à un matériel de type papier-crayon mais alors que les patients se sont vite montrés performants en exercice, ils étaient toujours en difficulté en situation écologique. Nous avons donc décidé d’utiliser des logiciels de rééducation, ou des applications sur tablette numérique. Ces outils ont notamment l’avantage de prendre en compte la contrainte temporelle qui reste importante à considérer. De même, la prise en charge des troubles mnésiques est un axe majeur de la rééducation cognitive des personnes ayant été victimes d’un traumatisme crânien, ou d’un AVC. Plusieurs techniques peuvent être proposées, comme l’imagerie mentale, le renforcement de l’encodage, l’apprentissage sans erreur, … Pour travailler avec ces techniques, nous utilisions la plupart du temps un support oral (raconter un événement) ou papier-crayon (travail sur une liste de mots). Depuis quelques années l’apparition de logiciels spécialisés, et plus récemment des tablettes numériques, a permis une approche innovante de la rééducation. Pour l’illustrer, nous présenterons l’utilisation de ces nouvelles technologies lors de nos séances de rééducation, et nous en dégagerons les intérêts et les limites.

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L’évaluation neuropsychologique et la remédiation cognitive chez des adolescents souffrant de troubles psychiatriques sévères et de troubles du comportement judiciarisés

Date de création : 10/2012
Orateurs : Gaëlle GRAJEK et Stéphanie CHARLES

Travaillant auprès d'adolescents souffrant à la fois de troubles psychotiques sévères et de troubles du comportement judiciarisés, il nous semblait intéressant de nous pencher sur le fonctionnement neuropsychologique de ces patients, sachant que de nombreux troubles cognitifs sont présents chez les patients souffrant de schizophrénie (e.g. Medalia et Choi, 2009). De plus, cela fait plusieurs décennies maintenant que la littérature rapporte les effets positifs de la remédiation cognitive, associée à la psychothérapie et à la prise de neuroleptiques (Franck, 2007). Notons que, tandis que la remédiation cognitive vise les processus qui sous-tendent les mécanismes de la pensée, les psychothérapies quant à elles visent le contenu des pensées (Passerieux et Bazin, 2009). Les deux types de thérapies agissent donc à des niveaux différents. La remédiation cognitive a été fréquemment utilisée chez des adultes schizophrènes et a montré son efficacité sur les fonctions cognitives, sur la qualité de vie, ainsi que, dans certains cas, sur les compétences sociales (e.g. Wykes, Reeder, Williams, Corner, Rice, et Everitt, 2003 ; Franck, 2007 ; Lecardeur, Stip, Giguerre, Blouin, Rodriguez, et Champagne-Lavau, 2009 ; Patel, Kanpp, Romeo, Reeder, Matthiasson, Everitt, et Wykes, 2010). Récemment, certaines études ont également mis en évidence les résultats positifs de la remédiation cognitive chez des adolescents schizophrènes (e.g. Ueland, et Rund, 2004 ; Ueland, et Rund, 2005 ; Wykes, Newton, Landau, Rice, Thomson, et Frangou, 2007). La prise en charge que nous proposons aux patients se rapproche fortement de la CRT (Cognitive Remediation Therapy) telle que décrite par Wykes et Reeder (2005). La CRT consiste en une prise en charge individuelle portant plus spécifiquement sur l'attention, la mémoire et les fonctions exécutives, mettant l'accent sur le transfert des aptitudes à des situations écologiques. Ainsi, notre prise en charge est axée sur le travail des fonctions cognitives lacunaires pouvant entraver la réalisation d'un projet de vie qui a du sens pour le patient, et ce, tant en séance qu'en situation écologique. Nous visons, par exemple, l'amélioration des capacités de planification qui sont nécessaires pour se déplacer en transports en commun. Dans le cadre de ce congrès, nous souhaiterions présenter notre expérience en évaluation et remédiation cognitive auprès d'adolescents hospitalisés en psychiatrie, tant au niveau de notre pratique clinique (ex : difficultés rencontrées) qu'en termes de profils cognitifs rencontrés.

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Le syndrome de dysfonctions non verbales : aspects cognitifs et comportementaux au sein d’une population neuropédiatrique

Date de création : 10/2012
Orateurs : Jessica SAVE-PEDEBOS et al.

Le syndrome de dysfonctions non verbales (SDNV) est un trouble neuropsychologique qui reste encore peu connu et n'appartient à aucune classification nosographique. Cette étude a pour objectif de caractériser la nature précise des troubles dans différents secteurs de la cognition au sein d'une population neuropédiatrique. Méthode : Notre cohorte est constituée de 14 sujets (dont 13 garçons) âgés en moyenne de 9,4 ans (ET=1,25), suivis en Neuropédiatrie à l'hôpital Robert Debré. Les plaintes principales ayant motivé une demande de bilan neuropsychologique étaient des difficultés d'apprentissage ou des troubles de la motricité fine. Le protocole a comporté une épreuve d'efficience intellectuelle (WPPSI-III ou WISC-IV). Pour la majorité des enfants, des épreuves complémentaires ont été proposées concernant les capacités sensorimotrices et praxiques (NEPSY, M-ABC), le traitement visuo-spatial (NEPSY), l'écriture (BHK), les capacités attentionnelles (TEA-Ch, DSM-IV), les fonctions exécutives (TEA-Ch, BRIEF), les compétences pragmatiques du langage (CCC). Résultats : Une efficience intellectuelle normale est retrouvée chez l'ensemble des sujets avec l'existence d'une forte dissociation entre l'indice de compréhension verbale et celui de raisonnement perceptif (m = 21,6 points). Des troubles sensorimoteurs et praxiques sont objectivés sans atteinte majeure du traitement visuo-spatial. Néanmoins, les tâches graphiques constituent un secteur de grandes difficultés pour les enfants SDNV. Au sein du registre attentionnel, des fragilités sont observées sans pour autant évoquer de trouble déficitaire de l'attention de manière globale (seule la dimension d'inattention est retrouvée au DSM-IV). Les troubles rencontrés semblent plutôt de nature exécutive avec une capacité d'inhibition insuffisante pour leur âge. Au quotidien, les parents retrouvent une mobilisation problématique de leur capacité d'initiation, de planification et de leur mémoire de travail. Pour finir, l'évaluation de la pragmatique du langage montre des difficultés d'utilisation du langage en tant qu'outil de communication malgré un raisonnement verbal, un lexique et des compétences syntaxiques normales. Sur le plan médical, un substrat neurologique a été retrouvé parmi quatre sujets avec des anomalies bilatérales de la substance blanche chez deux patients (au niveau périventriculaire) ainsi que l’existence d’une épilepsie frontale chez deux autres enfants, permettant d'établir un lien avec l'existence des troubles exécutifs observés. Conclusion : Une investigation neuropsychologique la plus complète possible est à encourager afin de déterminer la nature précise des troubles de l'enfant, comme l’avait préconisé Flessas et Lussier (2001). De même, la réalisation d’une imagerie cérébrale est à envisager en sachant que la littérature avance l'hypothèse solide selon laquelle le SDNV serait associé à une atteinte de la substance blanche (Rourke, 1989 ; 1995), plus particulièrement de l'hémisphère droit.

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Modèles en neuropsychologie pédiatrique : intérêts et limites pour la pratique clinique

Date de création : 10/2012
Orateurs : Sylvie MARTINS

Pas de résumé.

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Génétique et neuropsychologie : rôle du neuropsychologue au sein d’un Centre de référence maladies rares

Date de création : 10/2012
Orateurs : Delphine MINOT

Le rôle du neuropsychologue au sein d’un centre de référence maladies rares ciblé sur les anomalies du développement, est de réaliser des évaluations spécifiques du fonctionnement cognitif permettant de comprendre les difficultés rencontrées par les enfants au cours de leur scolarité et de mieux les caractériser. L’objectif est de fournir des préconisations/conseils aux parents mais également à l’ensemble des équipes prenant en charge l’enfant. Le syndrome de DiGeorge ou syndrome Velo-Cardio-Facial, regroupé suite aux découvertes génétiques sous le terme de microdélétion 22q11, fait partie des syndromes microdélétionnels les plus fréquents (1/4000). Il peut associer des malformations cardiaques, des particularités physiques, une hypocalcémie, des perturbations du système immunitaire, une insuffisance vélaire et des difficultés d’apprentissage, avec ou sans déficience intellectuelle. Les profils cognitifs de neuf patients présentant une microdélétion 22q11 seront présentés, montrant des caractéristiques spécifiques avec une dissociation ICV>IRP (3/9) et associant un retard de langage avec une voix nasonnée, des problèmes de raisonnement abstrait (5/9) retentissant sur l’acquisition des mathématiques, des troubles de l’attention (9/9) avec notamment impulsivité (9/9) et un dysfonctionnement exécutif retentissant sur les processus de mémoire de travail (4/8), d’organisation visuo-spatiale (4/8), et sur les habiletés graphomotrices fines (8/9). Certains d’entre eux montrent un potentiel cognitif et intellectuel dans la moyenne des enfants de leur âge chronologique (3/9). Certains ont des difficultés d’adaptation sociale et des difficultés de comportement, des troubles anxieux/phobiques, un risque accru de troubles autistiques. La nature des déficits et leurs associations diffèrent d’un enfant à un autre et elles ne sont pratiquement jamais toutes présentes chez un même enfant, en accord avec ce qui est décrit dans la littérature. Ces évaluations cognitives spécifiques semblent indispensables afin d’avoir une bonne compréhension du fonctionnement cognitif global de l’enfant ce qui permet de proposer, avec l’aide de l’équipe du centre de référence et de l’ensemble des intervenants auprès de l’enfant, les orientations scolaires et prises en charge pertinentes pour chacun d’eux en fonction de leur profil spécifique. Ainsi, un travail transdisciplinaire est essentiel afin de permettre à chaque enfant de pouvoir dévoiler son potentiel et lui permettre de poursuivre ses apprentissages dans les meilleures conditions.

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Les intérêts de l’approche neuropsychologique dans l’autisme

Date de création : 10/2012
Orateurs : Patrice GILLET

Dans son article princeps définissant le syndrome autistique, Kanner (1943) présentait 11 cas d’enfants dont la sémiologie comportementale et cognitive est d’une telle actualité clinique qu’elle mérite d’être rapportée (ex : écholalie, îlots d’habiletés,…) afin de montrer toute la pertinence d’une approche neuropsychologique de l’autisme. L’intérêt d’une telle approche sera aussi argumenté par des exemples qui illustrent le riche transfert, auquel on assiste depuis une vingtaine d’années, de conceptions neuropsychologiques vers le domaine de l’autisme (ex : fonctions exécutives) et inversement (ex : recherche des bases neuro-anatomo-fonctionnelles de la théorie de l’esprit).

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Remédiation cognitive des troubles exécutifs chez les enfants et adultes avec TSA : exemples et perspectives

Date de création : 10/2012
Orateurs : Eric BIZET et Luisa WEINER

Les personnes avec autisme présentent de manière quasi constante des troubles exécutifs auxquels s’ajoute fréquemment un trouble de l'attention. Ces difficultés participent de manière non négligeable à la symptomatologie et ont un impact important sur les apprentissages scolaires, les capacités d'intégration sociale et l'insertion professionnelle. Il est actuellement reconnu que les interventions en réhabilitation ou remédiation cognitive sont efficaces pour ce type de difficultés chez des patients souffrants de troubles psychiatriques ou de lésions neurologiques. Aucune étude visant à montrer l'efficacité de ce type intervention chez des personnes avec autisme n'a toutefois pour l'instant été publiée, et l'efficacité de l'adaptation de ces interventions auprès de personnes avec autisme reste à démontrer. Nous présenterons en ce sens les résultats d'une étude pilote de remédiation cognitive auprès de quatre adultes sans retard mental et discuterons de la possibilité d'étendre ce type d'intervention aux enfants.

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Interventions dans la communauté (quand les cliniciens s’en mêlent)

Date de création : 10/2012
Orateurs : Virginie MATTIO

La personne âgée présentant des troubles cognitifs reste une personne avec des obligations citoyennes. Par contre elle est, peu à peu, exclue de notre société qui la prive de sa participation, de son utilité sociale, voire de son statut social. Elle reste pourtant en mesure d’exercer toute une série d’activités. Prévention, formation et lutte contre la stigmatisation s’avèrent trois axes importants à développer en France pour une meilleure inclusion de personnes âgées présentant des troubles cognitifs dans notre société et plus précisément dans son cadre de vie. Le manque cruel de services aux personnes âgées présentant des troubles cognitifs et à leurs proches vivant encore à domicile semble justifier une mobilisation et des initiatives notamment dans un environnement de proximité et via la mise en place de recherches action participatives. Proposer un accompagnement individualisé des familles, une aide à domicile de qualité, favoriser le bénévolat, permettre d’apporter une contribution utile, renforcer l’intégration sociale, chasser les préjugés, prendre en compte les facteurs psychosociaux influençant la situation, mais également créer des centres de documentation, bibliothèques, former les soignants, sensibiliser le grand public sont autant d’actions dans lesquelles notre profession, participera à mieux penser la place de la personne âgée présentant des troubles cognitifs et de ses proches dans la cité. Nous montrerons en quoi les psychologues spécialisés en neuropsychologie ont un grand rôle à jouer dans ces champs de l’éducation, l’information et la mise en avant d’une image différente.

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Le rôle des psychologues spécialisés en neuropsychologie dans les structures d’hébergement à long terme

Date de création : 10/2012
Orateurs : Martial VAN DER LINDEN

L'objectif de cet exposé sera de montrer en quoi les psychologues spécialisés en neuropsychologie peuvent contribuer à un changement de culture dans les structures d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, à savoir passer d'une approche centrée sur les questions médicales, l'uniformité et la sécurité à une approche davantage centrée sur la personne (son identité, ses aspirations, sa qualité de vie) et ses liens avec la société. Divers axes d'intervention seront abordés et illustrés, en particulier l'apathie (favoriser l'engagement dans les activités ayant un sens), les relations sociales et les capacités de communication ainsi que les difficultés comportementales. Nous montrerons en quoi ces interventions devraient être individualisées, en prenant en compte, dans une interprétation intégrée, les dimensions cognitives, affectives, motivationnelles, identitaires, sociales et environnementales.

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L’évaluation neuropsychologique en consultation mémoire : vers une nécessaire évolution des pratiques

Date de création : 10/2012
Orateurs : Jérôme ERKES

Depuis le début des années 2000, le nombre de consultations mémoire n'a cessé de croître en France. La pratique de l'évaluation neuropsychologique y est par définition centrale. Elle pose cependant un certain nombre de questions et de défis aux psychologues spécialisés en neuropsychologie, notamment sur le plan déontologique et des bénéfices qu'en retirent concrètement les personnes âgées qui s'y rendent. En particulier, le modèle actuel des consultations mémoire est essentiellement centré sur la mise en évidence de déficits cognitifs spécifiques caractérisant un état pathologique et pouvant conduire à un diagnostic médical. Les informations obtenues au cours de l'évaluation sont rarement transmises à la personne concernée ou alors, de manière parcellaire. Nous pensons que ce modèle est en partie réducteur, ne renvoie pas à la complexité des phénomènes en jeu dans les problèmes liés au vieillissement cérébral et cognitif et ne permet pas de tirer tous les bénéfices possibles d'une évaluation neuropsychologique. Au cours de cet exposé, nous proposerons une autre approche de consultation mémoire expérimentée depuis plusieurs mois au CHU de Montpellier, dans le service de gériatrie. Cette approche a notamment pour objectif la restitution orale et écrite des résultats de l'évaluation à la personne et à son entourage, en termes d'éléments permettant de mieux comprendre les situations rencontrées dans la vie quotidienne et de mieux y faire face. Elle est basée sur une approche réellement collaborative entre le clinicien et la personne, et sur la prise en compte des nombreux facteurs pouvant influencer le fonctionnement cognitif d'une personne âgée.

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Approche compensatoire des troubles cognitifs dans le spectre schizophrénique

Date de création : 10/2012
Orateurs : Stéphane RAFFARD

La « remédiation cognitive » dans la schizophrénie connaît un essor important dans les pays anglo-saxons et tend à s’implanter en France via des programmes de prises en charge standardisés utilisés par un ensemble de professionnels de la santé notamment psychologues spécialisés en neuropsychologie, mais aussi par des personnels paramédicaux tels que les ergothérapeutes et les infirmiers. Dans cet exposé nous présenterons rapidement deux programmes de prises en charge neuropsychologiques utilisant les approches compensatoires. Le premier programme le Cognitive Adaptative Training (CAT) est une approche individuelle visant à modifier l’environnement du sujet en prenant en compte les déficits cognitifs, le profil comportemental et l’environnement propre du patient afin de l’aider à faire face à ses difficultés cognitives. Le second programme, le Compensatory Adaptative Training, a la particularité de proposer une approche groupale. Afin d’essayer de répondre à la complexité et l’hétérogénéité des troubles cognitifs présents dans la schizophrénie, nous aborderons spécifiquement les modifications effectuées sur le CAT en collaboration avec Marie-Noëlle Levaux, Université de Liège. Nous discuterons des limites des programmes de remédiation existants et de la nécessité de les intégrer, comme toute prise en charge psychologique dans une approche globale et nécessairement individualisée et centrée sur les difficultés en vie quotidienne. Enfin, nous évoquerons et discuterons de l’importance de la place du psychologue spécialisé en neuropsychologie dans la « remédiation cognitive » des individus souffrant de schizophrénie afin d’aller au delà de programmes « clé en main » et ce, en se basant sur notre expérience clinique et les données de la littérature scientifique.

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L’examen clinique de la sociocognition : spécificités neurologiques

Date de création : 10/2012
Orateurs : Nathalie EHRLE

L'évaluation psychométrique de la socio-cognition représente un domaine émergent de la neuropsychologie clinique. Actuellement, deux axes sont essentiellement explorés : le traitement des émotions et l'attribution de pensées. La plupart des outils disponibles est issue de travaux de recherche conduits en psychiatrie ou chez l'enfant. Leur transposition à la neurologie adulte nécessite cependant de considérer le contexte théorique dans lequel ces outils ont initialement été mis au point. Au cours de cet atelier, nous reviendrons sur les précautions méthodologiques permettant d'adapter ces épreuves à l'évaluation clinique de patients neurologiques. La contribution diagnostique de l'examen socio-cognitif ainsi que ses limites seront ensuite abordées par le biais de cas cliniques.

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Le GRECO et la neuropsychologie : l’esprit GRECO. Exemples de GRETHIC et GREC’ILL

Date de création : 10/2012
Orateurs : Emmanuel BARBEAU

Pas de résumé.

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GREMOTS ou pourquoi et comment développer une batterie de langage

Date de création : 10/2012
Orateurs : Catherine BEZY

Pas de résumé.

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GRETOP : la mémoire des célébrités en pratique

Date de création : 10/2012
Orateurs : Michèle PUEL

Pas de résumé.

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Statistiques appliquées en neuropsychologie : le cas unique au quotidien !

Date de création : 10/2012
Orateurs : Pierre-Yves JONIN

Nombre d’entre nous utilisons des étalonnages ou groupes contrôle quotidiennement, transformons des scores, utilisons des indicateurs de tendance centrale et de dispersion (moyenne, écart-type), ou encore appliquons des seuils de significativité statistique (le célèbre « - 2 écarts-types »). Pourtant, nous connaissons souvent assez mal les postulats qu’implique cette pratique, et par conséquent maîtrisons rarement les erreurs engendrées dans l’interprétation d’un score. Les tests et procédures d’évaluation étant centraux dans nos bilans, cet état de fait semble paradoxal, compte tenu de son impact sur nos interprétations cliniques. Or, différents outils existent aujourd’hui pour considérer chaque patient comme un authentique « cas unique », et mettre en œuvre une démarche statistique rigoureusement adaptée à l’individu. Ces outils sont pourtant méconnus, sous-utilisés, au profit du traditionnel « Z-score » qui est en réalité le plus souvent inapproprié. Au cours de cet exposé, les limites des mesures statistiques descriptives les plus utilisées en neuropsychologie clinique seront détaillées, et les moyens pratiques d’y remédier seront décrits. Les méthodes proposées seront transmises explicitement et illustrées de vignettes cliniques.

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Neuropsychologie de la confabulation : évaluation clinique et expérimentale dans l'amnésie classique et la maladie d'Alzheimer

Date de création : 10/2012
Orateurs : Valentina LA CORTE et al.

La plupart des observations sur le plan clinique et expérimental ont montré que les confabulations contiennent des épisodes de vie réelle mal placés dans le temps et dans l’espace, ou bien des habitudes et des routines considérées par le patient comme épisodes personnels spécifiques. Nous appelons ce type de confabulation "Habits Confabulations". Cette tendance n’est pas limitée à la récupération des informations du passé mais elle contamine également la capacité d’orientation dans le présent ainsi que la projection d’événements dans le futur personnel. Ainsi, si l'on demande à un confabulateur hospitalisé de dire ce qu’il a fait la veille, il va répondre selon les habitudes de sa vie quotidienne et il va dire, par exemple, qu’il est allé travailler et que le lendemain il ira travailler, faire des courses, etc. En accord avec ces observations la confabulation a été considérée comme un déficit de la conscience temporelle (i.e une forme spécifique de conscience, qui permet à l’individu d’être conscient de son passé ainsi que de son présent et de son futur) dans le cadre de la Memory Consciousness and Temporality Theory (Dalla Barba, 2002). Nous décrivons ici le cas d’un patient (TA) atteint d’un syndrome amnésico-confabulatoire massif et sélectif aux trois dimensions de la conscience temporelle. L’ensemble de ces observations démontre que la sélectivité de la confabulation respecte l’architecture des systèmes mnésiques. Dans une deuxième étude nous avons quantifié la contribution des "Habits Confabulations" au syndrome confabulatoire caractéristique d’un groupe de patients amnésiques et un groupe de patients atteints de la MA au stade léger. Les deux groupes produisent significativement plus de confabulations dans cette catégorie. Nous proposons une nouvelle taxonomie des confabulations basée sur l’analyse qualitative de leur contenu en mémoire épisodique et en mémoire sémantique. L’ensemble de ces observations démontre que la confabulation ne peut pas être considérée comme un pur déficit mnésique, mais comme une condition pathologique plus complexe liée au dysfonctionnement de la conscience.

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Plaquettes OFPN
Publications de l’OFPN
Etats de consciences altérée
Référentiel des activités du PSN auprès de patients présentant une maladie neurodégénérative
Collaborations internationales
  • Article : A. Branco-Lopes, G. Leal, L. Malvy, G. Wauquiez, A. Ponchel, D. Rivera & J.-C. Arango-Lasprilla (2019): Neuropsychology in France, Applied Neuropsychology: Adult, DOI: 10.1080/23279095.2019.1633329
  • Table ronde. Regards croisés sur la neuropsychologie clinique francophone. Congrès National de Neuropsychologie Clinique – Troisième édition, 4-5 octobre 2018, Amiens.
Les stages en neuropsychologie

ARTICLES

  • Ponchel, A., Amendola, R., Radiguer, F. (2014). Etat des lieux des conditions et pratiques des stages en neuropsychologie en France. Les Cahiers de Neuropsychologie Clinique, 3 (Suppl.), S4-S32. En savoir plus.
  • Radiguer, F., Ponchel, A. (2015). Enquête nationale sur les stages en neuropsychologie. Psychologues et Psychologies, 238, 14-18. En savoir plus.
  • Radiguer, F., Amendola, R., Gély-Nargeot, MC., Quaglino, V., Desdomaines, M., Spena, L., Ponchel, A. (2018). Enquête sur les stages en neuropsychologie : point de vue des responsables universitaires. Les Cahiers de Neuropsychologie Clinique, 5, 27-36. En savoir plus.
  • Guide de recherche de stage
  • Guide pour les référents de stage en neuropsychologie
Les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie

ARTICLES

  • Jehel, L., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Arangoïs, C., Loynard, S., Leclef, P., Ponchel, A. (2018). Les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie. Le Journal des Psychologues, 355, 73-77. En savoir plus
  • Jehel, L., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Arangoïs, C., Loynard, S., Leclef, P., Ponchel, A. (2018). Les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie : autonomie, moyens et relations professionnelles. Supplément à l’article paru dans Le Journal des Psychologues, 355, 73-77 de mars 2018. En savoir plus
  • Jehel, L., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Arangoïs, C., Loynard, S. et Ponchel, A. (2019). Les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie : l’insertion professionnelle et la recherche d’emploi. Fédérer, 95, 18-25. En savoir plus

POSTERS

  • Jehel, L., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Arangoïs, C., Loynard, S., Leclef, P., Ponchel, A. (2016). Enquête sur les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie. (Poster). Congrès National de Neuropsychologie Clinique, 14-15 octobre 2016, Nîmes. En savoir plus
  • Makowski, D., Ponchel, A. (2018). Conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie titulaires d’un doctorat. (Poster). Congrès National de Neuropsychologie Clinique, 4-5 octobre 2018, Amiens.

COMMUNICATIONS ORALES

  • Ponchel A. (2016). Psychologues spécialisés en neuropsychologie : état des lieux, défis et perspectives. Congrès National de Neuropsychologie Clinique, 14-15 octobre 2016, Nîmes. En savoir plus
  • Jehel, L., Radiguer, F., Ponchel, A. (2017). Les conditions de travail des psychologues : enquête de l’OFPN. Entretiens Francophones de la Psychologie, 19-21 octobre 2017, Lille.
  • Jehel, L., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Arangoïs, C., Loynard, S., Leclef, P., Ponchel, A. (2018). Les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie : enquête de l’OFPN. Forum annuel de l’OFPN, 7 avril 2018, Paris. En savoir plus
L’insertion professionnelle des psychologues spécialisés en neuropsychologie

ARTICLES

  • Jehel, L., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Arangoïs, C., Loynard, S., Ponchel, A. (soumis). Les conditions de travail des psychologues spécialisés en neuropsychologie : l’insertion professionnelle et la recherche d’emploi. A venir.

POSTERS

  • Jehel, L., Arangoïs, C., Radiguer, F., Meunier, T., Morvan, L., Loynard, S., Ponchel, A. (2018). Insertion professionnelle et recherche d’emploi des psychologues spécialisés en neuropsychologie. (Poster). Congrès National de Neuropsychologie Clinique, 4-5 octobre 2018, Amiens.
Les pratiques psychométriques des psychologues spécialisés en neuropsychologie

ARTICLES

  • Leclef, P., Ponchel, A., Chancenotte, S., Marey, S., Muneaux, M. (2018). L’interprétation des scores en neuropsychologie : la tour de Babel ? Les Cahiers de Neuropsychologie Clinique, 5, 42-56. En savoir plus

COMMUNICATIONS ORALES

  • Leclef, P., Chancenotte, S. (2016). Les pratiques psychométriques des psychologues spécialisés en neuropsychologie : une enquête nationale. Congrès National de Neuropsychologie Clinique, 14-15 octobre 2016, Nîmes. En savoir plus
Questionnaire d’adhésion à l’OFPN

ARTICLES

  • Ponchel, A., Wauquiez, G., Cauletin-Gillier, AM. (2016). Un an d’adhésions à l’OFPN : les chiffres 2015. En savoir plus

COMMUNICATIONS ORALES

  • Ponchel, A., Chicherie, S. (2015). Etre psychologue spécialisé en neuropsychologie aujourd’hui. Entretiens Francophones de la Psychologie, 4-6 juin 2015, Nancy. En savoir plus
La pratique libérale en neuropsychologie

ARTICLES

  • Malvy, L., Roulin, M., Cauletin-Gillier, AM., Leclef, P., Ponchel, A., Radiguer, F. (soumis). Le travail en libéral des psychologues spécialisés en neuropsychologie : une enquête de l’Organisation Française des Psychologues spécialisés en Neuropsychologie. A venir.

COMMUNICATIONS ORALES

  • Roulin, M., Ponchel, A., Cauletin-Gillier, AM., Leclef, P., Malvy, L., Radiguer, F. (2018). Le travail en libéral des psychologues spécialisés en neuropsychologie : une enquête de l’Organisation Française des Psychologues spécialisés en Neuropsychologie. Congrès National de Neuropsychologie Clinique, 4-5 octobre 2018, Amiens. En savoir plus
Présentation de l’OFPN
Participations des membres de l’OFPN

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